Satires de JUVÉNAL
Publié le 14/09/2013
Extrait du document
Questions :
«
la biographie de Ju vénal est in certa in e.
On sait qu'il se forma à l'éloquence dans l es
salles de déclamation
et l'on suppose qu'il
se mit à écrire vers la
quarantaine, après la
mort
de Domiti en (96).
la première satire est postérieure à /'an
100.
On ne connaît
pas d'autres œuvres
de Juvénal.
Le livre
Au tableau noi r: l'hon neur perdu des Romai ns
C
es satires de longueur inégale dénoncent , pour la plupart ,
les passions dégradantes , l'hypocrisie , le stupre, l'avarice:
proxénètes , usuriers , parasites et devins règnent en maîtres.
Quelques textes défendent les valeurs morales et font l'éloge de
la
tempérance , de la bonne éducation, de la simplicité des
mœurs .
Dans la troisième satire, l
'auteur laisse parler un ami qui
abandonne Rome et ses embarras pour se retirer à la campagne ;
c'est cette pièce qui inspira à Boileau les Embarras de Paris.
La
quatrième tourne en dérision Domitien réunissant les sénateurs
pour choisir la meilleure façon de faire cuire
un turbot géant ! La
plus célèbre (la sixième) attaque les femmes, plus spécialement
celles
« qui foulent au pied le voile nuptial ».
« Chez les plus
haut placées comme chez
les plus humbles , le dévergondage est
le même », la femme de Claude , Messaline , détenant la palme
de la lubricité .
Les dernières satires, jugée s a pocryphes par
certains, accusent
un net fléchissement de la pensée .
Un virt uose de l'i nvective
D '
origine
provinciale, Juvénal est révulsé par les mœurs
des habitants de la capitale.
Nul ne se sauve de ses traits .
Sacrilèges , cupides, prévaricateurs, débauchés, les Romains
et
les Romaines excitent la violence de l'auteur: «A défaut de
génie, c'est l'indignation qui fait les vers», affirme-t-il en
prélude.
Prudent , il annonce qu'il ne s'attaquera nommément
qu'aux morts, à Néron, à Octave, à Domitien, qui ont corrompu
le peuple.
Xénophobe , il fulmine contre l'envahissement de
Rome par les immigrés égyptiens, grecs, syriens.
Sa véhémence,
sa sincérité arrachent à Juvénal de beaux morceaux d 'éloquence
et des maximes devenues proverbes, comme« Mens sana in
corpore sano
».Plus qu'un moraliste, c'est un poète qui a le
génie du trait
et l'ironie naturelle.
C'est un livre noir qui ne
trouvera
réellement ses lecteurs qu 'à partir du ive siècle.
Boileau y puisa le thème de plusieurs de ses
Épîtres..
»
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