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SATIRE MÉNIPPÉE (La).

Publié le 03/11/2015

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Célèbre pamphlet politique de la fin du xvie siècle. L'époque troublée de la Ligue fit naître une grande quantité d’opuscules, de satires, d’écrits polémiques ; le seul qui fut retenu par la postérité à cause de sa portée historique, mais surtout pour ses qualités littéraires, est la Satire ou Satyre Ménippée, œuvre collective due à une réunion de juristes, d'ecclésiastiques et de poètes, qui représentait assez exactement l'opinion modérée du parti bourgeois des « Politiques , qui devait triompher des excès de la Ligue et constituer le plus ferme appui du pouvoir d’Henri IV. La satire parut en fascicules successifs à Tours, à partir de 1503, au moment de la réunion ou plus probablement de la dissolution des États Généraux qui s'étaient tenus à Paris à partir de février 1593. Depuis 1589, date de l’assassinat d’Henri III par le fanatique Jacques Clément, la situation en France était des plus confuses. L’héritier légitime du royaume, le roi de Navarre. Henri IV, voyait son autorité contrebalancée par le pouvoir de la Ligue. Pendant qu’Henri IV conquiert, place par place, son royaume, Paris est livré aux excès des Ligueurs, qui y font régner la terreur. Le duc de Mayenne lui-même en sa qualité de lieutenant-général du royaume, doit prendre des mesures contre cette terreur policière et judiciaire. En 1593, la situation militaire est stationnaire : Henri IV, recevant des renforts de l’étranger, met le siège devant Rouen ; mais Farnèse, à la tête de l’armée espagnole, réussit à débloquer la ville. Il est clair que la lutte ne sera pas tranchée par les armes, (\"est alors que se réunissent à Paris les États Généraux, recours ultime de la Nation. Bien qu’ils soient encore dominés par la Ligue, ils mettent en évidence la néfaste politique de ses dirigeants et les dangers de l’intervention espagnole. Il apparaît déjà qu’on ne peut élire de roi, inféodé à l’étranger et que c’est vers l’héritier légitime du trône qu'il faut se tourner. C’est l’état d’esprit de cette partie modérée de l’opinion publique, qui devait l'emporter, qui s’exprime dans la Satire Ménippée : parti des gens de robe et. des bourgeois, effrayés des excès dont ils avaient été les témoins où les victimes, écœurés des manœuvres de ceux qui, sous couvert de religion, n’avaient en vue que leur intérêt personnel.

 

C’est Pierre Le Roy, chanoine de Rouen et aumônier du cardinal de Bourbon, qui semble avoir lancé le premier fascicule de la Satire, fascicule qui avait pour titre la Vertu du catho-licon d'Espagne. A celui-ci vinrent bientôt s’adjoindre : la Procession de la Ligne, puis les Pièces de tapisserie dont la salle des États hit tendue. enfin l'Ordre tenu pour les séances. S’il est probable que c'est Le Roy qui eut l’idée des premiers fascicules, il semble bien que. dès le second, l’équipe des auteurs ait été constituée. Elle comprenait. outre Le Roy, Jacques Gillot, chanoine de la Sainte-Chapelle et conseiller clerc au Par-

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