Devoir de Philosophie

SOMME ATHÉOLOGIQUE (LA), 1954 et 1961. Georges Bataille

Publié le 02/10/2018

Extrait du document

Composée de l'Expérience intérieure (1943), du Coupable (1945) et de Sur Nietzsche (1945), auxquels s’ajoutent Alleluiah et Méthode de méditation (1947), la Somme athéologique devait contenir originellement deux autres écrits, le Perturbateur et le Système inachevé du non-savoir, qui ne virent jamais le jour.

 

L’ouvrage témoigne de l’expérience intérieure de Georges Bataille. La forme en est celle du journal : on y trouve des fragments, des notes, de courts poèmes, mais le ton adopté par l’auteur n’est guère le ton propre aux confessions. Cette «expérience intérieure», dont les modalités sont l’extase, l’angoisse, le savoir et le non-savoir, désigne l’expérience des limites que rencontre celui qui, ayant cessé de vouloir être Tout, comprend qu’il n’est qu’imperfection, inachèvement et désespoir, et trouve, dans cette finitude, le signe de sa grandeur et de son salut. «Dieu n’est pas la limite de l’homme, mais la limite de l'homme est divine. Autrement dit, l’homme est divin dans l’expérience de ses limites» (le Coupable).

 

Avec la Somme athéologique, Bataille inaugure un nouveau genre, littéraire: l'Expérience intérieure, bien qu’elle se nourrisse de l’intimité de son auteur, atteint la rigueur abstraite de la vérité objective. Elle est à l’activité créatrice ce que l’essai est à l’œuvre. Fortement marqué par la lecture de Pascal et de Nietzsche, Bataille s’attira les critiques des surréalistes, des existentialistes («M. Bataille survit à la mort de Dieu», ironisa Sartre) et des chrétiens (pour Gabriel Marcel, Bataille n’a pas la sincérité qui faisait de Nietzsche un mystique).

Liens utiles