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Théophile GAUTIER: Le Roman de la momie (Résumé & Analyse)

Publié le 22/02/2012

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Théophile Gautier ( 1811 -1872). qui était à la fois friand de voyages et d'exotisme, a effectué quatre voyages : en Espagne (1840), en Italie (1852). en Orient (1854) et en Russie (1866). Il évoqua l'Egypte des pharaons avec Le Roman de la momie (1858). En Egypte, deux archéologues trouvent la momie d'une jeune femme et, sur un rouleau, le récit de son existence. Ce récit sentimental constitue à proprement parler Le Roman de la momie.
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« Théophile Gautier : Le Roman de la momie INTRODUCTION Pour une Égypte éternelle.S'il ne découvre que très tard la terre des momies (lors du percement du canal de Suez, en 1869), force estpourtant de constater que la « vieille Égypte, sol sacré des hiéroglyphes et des secrets sacerdotaux », fascine lejeune Gautier (1838: publication d' Une nuit de Cléopâtre et du Pied de momie).

L'année 1858 voit paraître Le Romande la momie.

Vingt ans séparent donc les deux « oeuvres égyptiennes » : les deux textes de jeunesse et le romande la maturité, vingt ans durant lesquels Gautier s'est documenté, et surtout, a rêvé sur l'Égypte.C'est bien ce double aspect, histoire / fiction, qu'il ne faudra pas perdre de vue durant l'étude du roman.

Parconséquent, il nous paraît indispensable de travailler en liaison avec le programme d'histoire, notamment ens'appuyant sur des documents iconographiques précis afin de faciliter aux élèves la découverte romanesque d'unecivilisation ancienne.

La présente édition, en reproduisant, entre autres, les documents consultés par Gautier lui-même, facilite une telle approche.Toutefois, rêver l'histoire plus que l'enseigner, tel est le véritable but poursuivi par Gautier grâce à la mise en placed'une véritable « poétique historique », démarche originale qui révèle une quête de l'éternité et confère sesfondements à la fiction.«L'Égypte ne peut rien faire que d'éternel» (p.

46). EXPLORATION 1.

Cette première approche doit permettre de sensibiliser les élèves au thème du voyage, inscrit dans la traditionlittéraire depuis la Renaissance.

On pourra notamment évoquer l'exemple de Du Bellay et de Montaigne avec l'Italie,et répertorier les principales destinations qui attirent les écrivains, ces lieux d'élection chargés d'histoire :— l'Italie : Rome et ses antiquités, les ruines de Pompéi (cf.

Gautier : Arria Marcella), etc.

;— la Grèce, avec l'Acropole d'Athènes, le théâtre de Delphes et les ruines d'Épidaure ;— l'Égypte, marquée par l'importance de son fleuve nourricier et de ses mystérieuses pyramides, dont la dimensionhistorique a été ravivée lors des campagnes de Napoléon.Bref, autant de « fragments d'éternité » empreints d'exotisme s'adressant à des écrivains-voyageurs hantés par lerêve oriental : l'Orient nervalien, l'Afrique de Rimbaud, l'île Bourbon chez Baudelaire, l'Égypte de Gautier, etc. 2.

Chez Gautier, la découverte livresque a largement précédé le voyage de 1869.

En effet, il a puisé dans labibliothèque de son ami Ernest Feydeau la riche matière nécessaire à la recomposition de la civilisation égyptienne(cf.

dédicace, p.

25, ainsi que les documents des pp.

113 et 136).Vie sociale, politique et culturelle, Gautier nous brosse un tableau précis de la vie quotidienne à Thèbes, dont nouspouvons relever les principaux éléments :— architectures urbaine et domestique (organisation de la ville d'Oph, chap.

I, p.

81, agencement du palais depharaon, description des maisons modestes, etc.) ; recherche et raffinement du mobilier (pp.

87, 133, 150) ;— évocation du travail à Thèbes : répartition des tâches chez les esclaves, nature des travaux agricoles dans lapropriété de Poêri, etc.

(Cf notamment chap.

VIII, pp.

168-170), organisation de la vie autour du fleuve ;— habitudes vestimentaires et art somptuaire (description systématique des vêtements et des parures, qu'on pourrad'ailleurs voir reproduites pp.

89, 119, 180 et 215) ;— évocation des goûts artistiques du temps : on se reportera ainsi aux nombreux textes consacrés à la musique, àla danse et au chant, et aux documents reproduits pp.

91, 139 et 141 ;— rites funéraires, détaillés dans tout le prologue, puisqu'il suit point par point tous les moments de la cérémoniemortuaire qui accompagne l'ensevelissement de Tahoser. 3.

Gautier lit, enquête, amasse les renseignements, non à la manière d'un Zola, mais plutôt comme un poète inspirépar l'héritage romantique, trahissant à chaque page sa prédilection pour Goethe et pour Shakespeare.Outre le thème de l'amour, éminemment romantique, Gautier insuffle à son roman sa conception de l'histoire et dutemps.

Les rives ensoleillées du Nil, comme les ruines pompéiennes d'ailleurs, l'entraînent sur la pente d'une rêverieprivilégiée qui confond le temps et l'éternité.

On relèvera dans le texte les différentes dénonciations d'unhypothétique progrès, les déclarations de scepticisme face à la modernité, opposées à l'exaltation de la puissanceéternelle et sacrée de la civilisation égyptienne :« Peut-être notre civilisation que nous croyons culminante n'est-elle qu'une décadence profonde n'ayant plus mêmele souvenir historique des gigantesques sociétés disparues », constate ainsi Lord Evendale (p.

73 ; voir également p.58 le commentaire concernant la « trace légère mais éternelle d'Alexandre »). 4.

Le rôle du prologue dans le roman excède celui d'un simple texte liminaire : il définit le statut même du récit et. »

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