SERTORIUS de Pierre Corneille : Fiche de lecture

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Sertorius [Pierre Corneille] - fiche de lecture. 1 PRÉSENTATION Sertorius [Pierre Corneille] , tragédie en cinq actes en vers de Pierre Corneille, créée au Théâtre du Marais, à Paris, le 25 février 1662, publiée en juillet 1662. 2 UNE TRAGÉDIE « IMPLEXE » Voici trois ans que Pierre Corneille, après une retraite de plusieurs années, a repris sa carrière dramatique, lorsqu’il achève sa tragédie Sertorius. Il y confirme l’adoption de ce qu’il appelle les sujets « implexes », c’est-à-dire complexes, qui caractérisent sa troisième période.

Cette pièce, qui se déroule au Ier siècle av.

J.-C., au cours de la guerre civile qui oppose, pour la conquête du pouvoir, les Romains Sylla et Pompée au Romain Marius, entrelace problèmes politiques et intrigues amoureuses.

Sertorius, allié de Marius, bénéficie du soutien de la reine de Lusitanie, Viriate, qui, autant par raison d’État que par amour, souhaite l’épouser, tout en étant aimée d’un proche de ce dernier, Perpenna.

Sertorius, de son côté, envisage de se marier avec Aristie, que son mari, Pompée, a répudiée pour des raisons politiques.

Il choisit finalement Viriate, à la grande fureur de Perpenna qui le fait assassiner.

Mais Pompée, vainqueur, livre Perpenna au peuple, conclut la paix avec Viriate et annule la répudiation de son épouse. 3 DES HÉROS FATIGUÉS Écrit un an après l’arrivée au pouvoir de Louis XIV, Sertorius marque comme une usure de l’héroïsme cornélien.

Les personnages ont vieilli en même temps que leur auteur, alors âgé de cinquante-six ans.

Ils n’ont plus l’allant de la jeunesse, l’enthousiasme de Rodrigue.

Ils apparaissent quelque peu résignés, ont perdu la maîtrise totale du destin qui caractérisait leurs prédécesseurs.

C’est sans illusion qu’ils suivent ce qui leur semble être leur devoir.

Leur conception de l’honneur commence à ne plus avoir sa place dans cet Empire romain qui s’annonce, avec en filigrane, la monarchie absolue française débutante, si bien que la fameuse affirmation de Sertorius, à la scène 1 de l’acte III, « Rome n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis », sonne comme un vœu pieux, irréaliste.. »