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RUSSIE EN 1839 (La). (Résumé et analyse)

Publié le 11/11/2015

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RUSSIE EN 1839 (La). Ouvrage de l’écrivain français Astolpbe, Louis, Léonor, marquis de Custine (1790-1857). Publié pour la première fois à Paris en 1843 — il parut le 13 mai —, ce récit de voyage du marquis de Custine connut cinq rééditions de 1843 à 1854; il parut également sous les titres Voyage en Russie, la Russie, et Lettres de Russie. C’est incontestablement le chef-d’œuvre de Custine, et son ouvrage le plus célèbre. Après une longue éclipse, les œuvres de Custine ont été récemment rééditées et ont connu un regain de succès.

 

Composée à son retour de Russie, vraisemblablement en 1840, cette relation est écrite sous forme de lettres, ce qui lui valut son quatrième titre. Custine avait déjà, auparavant, rédigé deux récits de ses voyages — Mémoires de Voyages, publié en 1830 et l'Espagne sous Ferdinand VII, paru en 1838 —, dans lesquels on sent déjà les mérites d’écriture et d’observation de la Russie en 1839; ce dernier ouvrage fit de Custine un écrivain célèbre.

 

Astolphe de Custine avait rencontré à Paris, on ne sait trop quand, le comte Ignace Gurowski, émigré en France après l’écrasement de l’insurrection polonaise; Gurowski s’installa chez Custine, et la maison reçut de cette présence un regain d’éclat qui attira à nouveau auprès du ménage Custine — devenu « notre trio » (c’est Custine lui-même qui l’écrit) — les anciens amis du marquis. Ignace Gurowski se brouilla plus tard avec Custine, au cours de cette aventure lestement résumée par Balzac : « Custine s’est enfui en Italie après avoir aidé son « ami » le Polonais Gurowski à enlever l’infante d’Espagne. » Peut-être est-ce le désir, d’ailleurs illusoire, de plaider personnellement la cause d’Ignace Gurowski à Pétersbourg qui convainquit Custine d’entreprendre ce voyage en Russie; comme l’écrit Yves Florenne, « sa pente ne l’y entraînait que trop ».

 

Livre tout de circonstances, « bien fait pour ne pas survivre à ce qu’il peint » : après plus d’un siècle, il surprend, entraîne, ébranle l’imagination. Sans doute, il vaut par l’intelligence et la clairvoyance du voyageur, par la sagacité de l’observation, par « la vivacité et la diversité du sentiment et du jugement », le don du tableau et du portrait; c’est cette vocation de spectateur que Custine décèle si bien en lui-même. Par cette fiction des Lettres de Russie, il a su se préserver du dogmatisme qui est le grand défaut de Custine dans le reste de son œuvre, il regarde et ne fait que rapporter ce qu’il voit. C’est un modèle de reportage — on y rencontre même le modèle de l’interview ; celle qu’il prend au tsar —, « mais cet excellent journaliste est un écrivain : sinon, bien sûr,

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