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Un nid de gentilshommes

Publié le 06/04/2013

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Conçu vers 1856, Un nid de gentilshommes fut achevé en 1858 et parut en 1859 dans le journal Le Contemporain. Tourgueniev écrivit trois versions de cette oeuvre, qu'il appela dans un premier temps Lisa. C'est l'éditeur qui lui imposa son titre définitif. L'expression« nid de gentilhomme « se rencontre plusieurs fois sous la plume de Tourgueniev. Il s'en explique dans Mon voisin Radilov : « Quand nos grands-pères choisissaient un lieu de résidence, ils ne manquaient jamais de planter en verger quatre à cinq arpents de bonne terre et d'y aménager des allées de tilleuls. «

« « Lavr etski se trou va devant une petite porte, machin alem ent il la p o u ssa, e lle fit un léger b ruit et s'ouvr it comm e si e lle n'eût attendu que l e con tac t d'un e main .» EXTRAITS -- ------ Retour au bercail Ùl tête appuyée sur le coussin de la voiture, les bras croisés sur sa poitrine, wvretski regardait les champs clôturés s'ouvrir en éventail sur son passage, les saules défiler avec lenteur; les corbeaux et les corneilles, oiseaux niais, lorgner de côté avec une défiance obtuse l'équipage en pleine course, les longues dé­ rayures envahies d 'ab­ sinthe et de sorbier sauvage; il regardait ...

et cette nature nue et sau­ vage de la steppe toute fraîche et grasse, cette verdure, ces longues crêtes mamelonnées, les ravins garnis de buissons de chênes nains, les petits villages gris, les maigres bouleaux, tout ce tableau de la Russie resté si long­ temps loin de ses yeux apportait à son âme des sensations à la fois suaves et presque douloureuses, pesait sur sa poitrine d'un poids qui était agréable.

Ses pensées erraient lentement ; leurs contours étaient aussi indistincts et confus que les contours de ces petits nuages hauts dans le ciel qui, eux aussi, semblaient errer.

Cruelle désillusion La première chose qui le frappa lorsqu'il entra dans l'antichambre fut un parfum de patchouli qu'il avait en horreur; la pièce était encombrée de grands coffres et de malles.

Le visage du valet de chambre qui s'était précipité pour l'accueillir lui parut bizarre.

Il ne réalisait pas encore clairement ses impressions lorsqu'il franchit le seuil du salon ...

Une dame en robe noire à volants se leva à son entrée du divan où elle était assise ; portant à son visage pâli un mouchoir de batiste, elle fit quelques pas, baissa une tête parfumée et parfaitement coiffée, et tomba à ses pieds ...

Alors seule­ ment il la reconnut ; cette dame était sa femme.

Le cœur lui manqua ...

Il s'adossa au mur.

Malgré lui, malgré elle « -Théodore Ivanytch, déclara-t-elle d'une voix calme, mais faible, je voulais vous demander : ne venez plus chez nous, partez vite ; nous pour­ rons nous revoir plus tard, un jour, dans un an.

Mais maintenant, faites cela pour moi ; réalisez ma prière, au nom de Dieu.

- Je suis prêt à vous obéir en tout, Elisabeth Mikhalovna ; mais faut­ il vraiment que nous nous quittions ainsi, sans que vous me disiez un seul mot? ...

- Théodore Ivanytch, vous êtes là, en ce mo­ ment, à mon côté ...

Et déjà si loin, si loin de moi.

Et pas vous seulement ...

- Achevez, je vous en conjure ! s'écria wvretski, que voulez-vous dire ? - Vous l'apprendrez peut-être ...

Quoi qu'il en soit, oubliez ...

Non, ne m'oubliez pas, souvenez-vous de moi.

- Vous oublier m'est ...

-Assez.

Adieu.

Ne me suivez pas.

« Avec un effr oi d ans le cœur, e lle vit Panchin e e n trer d ans l a c our.

» ; NOTES DE L'EDITEUR « Intrigue qui pourrait être banale si elle n'était traitée avec une simplicité et une délicatesse de touche parfaites.

Peut-être fut-ce par un certain excès de grâce que le livre plut tant.

Mais il a aussi de André Maurois, Tourgueniev, Éditions Jules Tallandier, 1952.

« Dans Un nid de gentilshommes, Tourgueniev dit adieu à l'ancien ordre social de la Russie, exalte sa poésie, ses profondes assises religieuses.

Lisa Kalitine, digne héritière de la Tatiana d'Eugène Onéguine, sera considérée comme le modèle le plus achevé de la jeune fille à la Tourgueniev, charmante, noble, fière, volontaire.

» Dictionnaire des auteurs de tous les temps et de tous les pays, Laffont, 1954.

« Dans Un nid de gentilshommes, Tourgueniev prend congé de son passé.

Il se libère de ses hésitations et des doutes qui l'ont accablé depuis 1848 en leur donnant, à l'instar de Goethe, forme artistique, en créant des personnages qui cherchent la profondeur.

Le spectacle de la vie n'y inspire pas une philosophie faussement optimiste.

Tout s'y arrange mal, la bonté y échoue, la ruse y réussit( ...

) tandis que les vaincus, par l'âge, atteignent à la résignation : » 1 Sipa -lco no 2 , 3, 4 , 5 gr avu re s de V .

Konache vitc h I éd.

Payot, P aris, 1927 le chemin de leur vie dans le labyrinthe des idéologies d'un passé révolu.

» Henri Granjard, Ivan Tourgueniev et les courants politiques et sociaux de son temps, 1954.

TOURGUENIEV 05. »

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