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Traité théologico-politique Spinoza

Publié le 02/06/2023

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« Traité théologico-politique Spinoza I. Droit du souverain et liberté de penser Thèse : Deux principes :   Toute souveraineté d’état est absolue sinon elle n’en est pas une Une liberté maximale de penser et d’expression des opinions doit être garantie dans un état qui se veut stable Comment concilier ces deux thèses qui semblent antinomiques puisque l’une se rapproche d’un état absolutiste tandis que l’autre semble exprimer un principe démocratique fondamental ? La tradition libérale fait rentrer la souveraineté politique et la liberté individuelle dans deux sphères différentes qui sans s’interférer se garantissent mutuellement.

Or, cela est insuffisant ici, elle attribue à l’état et aux individus trop peu de droits. À l’individu, parce que le domaine essentiel de sa liberté d’opinion doit être la politique elle-même.

À l’État, parce que son contrôle, directement ou indirectement, doit s’étendre à tous les rapports que les hommes entretiennent entre eux, donc en pratique à toutes leurs actions.  Souveraineté de l’État et liberté individuelle n’ont pas à être séparées, ni à proprement parler conciliées, parce qu’elles ne se contredisent pas.  Distinction des pensées et des paroles d’un côté, des actions d’autre part Explication : D’abord, chez Spinoza, le droit = la puissance, nous avons le droit de faire ce dont nous sommes capables. 1.

Montrons que la liberté d’expression est bénéfique pour l’Etat : Présupposé : Il y a un droit naturel de penser, de faire le libre usage de notre raison, que nous ne pouvons abandonner à un tiers.

 Un gouvernement qui prétend pouvoir prescrire à chacun ce qu’il doit admettre comme vrai (par ex dans le domaine religieux) est injuste car il remet en cause le droit naturel de chacun. De plus, même si l’on parvient à soumettre l’autre (sans s’accaparer pleinement son âme comme nous l’avons vu), comme Moïse et son peuple par sa vertu divine, nul souverain n’est protégé des rumeurs ni des interprétations défavorables à son encontre et encore moins en démocratie. Pourquoi ? Parce que « les hommes jugent de toutes choses selon leur complexion propre », et qu’on ne peut les empêcher de dire ce qu’ils pensent, le souverain pourrait bien sûr condamner tous ces ennemis mais il n’en pas le droit, plus qu’une atteinte de la Raison, il n’en a pas la puissance (un état n’est que la composition des droits naturels de.... »

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