SAADI NAME

SAADI NAME Cette œuvre comprend les deux écrits les plus célèbres du poète persan Mosarrif ad-Din ibn Abdallah Muslih ad-Din Saadi (1184?-1290) : le Bustan [le Verger ou, mot à mot : le Jardin des fruits] et Gulistan [le Jardin des roses]. Le Bustan, poème en 10 livres, paru en 1256, comprend environ quatre mille distiques, composés dans ce mètre propre à la poésie arabe, que l’on nomme « mutaqarib ». Le premier livre traite de l’art de gouverner, le deuxième de la charité envers le prochain, le troisième de l’amour, le quatrième de l’humilité, le cinquième de la tolérance, le sixième de la résignation, le septième de l’éducation, le huitième de la gratitude, le neuvième du remords et du repentir, le dixième enfin de la façon d’élever son âme à Dieu par la prière. Ces enseignements moraux et religieux sont donnés par Saadi dans une forme très agréable, exempte de toute raideur didactique ; de nombreuses anecdotes allègent les exposés philosophiques qui, sans elles, paraîtraient arides. Certaines de ces anecdotes sont d’une très grande élévation, tel l’épisode du riche qui souffre de l’extrême misère du peuple lors d’une famine, ou celui de l’ascète qui, en pleurant de compassion, partage son pain avec un vieux chien égaré. Une autre anecdote nous montre un sage que l’or avait corrompu, mais qui s’en repent, en contemplant un tombeau. Un apologue un peu macabre, mais d’une haute élévation morale, nous dépeint la joie d’un homme qui a vu mourir son ennemi ; lorsque, plus tard, il lui est donné de voir le cadavre de ce dernier en putréfaction, la haine fait place dans son cœur à la pitié.