Devoir de Philosophie

SAINTE-EULALIE (séquence ou cantilène de)

Publié le 13/10/2018

Extrait du document

SAINTE-EULALIE (séquence ou cantilène de)

 

(Xe siècle?). Ce poème narratif est l'un des plus anciens textes en langue vernaculaire qui nous soient parvenus (Xe siècle, et peut-être même fin IXe siècle). Il relate et glorifie la vie et le martyre de sainte Eulalie de Mérida, en partant, semble-t-il, des quelques vers que lui avait consacrés Prudence à la fin de l'Antiquité. Le texte qui nous intéresse avait été transcrit sur un folio supplémentaire du manuscrit 150 de la bibliothèque de Valenciennes, avec une séquence latine dédiée à la même sainte et le début du Ludwigslied, texte francique qui chante la bataille de Saucourt (881) qui a également suscité la chanson de geste de Gormont et Isembart. Cette fin de manuscrit nous révèle ainsi l’existence d’un milieu intellectuel trilingue dans ce secteur du nord de la France : latin, roman (dialecte picardo-wallon) et francique (parler germanique occidental), le Ludwigslied et notre Séquence étant transcrits de la même main. Notre texte contient des traits linguistiques mêlés : picards, wallons, mais aussi champenois et franciens. Selon M. Delbouille,

« tent l'auditoire à i n vo qu er la sainte.

Le texte présente donc un caractère littéraire qui dépas se le cad re tradit ion­ nel d 'une pro se de séq uence.

La Sé qu en ce de Sainte -Eulali e a été essentiellement étudiée pour sa seule valeur de té moi gnage linguistique et historiqu e.

Son intérêt, à cet éga rd, réside en d e u x points : l'inte rférence de trait s dial ectaux du Centre ave c de s par lers du Nord, et la coexi ste n ce de notre texte avec le Lud w igslied, le rapprocheme nt de ces de ux faits permettant d'ava n cer quelque s hypothèses s ur les pre­ miers balbutiem e nts du ge nr e épique.

L 'ex amen des pre ­ m iers monuments de notre littératu re (Eu lalie , Poème de la Passion , Sponsus , Saint Lége r et Saint Alexis) permet d'avancer l' h ypot hèse d e l'e xis tence de troi s «k oinês » (domain es pica rdo-wa llon, aquita in du N ord, et nor­ mand), dont les interférence s suppo sent des conta cts avec un parler exté rieur, vraisemblab l ement du Centr e - ce qui po urrait s'e xpliquer précisément par la diffu ­ s ion dès cette époque d' œuvr es épiques , dont le Lud ­ w igslied serait l' écho dan s le d omai ne ge rmaniqu e.

BIBLI OGRAPHIE P.

Lefran cq , Ry thmus Teutoni cus, Pari s, 1945.

A cons u lte r.

- A.S .

A valle , All e Ori girri della /etterat uraf rarr ­ cese.

T ori no, !966; G.

Hil ty, « la Séquerrce de S" Eulali e ct les origin es de la litt ér ature françai se », Mélanges Beu.o la , Vox Rom anica, 27 /l, 1968, p.

4-18; B.

Cerquiglini, Naissan ce du fran çais , P.U.F., « Que Sai s- je» n• 2576, !991.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles