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Roman DE LA ROSE (le)

Publié le 03/05/2019

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Roman DE LA ROSE (le), un des grands chefs-d'œuvre du xiiie s., dont l'influence se mesure au nombre des manuscrits qui l'ont conservé (près de 300) et aux fréquentes références qu'y font les auteurs européens jusqu'au xvie s. Deux œuvres différentes (n'ayant en effet pas la même tradition manuscrite) sont mises bout à bout sous ce

 

titre : l’Art d'aimer de Guillaume de Lorris, composé vers 1230, et le Miroir aux amoureux de Jean de Meun qui, continuant quarante ans plus tard, les 4 028 vers du premier poème, aboutira à une somme de 21 750 octosyllabes.

 

Guillaume de Lorris raconte un songe prophétique, concernant son destin amoureux. C'est tout un itinéraire initiatique, avec une visite dans un verger paradisiaque, qui lui sert de thème directeur, auquel se rapportent diverses scènes allégoriques animées par des personnifications morales, les unes sympathiques, les autres antipathiques. Explorant ce jardin paradisiaque, le narrateur arrive à la fontaine de Narcisse, dont il évoque le malheur. Dans ce miroir magique, il découvre un buisson de roses. Fasciné par un bouton, il va s'efforcer de s'approcher de lui pour le cueillir, mais ce désir va rencontrer des obstacles de plus en plus difficiles, jusqu'à la construction du château de Jalousie qui servira de prison à Bel Accueil. Le récit s'interrompt au moment où l'amoureux se désespère de ne pouvoir prendre le château.

 

On a l'impression qu'à ce moment la fiction allégorique rejoint la situation réelle du poète, qui fait part ainsi de sa douleur à la dame aimée. Cependant, l'allégorie donne à l'aventure un caractère exemplaire : la doctrine de la fin amor se trouve ici résumée dans ses thèmes essentiels, exaltant la force du désir, en l'absence de la plus grande jouissance qui le comblerait et le détruirait en même temps. Une société aristocratique a pu se reconnaître dans cette exaltation du désir amoureux, fidèle à l'essentiel du message des troubadours.

 

Jean de Meun, évidemment, s'oppose à cet érotisme ascétique. Traducteur de Boèce, il voudrait rédiger à son tour une consolation philosophique destinée aux amoureux prisonniers de la névrose courtoise. Il amplifie le drame psycholo gique ébauché par Guillaume, et construit une large disputatio à laquelle participent, outre Amour et Raison, Ami, la Vieille, Faux-Semblant, Nature et Génius. L'allégorie tourne à la parodie

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