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SHAKESPEARE: Le Songe d'une nuit d'été

Publié le 22/02/2013

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shakespeare

A travers cette apparente comédiefable, l'auteur suggère, en filigrane, que le secret désir de tout amant n'est pas d'être fidèle, mais de changer de partenaire ! Et alliant trois différents types de personnages (nobles, acteurs, issus du peuple et créatures de légende), Shakespeare invite le monde réel à se moquer de lui-même.

La pièce, déjà mentionnée dans Palladis et Tamia de F. Meres en 1598, fut imprimée en in-quarto en 1600, et l'on s'accorde généralement pour dire qu 'elle fut composée en l'honneur d'un mariage princier.

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« « Notre pièce, pardi, est la très lamentable comédie de la très cruelle mort de Pyrame et de Thisbé.

» EXTRAITS -------- L'amour aveugle HÉLÉNA.

- Comme il y a des êtres plus heu­ reu x que d'autres ! Je pass e dans Athènes pour êtr e aussi belle qu'ell e [H ermia] .

Mais à quoi bon ? Démétrius n'est pas de cet avis.

Il ne veut pas voi r ce que voient tous, excepté lui.

Nous nous égarons ; lui , en s'affolant des yeux d' H ermia ; moi, en m' épr ena nt de lui.

A des êtres vulgaires et vils, qui ne comptent même pas, l'amour peut prêter la no­ ble sse et la grâce.

L 'amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l'imagination ; aussi représente­ t-on aveugle le Cupi­ don ailé.

L 'amour en son imagination n'a pas le goût du jugement.

Des ailes et pas d'yeux : voilà l'embl ème de sa vi­ vacité étourdie .

Et l'on dit quel' amour est un enfant, parce qu'il est si souvent trompé dans son choix .

( ...

) Car , avant que Démétrius remarquât les yeux d'Hermia, il jurait qu'il était à moi : c'éta it une grêle de serments, mais, aux premières ardeurs qu ' H ermia lui a fait sentir, cette grêle s'est dissoute et tous les serments se sont fondus ...

Je vais lui révéler la fuite de la belle Hermia.

Alors il ira, demain soù ~ dans le bois la poursuivre ; et, si pour cet aver­ tissement j'obtiens de lui un remerciement, je serai richement récompensée.

(.

..

) (Elle sort.) Acte I, scè ne 1 Puck, le lutin malicieux PUCK.

- (.

..

)Nuit et silence ! Quel est cet homme ? Il porte un costume athénien ; c'est celui , m'a dit mon maître, qui dédaigne la jeune Athénienne ; et voici la pauvr e jïlle profondément endormie sur le sol humide et sale.

Jolie âme! ell e n'a pas osé se coucher près de ce ladre d'amour, de ce bourreau de courtoisie .

Malappris ! je répands sur tes yeux toute la puissance que ce filtre possède.

(Il fait tomber sur les yeux de Lysandre quelques gouttes de suc magique.) Une fois que tu seras éveill é, que l'amour éloi gne à jamais le sommei l de tes yeux ! · Acte II, scène 2 Le songe de Bottom BOTIOM.

-( ...

).!'ai fait un songe : c'est au­ dessus de l'esp rit de l'homme de dire ce qu 'était ce songe.

( ...

)Il me semblait que j'étais . ..

et il me sem­ blait que j'avais ...

Il faudrait êtr e un fou à marotte pour essayer de dire ce qu'il me semblait que j'avais.

L ' œil del' homme n'a jamais ouï, l'oreille de l' homme n'a ja­ mais rien vu de pareil ; la main de l'homme ne serait pas capabl e de goû­ ter , sa lan gue de con­ cevoir, son cœur de rapporter ce qu'était mon rêve.

Acte IV, scè ne 2 Traduit de l 'anglais par François-Victor Hugo , Garnier­ Flammarion, 1966 La légende voulait que, pendant la nuit de la Saint-Jean (évoquée par le titr e), les fleurs cueillies devenaient magiques, et les hum ains soud aineme nt pris de folie.

C'es t bien la « folie amoureuse » que Shakespeare évoque avec humour et philosophie dans cette pièce .

«O BÉRON.

- Voyageur, tu es l e bienvenu , as-tu la fleur? PUCK.

- Oui, la voici.

» NOTES DE L'ÉDITEUR Les délicats admirent la vraisemblance du monde des fées et des génies, le grand public ne manque jamais de s'esclaffer quand il voit l 'épisode célèbre de Titania amoureuse d'un âne ou la représentation grotesque de la pièce dans la pièce jouée par les acteurs improvisé s.

Le quadrille « Notre littérature intellectuelle et salonnière excluait volontiers la nature, «Cette unité n'es t pas faite d' un estompage de chacun de ses éléments au profit de l 'ensemble.

C'es t au contraire un dessin composite, ( ...

)chaque fil conservant intacte et fraîche sa définition et sa couleur.

Rien ne fusionne , mais tout s'enchaîne, s'accroche, s'oppose et se répond .

» J.-B.

Fort, notice, Théâtre complet de Shakespeare, Garnier, 1961.

«La pièce est célèbre et c'est justice .( ...

) des amants grecs, souvent, plaît moin s.

C'e st peut-être que le rapport entre le monde des artisans-acteurs, celui des noble s et celui de la féerie n'es t pa s toujour s bien compris .

» Richard Marienstras, notice sur L e Songe d'une nuit d'été, Garnier-Flammarion , 1966 .

1 Roge r- Viol le t 2 .

3, 4 eaux-fort es enlumin ées de Ma urice Lero y.

éd .

A rc -e n-Ci el.

Par is , 19 49 -195 1 et notre théâtre en particulier l'a longtemps proscrite .

Les Anglais, qui la comprennent mieux, comme tout ce qui s'en rapproche, les animaux et les enfants, l'ont toujours admise ; mais nulle part au théâtre elle ne tient autant de place que dans Shakespeare , et plus de place dans son œuvre que dans L e Songe.

» Maurice Castelain, introduction au Songe d'une nuit d'été, Aubier -Flammarion , 1968.

SHAKESPEARE 08. »

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