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Un Barrage Contre le Pacifique de Marguerite Duras

Publié le 24/03/2011

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Marguerite Duras a débuté l'écriture de son oeuvre Un Barrage contre le Pacifique en 1947, soit un an après l'entrée en guerre de l'Indochine. Publié en 1950, ce roman fait un portrait réaliste de l'Indochine française des années vingt, au temps des colonies.  D'inspiration autobiographique, Un barrage contre le Pacifique relate l'histoire d'une veuve ayant fait l'acquisition d'une concession devenue incultivable suite à la montée fréquente des eaux du Pacifique. Avec l'aide de ses deux enfants, Suzanne et Joseph, elle va mener une lutte acharnée contre cet élément pour tenter de sauvegarder ce patrimoine. Tous ses efforts se solderont par des échecs, entraînant le désespoir puis la mort de la mère.   

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« paysanne, elle ne peut donc être en "tenue de cour": "les hommes se perdent pour elle, ils tombent sur son sillagecomme des quilles (…)" Or, Suzanne souffre de solitude.Suzanne, ainsi que les autres spectateurs s'identifient aux personnages de la projection filmique, car ils répondent àleurs angoisses, leurs frustrations ainsi qu'à leurs attentes et leurs rêves. L'histoire d'amour projetée, comme dans de nombreuses productions cinématographiques, est peuplée de clichés, destéréotypes.

Les scènes, les situations, les lieux, les personnages sont communs, c'est du "déjà-vu", mais lesspectateurs s'y complaisent tout de même.L'héroïne est une femme belle à tomber : " (…) jeune et belle.

Les hommes se perdent pour elles", l'hommedont elle tombe amoureuse à Venise, capitale de l'amour, est l'homme parfait d'un point de vue esthétique et social: "Il est très beau (…) , il a des yeux sombres, des cheveux noirs, une perruque blonde, il est très noble".

Lafin est connue de tous avant même que le dénouement ne commence.Le décor est propice à une fin heureuse, en effet, les deux amants se trouvent près d'un canal à la lueur deslanternes vénitiennes.

Ils s'enlacent alors, se susurrent de tendres paroles " je vous aimes, je vous aimes aussi" puiss'embrassent, marquant ainsi la fin du film. Cette accumulation de clichés n'échappe pas à l'½il avertie de la cinéaste et auteure Marguerite Duras, qui ne ratepas une occasion de glisser une pointe d'ironie et de moquerie :"Elle a naturellement beaucoup d'argent", "(…)reflétées par le canal qu'il faut", "à la lueur d'une lanterne qui a, évidemment, d'éclairer ces choses-là, une certainehabitude".

L'ajout de l'adverbe "naturellement", du terme "qu'il faut" désignant le canal, ainsi que de l'expression"évidemment, d'éclairer ses choses-là, une certaine habitude" met l'accent sur le fait que ces éléments sont connusde tous, qu'ils ont déjà été pris et repris dans de nombreuses productions filmiques.

Malgré cela, Suzanne et tousles autres spectateurs se laissent immanquablement transporter dans cet univers éloigné de toute réalité. À travers ce récit, Marguerite Duras rend un magnifique hommage au 7ème art.

Le cinéma est un véritable "opium"du peuple.

Il permet de faire rêver les spectateurs.Bien qu'il fût à l'époque peuplé de clichés, d'archétypes en tous genres, son pouvoir permettait de purifier les âmes"crasseuses", de guérir des maux et d'offrir, l'espace d'un instant, un peu de compagnie à tous ces "solitaires" de lavie, telle que Suzanne. Sujet désiré en échange : Faut il rechercher le bonheur. »

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