Devoir de Philosophie

Sanctuaire de Faulkner

Publié le 05/04/2013

Extrait du document

faulkner

Sanctuaire est, parmi les livres de Faulkner, celui dont l'auteur était le moins fi er et à propos duquel il avait écrit : « Pour moi [ce livre] est une idée sans valeur, parce que je l' ai délibérément conçue pour faire de l' argent. « Sanctuaire signe également l'adieu de Faulkner à sa première période, celle de la tentation esthétique.

faulkner

« « II prit une tasse de café et, immédiatement , souhaita ne pas l'avoir prise ..

.

» ~ ------- EXTRAITS La scène initiale : la source, symbole de pureté ? A travers l'écran des broussailles qui entou­ raient la source, Popeye regardait l'homme boire.

(.

.

.) La source jaillissait au pied d'un hêtre et s'écoulait en sinuant sur un fond de sable onduleux.

(.

..

) L'homme buvait, son visage affleurant le reflet brisé et multiplié de son geste.

Lorsqu'il se releva, il découvrit au milieu de son propre reflet, sans avoir pour cela entendu aucun bruit, l'image déformée du canotier de Popeye.

( ...

) Ayant bu, l'homme res­ tait à genoux près de l 'eau.

«C'est un revol­ ver que vous avez dans cette poche ? »fit l'autre.

D e l 'autre côté de la source, les yeux de Popeye fixaient l'homme, .

semblables à deux boutons de caoutchouc noir et souple .

« J'vous d'mande, vous entendez, reprit Popeye, qu'est-ce que c'est que vous avez dans votre poche ? » Une orgie sacrilège On avait repoussé les tables à un bout de la salle de danse.

Sur chacune d'elles, on avait mis un drap noir.

Les rideaux étaient encore tirés; une lumière épaisse, d'un rose sau­ mon ,filtrait au travers.

Juste au-dessous de l'estrade des musiciens était posé le cercueil.

C'était un cercueil de luxe, noir avec des garnitures d'argent; les tréteaux dispa­ raissaient sous un monceau de fleurs.

( ...

) « Foutons c't'enfantd'garce dans un cercueil.

Comme ça, ça f'ra deux enterrements.

» « D'la bière ? D'la bière.

Y a-t-il quel­ qu'un.

..

»« Foutons c'con-là dans un cercueil.

Qu 'on voie la gueule qu 'y f'ra.

»« Mette z-le dans un cercuei l », hurla la femme en rouge.

Un dénouement qui laisse à la mort le mot de la fin Dans le kiosque, une musique militaire en bleu horizon jouait du Massenet, du Scriabine et du Berlio z semblable à une mince couche de .Ychaikovski tarabiscoté sur une tranche de pain rassis.( ...

) Les résonances profondes des cuivres éclataient et mouraient dans le glauque crépuscu le, épandant sur Temple et son père un flot d'harmonieuse tristesse.

Temple bâilla derrière sa main , sortit sa boîte à poudre, l'ouvrit sur un visage en minia­ ture , buté, déçu et morose.

A côté d'elle , son père était assis, les mains croisées sur la poignée de sa canne, la barre inflexible de ses mous­ taches embuée d'humidité et comme givrée d'argent.

Elle referma la boîte et, sous son coquet chapeau neuf, elle sembla suivre des yeux le trajet onduleux des sons se fondre avec la mourante clameur des cuivres, là-bas, au-delà du bassin et de la terrasse où, entre l es arbres sombres, les reines du temps passé poursuivent sous leurs marbres tavelés leurs tran­ quilles rêveries, là-bas dans le cie l gisant et vaincu , dans le ciel pâmé sous l 'ét reinte de la saison de pluie et de mort.

Traduit de l'américain par R.

N.

Raimb aud et H.

Delgove.

Hachette , 1949 « Ils arrivèrent à Memphis au mili eu de l'apr ès-midi.

» NOTES DE L'ÉDITEUR violence que l'intri gue fera peser sur tout le livre .( ...

) Sanctuaire , c'est l'intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier.

» André Malraux, préface de Sanctuaire, Gallimard, 1949.

assez rarement il est vrai, mais trop souvent pour un pays civilisé, des homm es ave ug lés de rage poursuivre un Noir innocent et même un s u spect blanc, le s enduire de go udr on et les ly nch er.

Tantôt le ly nchage prend la forme d'une pendaison pure et simp le, tantôt, comme dans Sanctuair e, on fait gri ller les vict ime s dan s un bain de pétrole.

» Pierre Brodin , Les Écrivains américains de l'entre-deux-guerres , Hor izons de France, 194 7.

Un roman policier sans en être un « Sanctuaire est donc un roman d 'atmosphère policière sans policier s, de gang aux gangsters crasseux, parfois lâc hes, sa ns pui ssance .

Mai s l 'auteur acquiert par là une sauvagerie que le milieu justifie, et l a pos sibilité de faire accepter, sans quitter un minimum de vraisemblance, le viol, le l y ncha ge, l'a ssassi nat, le s formes de la La puissance des descriptions « Sanctuaire est, quoi qu'on en dise, une œ uvr e étonnant e, aux co uleurs crues et puissantes.

La description que donn e Faulkner d' une foule en furie est intensément réelle.

On a vu au Mississippi, 1 pontait par la mère de !'éc rivain.

ph.

Dite I Sipa-lcono 2.

3.

4 illu strations de C habrier.

éd.

R ombaldi.

1977 FAULK ER 04. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles