SENEQUE : LETTRE A LUCILIUS (Résumé & Analyse)

« On ne peut planifier sa vie, un revers de fortune est toujours possible, et il faut s'y préparer .

Mais cela n'implique pas de cultiver pénuries et malheurs pour le plaisir de les affronter : le but est de savoir éviter tout combat.

Il n'y a donc pas un modèle de vie sage à copier, mais un art de vie à maîtriser.

~ « Le temps seul est à nous » (L.

1) Le sage doit redevenir maître de sa vie: arrêter d'accepter que le temps lui soit volé, ou soit perdu en angoisse vaine.

Il faut pour cela savoir profiter de chaque jour comme si c'était le dernier : « Tout homme qui a dit j'ai vécu, se lève chaque jour avec un profit supplémentaire» (L.

12) et ne pas avoir peur de la mort* pour ne pas passer à côté de sa vie.

Le suicide peut être envisagé, mais comme une sortie possible, non comme une fuite.

~ La valeur de l'amitié Le sage ne doit pas se couper du monde.

Mais il doit fuir la foule qui avilit, comme en témoigne le public du cirque.

Il doit chercher la compagnie d'amis véritables, au contact desquels il y aura amélioration mutuelle, comme dans la correspondance entretenue avec Lucilius.

~ L'art de la sagesse La volonté d'être sage ne suffit pas: il faut transformer cet élan enthousiaste en état constant.

Pour cela, il est nécessaire de se confronter à de réelles difficultés, afin d'aguerrir aussi bien le corps que l'âme .

Par exemple, même dans l'aisance , on s'entraînera à vivre dans la pauvreté.

>Concepts • autarcie : ce n'est pas être effectivement détaché de tout bien, coupé du monde social.

C'est avoir une âme libre qui sait apprécier, sans s'attacher, les cadeaux de la fortune, qui trouve la joie suprême non pas dans un bonheur hasardeux, mais dans l'idée de ne jamais être pris de cours par les inconstances de la vie .

• fortune: vicissitudes de l'existence.

Alors que le destin renvoie l'image d'un ordre fixe et immuable, qui nous attribue une place que l'on doit accepter pour bien remplir son rôle, la fortune exige une sagesse souple où l'on se défait de toute crainte en anticipant les revers possibles pour mieux profiter du présent.

• mort : ce n'est pas le moment ultime de la vie car, telle une clepsydre qui se vide, «chaque jour, nous mourronS» (L.

24).

C'est pourquoi il r ne faut pas avoir peur du dernier moment, mais apprendre à bien vivre : car « personne ne se soucie de bien vivre, mais de vivre longtemps, alors qu'il est accessible à tous de bien vivre, de vivre longtemps, à personne » (L.

22).

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