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Satires de Boileau

Publié le 10/04/2013

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boileau

Avant sa première satire en 1660, Boileau n'avait écrit que des vers médiocres. Une fois son genre trouvé, il écrira les neuf premières satires entre 1660 et 1667. C'est d'ailleurs grâce à son esprit qu'il sera nommé historiographe du roi auprès de Racine en 1677, et, plus tard, qu'il entrera à l'Académie, après la demande expresse du roi Louis XIV, le 15 avril 1684. Le thème des poètes contre lesquels Boileau se révolte ressurgit dans presque toutes les satires ; ainsi les noms de Chapelain, Cotin et Scudéry, qu'il critiquait sans pitié, se font récurrents tout au long de son oeuvre. (A noter que Boileau orthographie Scudéri.)

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« «Je les aime encore mieux qu'une bigote altière ...

» Satire X X TRAIT Dans la satire II, dédiée à Molière, Boileau, tout en louant l'art du grand homme, s'accuse de sa stérilité et accuse le mauvais goût à la mode, incarné ici par Scudéry (.

.

.)Bienheureux Scudéri, dont la fertile plume Peut tous les mois sans peine enfanter un volume! Tes écrits, il est vrai, sans art et languissants, _ ..

Semblent être formés en dépit du bon sens; Mais ils trouvent pourtant, quoiqu 'on en puisse dire, Un marchand pour les vendre, et des sots pour les lire; Et quand la rime enfin se trouve au bout des vers, Qu'importe que le reste y soit mis de travers ! Malheureux mille fois celui dont la manie Veut aux règles de l'art asservir son génie ! Un sot, en écrivant, fait tout avec plaisir.

Il n'a point en ses vers l'embarras de choisir ; Et, toujours amoureux de ce qu'il vient d'écrire , Ra vi d'étonnement, en soi-même ils' admire.

Mais un esprit sublime en vain veut s'élever A ce degré parfait qu'il tâche de trouver ; Et, toujours mécontent de ce qu'il vient de faire , Il plaît à tout le monde, et ne saurait se plaire, Et tel, dont en tous lieux chacun vante l'esprit Voudrait pour son repos n'avoir jamais écrit.

La satire VI, écrite en 1666, nous décrit l'âpre réalité de la vie parisienne du vivant de Boileau et insiste sur la cacophonie qui y régnait alors Qui frappe l'air, bon Di eu! de ces lugubres cris ? (.

..

) Et quel fâcheux démon, durant les nuits entières, Ra ssemble ici les chats de toutes les gouttières ? J'ai beau sauter du lit, plein de trouble et d'effroi, Je pense qu'avec eux tout l'enfer est chez moi : L'un miaule en grondant comme un tigre en furie, L'autre roule sa voix comme un enfant qui crie.

Ce n'est pas tout encor, les souris et les rats Semblent , pour m'éveiller, s'entendre avec les chats , Plus importuns pour moi, durant la nuit obscure, Que jamais, en plein jour, ne fut l'abbé de Pure.

Tout conspire à la fois à troubler mon repos, «L'o r même à la laideur donne un teint de beauté ...

» Satire VIII Et je me plains ici du moindre de mes maux : Qu'un affreux serrurier, que le ciel en courroux A fait pour mes péchés, trop voisin de chez nous, Avec un fer maudit, qu'à grand bruit il apprête, D e cent coups de marteau me va fendre la tête.

· Car à peine les coqs, commençant leur ramage , Auront de cris aigus frappé le voisinage, NOTES DE L'ÉDITEUR Nicolas Boileau, dit Boileau-De spréaux ( 1636-1711) a débuté grâce aux Satires et il est régulièrement revenu à ce genre tout au long de sa vie.

C'est l'année de sa mort qu'est parue la Satire XII.

Il a suscité les plus doux éloges, comme les plus vives remarques.

« Ses vers, forts et harmonieux, faits de génie, quoique travaillés avec art, pleins de traits et de poésie, seront lus encore quand la langue aura vieilli ; ils en seront les derniers débris.

» La Bruyère.

« Cet homme en vérité, est extraordinaire.

( ...

)Tout écrivain libre et fier a Boileau pour complice.

» Kléber Haedens.

«J'appelle Horace Horace et Boileau tra­ ducteur.

/ Si vous voulez savoir la manière de l'homme,/ Il applique à Paris ce qu'il a lu de Rome;/ Ce qu'il dit en français il le doit au latin,/ Et ne fait pas un vers qu'il ne fasse un larcin.

» Cotin.

1 ND - Violier 2 , 3 , 4 dess ins d'Emil e Bayar d, éd .

L a place et San ch ez , Paris, 1873, clic hés B.N.

/ Sip a-Ico no « Sans feu, sans verve et sans fécondité / Boileau copie; on dirait qu'il invente : / Comme un miroir il a tout répété.

» Marmontel, Dictionnaire des auteurs , Robert Laffont, 1952.

«Un satirique pur, un jeune homme audacieux, chagrin, étroit de vue.

» Sainte-Beuve.

BOILEA U02. »

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