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ROMAN DE LA ROSE (le) (résumé)

Publié le 01/12/2018

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ROMAN DE LA ROSE (le) [xiiie siècle]. Le Roman de la Rose est un vaste poème allégorique où le poète-amant relate un songe prémonitoire anticipant la séduction de l’amie. La première partie, inachevée, écrite vers 1235, est l’œuvre de Guillaume de Lorris; la seconde partie est due à Jean de Meung, qui la rédigea à partir de 1269-1270.
 
C’est le livre en langue d'oïl le plus lu de toute la littérature médiévale : le nombre considérable des manuscrits, celui des éditions et les innombrables références des auteurs médiévaux à ce texte attestent son succès et sa diffusion. Le Roman de la Rose est, à cet égard, le premier de nos classiques.
 
Analyse
 
Le poète dédie à son amie le récit du songe qu’il va relater. Un jour de printemps, il découvre un verger paradisiaque où dansent de somptueuses figures : c’est le jardin de Déduit [«plaisir»]. Au cœur du parc, la fontaine de Narcisse, près de laquelle il aperçoit la Rose. Aussitôt, Amour le blesse de cinq flèches, puis lui tient un discours sur le comportement qu’il doit suivre s’il veut conquérir la Rose. Entre celle-ci et l’amant se dressent un certain nombre d’obstacles; la fleur est étroitement gardée par Jalousie et ses sbires. L’amant parvient toutefois à voler un baiser à Bel-Accueil, avatar de la Rose; mais Bel-Accueil est aussitôt enfermé dans un château qui a surgi en un clin d’œil.
 
Dans la seconde partie, Jean de Meung continue l’œuvre de Guillaume; la parole est donnée à Raison, qui était déjà intervenue chez son prédécesseur; puis Ami développe un Art d'aimer très ovidien, où s’intercalent deux développements sur l'âge d’or, de part et d'autre d’un violent discours qu’un mari jaloux prononce contre les femmes. Amour rassemble ses troupes : parmi ses alliés, Faux-Semblant, qui se révèle être un frère mendiant — rappel de la querelle universitaire de 1256 entre les séculiers et les dominicains et franciscains. Faux-Semblant étrangle Malebouche. L'amant achète la complicité de la Vieille qui garde Bel-Accueil. Et la Vieille à son tour énonce un art d'aimer, en même temps qu'elle narre sa propre existence de courtisane et qu’elle s’en prend à la fidélité conjugale, qui est, selon elle, contre nature.
 
Nature, précisément, est présentée dans sa forge, où elle lutte contre la mort. Près d’elle, Génius tient des propos très vifs sur les dangers que l'on court à faire confiance aux femmes. Nature, à son tour, prend la parole. Elle décrit l'univers, dénonce les vaines croyances de la superstition, attaque la noblesse qui déchoit et revendique la promotion politique des clercs. Elle insiste sur le libre arbitre de l'individu et sur le devoir de procréation. C’est sur ce devoir que Génius revient à son tour en décrivant les verts pâturages promis aux élus. Puis est décrit l’assaut d’Amour contre le château incendié par Vénus. A cette occasion, Jean de Meung expose l’histoire de Pygmalion amoureux de sa statue. La déroute de Jalousie permet au poète de cueillir la Rose et de disserter sur la comparaison entre gastronomie et jouissance amoureuse. Il s’éveille au dernier vers.
 
Guillaume de Lorris et la « fin'amors »
 
Guillaume ce Lorris « met en roman » le grand chant courtois. Il est l'un des premiers romanciers français à faire du «je» le protagoniste de l'ouvrage. Ce «je» originellement lyrique est celui qui chante, chez les troubadours et chez les trouvères, la culture du désir et la requête à la Dame.
 
Guillaume a sans doute connu le De arte honeste amandi d’André le Chapelain (cour de Marie de Champagne, v. 1 185). Ce clerc y avait, entre autres, narré la vision de trois groupes de femmes : celles qui errent dans le désert pour avoir été trop cruelles; celles qui pataugent dans les marais pour avoir été trop clémentes; celles qui s’épanouissent dans un jardin merveilleux pour avoir su pratiquer le véritable amour.
 
Autre source possible : le Carmen de Rosa. Ce chant goliardique [voir Goliards] très profanateur (il parodie le Pange lingua, puis la poésie mariale) célèbre une femme-rose que l’amant déflorera malgré ses gardiens et après une vive résistance de la jeune fille. Mais l'on ne

« succès et sa diffusion.

Le Roman de la Rose est, à cet égard, le premier de nos classiques.

Analyse Le poète dédie à son amie le récit du songe qu'il va relater.

Un jour de printemps, il découvre un verger paradisiaque où dansent de somptueuses figures : c'est le jardin de Déduit [ où est fait l'inventaire de toutes les conduites galantes, même et surtout les plus cyniques, et il ne tarde pas à élargir ses horizons de façon beaucoup plus ambitieuse, jusqu'à définir toute une philosophie de l'homme et du monde.

Sa démarche est extrêmement tortueuse.

Quand, bien­ tôt, il fait parler Raison, il lui fait énoncer une sagesse fondée sur la défiance à l'égard des biens de Fortune.

Tl semble alors qu'il repousse cette sagesse lorsqu'il écon­ duit Raison (dont Je comportement est d'ailleurs suspect lorsqu'elle s'offre à lui comme une femme facile; ajou­ tons que Raison choque le poète en utilisant, à propos de la castration de Saturne, le mot «couilles», dont l'em­ ploi entraîne tout un débat sur le caractère arbitraire du. »

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