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Splendeurs et misères des courtisanes (BALZAC).

Publié le 23/10/2012

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Splendeurs et misères des courtisanes (BALZAC). Balzac est le créateur du roman-feuilleton : en 1836, il a l'idée géniale d'écrire Les Illusions perdues par petits chapitres, lesquels sont insérés quotidiennement dans les grands journaux. Dans Splendeurs et misères des courtisanes, Balzac perfectionne ce procédé lucratif. Un roman d'éducation C plendeurs et misères des courtisanes constitue le 13 terme de la célèbre trilogie romanesque imaginée par Balzac dès 1836 avec Le Père Goriot et Les Illusions perdues : Lucien de Rubempré, déjà omniprésent dans le roman précédent, tente une nouvelle percée dans le monde parisien et conclut avec le forçat Jacques Collin, alias Vautrin, un pacte politique. En lui faisant miroiter mille jouissances, en lui donnant l'ambition du pouvoir, Vautrin parvient à faire de son jeune élève un véritable esclave qui lui sert à préparer ses forfaits : Lucien devient son instrument dans la société. En fréquentant celle-ci, il tombe cependant amoureux d'Esther Gobseck, une jeune courtisane qui désire se marier avec lui. Mais les ambitions de Vautrin sont tout autres et mettent fin à l'idylle : il décide de vendre Esther au financier Nucingen afin d'avoir accès à sa fortune et de marier Lucien à la riche et influente Clotilde de Grandlieu. Pour Grandeur et décadence d'un jeune ambitieux et de la société parisienne. Le baron de Nucingen mettre un terme à cette situation tragique, Esther s'empoisonne. Mais Lucien et Vautrin sont finalement arrêtés et emprisonnés ; de désespoir, le premier avoue son alliance avec le forçat et...
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« EXTRAITS Dans la première scène du roman, Lucien de Rubempré se trouve à l'Opéra, masqué, et devient l'objet des convoitises : cette situation permet à Balz ac une satire sociale Le jeune homme intéressait :plus il allait, plus il réveillait de curiosités.

Tout en lui si­ gnalait d'ailleurs les habitudes d'une vie élégante.

Suivant une loi fatale de notre époque, il existe peu de différence , soit phy­ sique, soit morale, entre le plus distingué, le mieux élevé des fils d'un duc et pair, et ce charmant garçon que naguère la misère étreignait de ses mains de fer au milieu de Paris .

La beauté, la jeunesse pouvaient masquer chez lui de profonds abîmes, comme chez beaucoup de jeunes gens qui veulent jouer un rôle à Paris sans posséder l e capita l nécessaire à leurs prétentions , et qui chaque jour risquent le tout pour le tout en sacrifiant au dieu le plus courtisé dans cette cité royale, le Hasard.

Néanmoins, sa mise, ses manières étaient irréprochables, il foulait le parquet classique du foyer en habitué de l'Opéra.

Qui n'a pas remarqué que là, comme dans toutes les zones de Paris, il est une façon d'être qui révèle ce que vous êtes, ce que vous faites, d'où vous venez, et ce que vous voulez ? Paris est peut-être le héros principal de ce roman: cette page d'anthologie montre l'amour de Balzac pour la capitale et fait d'une description réaliste un rêve fantastique La rue de Langlade, de même que les rues adjacentes, dépare le Palais-Roya l et la rue de Ri voli.

Cette partie d'un des plus brillants quartiers de Paris conservera longtemps la souillure qu'y ont laissée les monticules produits par les immondices du vieux Pari s, et sur lesquels il y eut autrefois des moulins.

Ces rues étroites, sombres et boueuses , où s'exercent des industries peu soigneuses de leurs dehors , prennent à la nuit une physionomie mystérieuse et pleine de contrastes.

En venant des endroits lumi­ neux de la rue Saint-Honoré, de la rue Neuve-des-Petits-Champs et de la rue de Richelieu , où se presse une foule inces­ sante , où reluisent les chefs-d' œuvre de l' Industrie, de la Mode et des Arts, tout homme à qui le Paris du soir est inconnu serait saisi d'une terreur triste en tombant dans le lacis de petites rues qui cercle cette lueur reflétée jusque sur le ciel .

Une ombre épaisse succède à des torrents de gaz.

De loin en loin, un pâle réverbère jette sa lueur incertaine et fumeuse qui n 'éclaire plus certaines impasses noires.

Les passants vont vite et sont rares.

Les boutiques sont fermées, celles qui sont ouvertes ont un mauvais caractère : c'est un caba­ ret malpropre et sans lu­ mière, une boutique de lingère qui vend de l'eau de Cologne.

Un froid malsain pose sur vos épaules son manteau moite.

Il passe peu de voitures.

Il y a des coins sinistres, parmi lesquels se distingue la rue de Langlade, le débouché du passage Saint­ Guillaume et quelques tournants de rues.

Le Conseil municipal n'a pu rien faire encore pour laver cette grande léproserie , car la pros­ titution a depuis long­ temps établi là son quartier général.

" Asie qui devait être n ée à l'île de Java, offrait au regard, pour l'épouvanter , ce visage cuivré particulier aux Malais, plat comme une planche et où le nez semble avoir été rentré par un e compression violente ( ...

) E n voyant ce mon stre paré d'un tablier blanc sur une robe de stoff , Esther eut un frisson." NOTES DE L'ÉDITEUR «La nuit tombe sur une France où s'achè­ vera le triomphe des carrières et des indivi­ dus.

Un élément d'optimisme demeure cependant, ( ...

) qui fonctionne avec une sorte d'allégresse: un récit mené tambour battant( ...

).

Le monde n'est pas encore mé­ diocre et triste.

D'où ce doré du récit et ce texte qui so uvent chante, monte et triomphe contre cette rance bourgeoisie en train d'achever la conquête d'une France dont les sp lend eurs vont vraiment commencer les misères.

» -P.

Barbéris, préface de Splendeurs et misères des courtisanes, Folio, Gallimard, 1973.

«Voici encore une fois un titre parodique «Dans Splendeurs et misères des courti­ sanes pub l ié de 1843 à 1847 réapparaît Jacque s Collin, le Vautrin du Père Goriot, et avec lui une série de criminels profes­ sionnels qui ne se trouvent pas ailleurs ( ...

).

Ce que Balzac fait éclater ici, c'est le complet déclin du pouvoir judiciaire et policier à 1 'égar d de la vérité et de la mo­ rale.

Seule compte l'efficacité.

La justice, au moin s dans le domaine du meurtre, n'exi ste pas.

»-Pierre Citron, Dan s Balzac, Le Seuil, 1986.

(a ) portr a it de Bal zac; (b .

c) gr av.

de Bertall .

éd.

Fum e.

1844 .

cli chés B.N.

/ Edim e dia ( ...

) déjà , le sens est là.

M.

de Balzac, auteur de romans de découverte et d'initiation (Le Père Goriot , Les Illusions perdues), philosophe désormais sur les apogées et sur les catastrophes non plus au niveau de personnages explicitement chargés de mission philosophique mais au niveau d'ensembles réalistes de plus en plus vastes, de plus en plus compacts.

» -P.

Barbéris, ibid~ BA L ZAC0 3. »

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