Devoir de Philosophie

VALLÈS L’Enfant

Publié le 24/12/2019

Extrait du document

En général, les élèves ne manquent pas d’être horrifiés par la brutalité de Mme Vingtras. Cette séance vise à leur faire prendre conscience de la complexité du personnage. Il ne s’agit pas de minimiser son aspect « mère Fouettard », mais de l’enrichir.

Dans la continuité de la séance 1, les élèves sont d’abord invités à répondre aux questions 5 à 10 du parcours de lecture n° 1. Dans un deuxième temps, pour amorcer la discussion à propos de la figure de la mère, l’enseignant écrit au tableau les propositions des élèves concernant l’exercice « Ma mère dit... » du Dossier de l’édition (p. 140). On peut poursuivre l’étude de ce personnage central en posant les questions suivantes à l’oral :

- De quel milieu Mme Vingtras est-elle originaire ?

- En quelles occasions se montre-t-elle brutale et injuste envers Jacques ?

- Lui arrive-t-il de se montrer dure envers elle-même ?

- Peut-on dire qu’elle ne s’occupe pas de son fils ?

- Dans quelle scène est-elle présentée sous un jour émouvant ?

Mme Vingtras est avant tout une mère tyrannique et omniprésente. Dans les premiers chapitres, elle exerce sur Jacques un pouvoir absolu en le battant, en lui tendant des pièges, et en lui imposant de rudes et absurdes principes. Les exemples de cette tyrannie abondent, depuis les coups à heure fixe érigés en préceptes pédagogiques (chapitre 1), jusqu’aux privations et frustrations de tous ordres (chapitres 3 à 5).

Mais s’il est un reproche que Mme Vingtras ne peut encourir, c’est de négliger son fils. Surgissant toujours au pire moment, protectrice jusqu’à l’étouffement, elle est à l’origine de hontes mémorables (la distribution des prix au chapitre 4) et de séances de torture hygiéniques et alimentaires hautement comiques (le bain ou le gigot au chapitre 5). C’est dans la démesure qu’elle s’affirme : trop de coups de fouet, mais aussi, paradoxalement, trop d’amour. Ses bouffées de tendresse envers son fils sont à la mesure de l’amour violent qu’elle porte à son mari. Paysanne à l’étroit dans son rôle de bourgeoise, elle n’est jamais si ridicule que lorsqu’elle s’efforce vainement de séduire : elle ne peut que se dissimuler derrière des masques théâtraux. Il est donc logique

Le projet de raconter sa vie à travers les aventures d’un personnage fictif a longtemps cheminé dans l’esprit de Jules Vallès. Concrétisation d’épisodes et de phrases interminablement remaniés et ressassés, hommage et substitut à l’enfant qui n’est plus, le texte que son auteur surnommait « mon gosse » paraît finalement en 1878. Premier volet de la trilogie de Jacques Vingtras \\ L'Enfant relate le parcours d’un jeune garçon malheureux au collège et incompris de ses parents.

Liens utiles