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SAGESSE de Paul Verlaine : Fiche de lecture

Publié le 18/11/2018

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SAGESSE

Paul Verlaine. Poèmes, 1880.

 

Les poèmes qui composent ce recueil, l’un des plus importants de Verlaine (environ 1 500 vers), sont regroupés en trois parties, dépourvues de titre, selon un plan qui n’a rien de chronologique, et dans lequel on a voulu discerner une évolution logique à travers trois états d’âme religieux: la première décrirait le combat mené par le poète, converti à la piété, contre son \"moi\" ancien; la deuxième serait l’aboutissement de l’aventure mystique: elle est en effet dominée par l’enchaînement des huit sonnets par lesquels le poète instaure un dialogue avec Dieu, véritable point culminant du recueil; la troisième serait un retour au vécu quotidien, un vécu enrichi et régénéré par l’expérience du surnaturel. En réalité, cette division est assez arbitraire, et ne répond sans doute à aucun dessein bien précis; en fait, chaque partie du recueil mêle indistinctement la prière, l’exaltation de l’âme, au souvenir profane des plaisirs passés et à la nostalgie des joies interdites —

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« tique: elle est en effet dominée par l'enchaînement des huit sonnets par lesquels le poète instaure un dialogue avec Dieu, véritable point culminant du recueil; la troisième serait un retour au vécu quotidien.

un vécu enrichi et régénéré par l'expérience du surnatu­ rel.

En réalité, cette division est assez arbi traire, et ne répond sans doute à aucun dessein bien précis; en fait, chaque partie du recueil mêle indis­ tinctement la prière, l'exaltation de l'âme, au souvenir profane des plaisirs passés et à la nostalgie des joies inter­ dites -• Les faux beaux jours ont lui tout le jour, ma pauvre âme ...

•.

Et c'est précisément dans cette alternance, cette oscillation perman ente entre un présent transfiguré par l'élan vers Di eu , et un passé à la fois rejeté et remémoré avec attendrisse ment que réside le charme un peu délétère de Sagesse.

• Denière son unité et sa fluidité appa­ rentes.

Sagesse est en réalité un des recueils les plus disparates et les moins transparents de l'œuvre de Verlaine (1844-18961.

Il regroupe en effet des poèmes dont la composition s'échelonne entre 1873 et 1880, certains ayant été rédigés en prison, à la suite de l' agres­ sion commise contre son compagnon, Arthur Rimbaud, à Bruxelles ; ils figurent en eiJ et dans le manuscrit d'un recueil conçu à cette époque, CeUuloirement, qui ne vit pas le jour, les poèmes le compo­ sant ayant finalement été répartis par l'auteur entre plusieurs recueils ulté­ rieurs.

Un deuxième groupe de poèmes est postérieur à sa libération.

et date d'une époque, entre 1874 et 1877, où Ver­ laine se partage entre l'Angleterre et de brefs séjours chez.

sa mère, à Arras et à Parts: enfin, les derniers émanent de la période suivante, au cours de laquelle il tente de se rapprocher de sa ferrune.

Il serait vain, toutefois, de faire coïncider les états d'Ame exprimés par chacun de ces poèmes avec telle ou telle situation vécue par le poète: certains des vers les plus • païens • du recueil ont été écrits après la conversion du poète, survenue pendant son incarcération.

• On retrouve cette même Impression de disparate, voire d'incohérence.

dans l'appréciation que suscite la quali té poé­ tique du recueil: l'intention apologétique et la soif de pardon qui animent le poète entravent parfois son Inspiration et le conduisent à proférer des sentences qui ne sont pas toujours exemptes d'une cer­ taine platitude.

Mais Sagesse contient aussi quelques-uns des plus beaux vers qu'il ail écrits, de ceux qui sont dans toutes les mémoires: • &:Outez.

la chan­ son bien douce ...

•, • Le ciel est par-dessus le toit•, ou •Je suis venu calme orphelin •.

• On a enfin parfois mis en doute la sincérité et.

si l'on peut dire.

!'•ortho­ doxie • de Sagesse.

En fait, outre que certains poèmes relèvent d'une inspira­ tion qui n'a rien de religieux, et qui s'ap­ parente plutôt à l'esthétique des Romances sans paroles*.

c'est aussi pré­ cisément le caractère un peu trouble de la religiosité verlainienne qui donne tout son pri.lt au recueil: sens du péché, désir de rédemption et aspiration vers la per­ fection morale s'y colorent d'une grâce naïve et touchante, reflet d'une infirmité profonde dont Verlaine parvient à tirer des acce nts de pure poésie.

tomONo Verlaine.

Sagesse.

Amour.

Bonlwur, CaliJmard.

• Poésie •, 1975.

tnme.

J.H.

Bomecque.

VeMine, Le Seuil.

1968.. »

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