SA VIE A SES ENFANTS ou Mémoires de la vie de Th. Agrippa d’Aubigné.

SA VIE A SES ENFANTS ou Mémoires de la vie de Th. Agrippa d’Aubigné. Œuvre autobiographique de Théodore Agrippa d’Aubigné (1552-1630), publiée en 1729 dans un texte tronqué, et au Ier tome de l’édition des Œuvres complètes par Réaume et Caus-sade en 1873. Rédigée pendant la retraite de l’auteur à Genève, après la condamnation par le Parlement de l’Histoire universelle en 1620, cette œuvre de vieillesse est néanmoins une source généralement sûre pour la connaissance de l’enfance et de l’adolescence du poète. Elle complète l'Histoire universelle, traitant des mêmes événements, mais pris ici exclusivement du point de vue de l’auteur. Il s’en dégage la figure d’une personnalité extrêmement riche, démesurée, attirée par tous les aspects de la vie : un d'Aubigné homme de guerre et humaniste, quatre fois condamné à mort, plusieurs fois à la prison au cours d’une existence partagée entre les combats, les études, les conquêtes amoureuses et le fanatisme religieux. On ne sait, à vrai dire, quelle passion l’emporte sur les autres : il semble parfois qu’on ait avant tout affaire à un homme de guerre, au cœur chevaleresque, à la bravoure téméraire. Mais ce soldat se vante d’avoir commencé d’apprendre le grec, le latin et l’hébreu dès l’âge de cinq ans : il est vrai qu’il rêvait à tel point aux combats au milieu de ses libres que son précepteur devait lui enlever ses habits et qu’il s’enfuit un jour, en chemise et pieds nus, pour rejoindre un compagnon qui partait en guerre. Son père en effet, avec les Belles-Lettres, avait voulu qu’il fut nourri d’ardeur religieuse : à huit ans, passant devant les murs d’Amboise et reconnaissant les têtes des conjurés sur un bout de potence, Agrippa jure de ne rien ménager pour venger ces héros. Il court les combats, à Pons, à la Roche-Abeille, puis, après la Saint-Barthélemy, - à laquelle il échappe de peu, - il devient le compagnon fidèle d’Henri IV : il en donne ici un portrait, assez différent de