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SILVIA. Personnage des comédies de Marivaux

Publié le 27/10/2017

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marivaux

SILVIA. Personnage des comédies de Marivaux. Sous ce nom, Zanetta Benozzi (vers 1701-1758) n’était dans la troupe italienne de 1716 que «seconde amoureuse». Moins experte que la prima donna Flaminia, sa cousine (Mme Riccoboni), elle apportait à son emploi une flamme toute personnelle, avec l’éclat de ses seize ans. Marivaux, dès ses débuts, porte sur elle son choix, pressentant peut-être le miraculeux accord de cet esprit et de ce cœur avec son intelligence et sa sensibilité. Il a dû goûter d’abord la simplicité, la spontanéité qui préservaient en elle l’esprit de toute affectation. C’est d’une âme naïve qu’elle saura faire jaillir les plus subtils frémissements d’amour que lui confiera l’auteur du Jeu de l’amour et du hasard (1730) et de l’Épreuve (1740). Il écrira pour Silvia la plupart de ses chefs-d’œuvre, et, même sur d’autres scènes, prêtera son visage et ses accents à chacune de ses héroïnes, renouvelant celles-ci de « surprise » en « surprise », avec la même aisance que Zanetta Benozzi, en parfaite « comédienne de l’art », se multiplie sans cesser d’être Silvia, d’autant plus souple en ses métamorphoses qu’elle est plus fidèle à son

 

caractère.

 

★ Personnage de la comédie Arlequin poli par l’amour (1720), Silvia, bergère qui saura, mieux que la Fée, déniaiser Arlequin, n’est qu’une petite fille. Comme lui franche et directe, elle est aussi portée à dire son amour au noiraud qui lui plaît que son aversion au berger qui ne lui plaît pas. Révoltée contre toute manœuvre, elle ne s’y prête qu’en proclamant son mensonge, et à peine a-t-elle joué la comédie de cruauté conseillée par Trivelin qu’elle la rompt, au premier désespoir d’Arlequin, par un élan de sincérité qui désarme

 

Trivelin lui-même.

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