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Samuel BECKETT : Molloy

Publié le 22/09/2012

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Samuel Beckett est né à Dublin en 1906. C'est en 1938 qu'il s' installe en France. Il choisira peu de temps après de s'exprimer en français. Disciple et ami de Joyce, autre Irlandais de génie, il fut révélé au grand public par une pièce : En attendant Godot. Auteur de théâtre : Fin de partie, Oh ! les beaux jours, auteur de nombreux romans dont Murphy, Watt, prix Nobel en 1969, Beckett est un des maîtres de la littérature du XXe siècle. "Quand avec le recul du temps, il sera possible de résumer la littérature militante du demi-siècle, on verra sans doute qu'elle n'est que l'histoire de la destruction de l'homme. Privé de foi , pour d'innombrables raisons auxquelles la science et l'histoire ont tour à tour apporté des confirmations terribles...

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« Lon g monologu e nous entraînant dans l'enfer humain tout en nous élevant dans un paradis lit­ t éraire.

Beckett nous donne ici sans co mpt e r, avec génie e t ave c une ex tr êm e é lég ance , le to ut d'un être pour nous signifier sa certi­ tud e du non-êtr e.

Ainsi Mol/oy nous est familier , no us est étran ger.

Le livre Navigateur so litaire sur un océan de boue L 'homme est sans doute amnésique.

On saura dès les pre­ mières pages qu'il s'appelle Molloy.

Révélation consentie à un fonctionnaire de police, mêlée à quelques autres, insigni­ fiantes, narrées avec une précision déconcertante.

Sa mère, Mag, c'est ainsi qu'il la nomme, est morte semble-t-il.

C'est pourtant à sa recherche qu'il entreprend de s'aventurer.

Infirme, crasseux, ayant pour seuls biens des béquilles, une bicyclette, deux ou trois frusques qu'il gère avec méthode et drôlerie, il voyage dans sa forêt.

Expédition incroyable qui n'épargne au lecteur aucun détail des extravagances de sa pensée.

Avec Lousse, femme dont il a par mégarde écrasé le chien, on voit à quel point il craint le mal et a horreur du bien.

Et s'il nous semble saisir un peu le personnage , c'est pour le voir nous échapper davantage.

Il chemine vers une déchéance cer­ taine, "sans mémoire de matin ni espoir du soir".

Le fond ne sera jamais vraiment atteint.

"On croit avoir son compte mais il est rare qu'on l'ait réellement.

" L ' humour noir atteint ici des sommets .

Comme Molloy , nous n ' irons nulle part.

Nous suivrons cet individu dérisoire et essentiel avec un plaisir infini.

Un autre ? Le même ? L a seconde partie nous révèle un homme étrange : Jacques Moran.

Chargé par un mystérieux messager de retrouver Molloy, il part.

Pourquoi ? Nous ne le saurons pas.

Contrai­ rement à Molloy, il n'est pas seul.

Son jeune fils l'accompagne.

Moran, lentement, subtilement, deviendra Molloy.

La bicy­ clette, l'infirmité, l'accoutrement puis l'inéluctable destruction nous ramènent sans cesse dans les méandres d'un nihilisme obsessionnel.

L'un cherche une mère hypothétique, l'autre un être incertain , quelle importance ! Ils descendront avec appli­ cation les chemins qui mènent à l'inhumanité.

Sans plaisir , sans déplaisir.

Partis debouts , ils finiront rampants.

Pourtant, contrairement à Molloy, Moran reviendra chez lui, mais c'est un autre homme .

Est-il encore homme ? Étranger à lui-même , au langage , aux lieux, il semble avoir atteint le degré zéro de l'existence.. »

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