Devoir de Philosophie

Victor Hugo, Préface de Cromwell

Publié le 29/11/2018

Extrait du document

hugo
Victor Hugo, Préface de Cromwell (1827)
 
La Préface de Cromwell marque l’entrée bruyante de Hugo dans l’arène où se livre — avec des thèses drama-turgiques sans originalité excessive — le combat romantique. Une théorie générale des formes littéraires comme reflets des époques de l’humanité (Ire partie) débouche sur l’exposé d’un système dramatique (IIe partie). Au lyrisme spontané des temps primitifs on voit succéder l’épopée des Temps antiques (où les Etats guerriers se constituent), puis le drame des Temps modernes (où le christianisme introduit un dualisme proliférant : bien-mal, ciel-terre, âme-corps...), qui doit unir le sublime et le grotesque (donc mélanger les genres, le sérieux et le comique, pour représenter la double nature de l’homme), abandonner les unités de temps et de lieu, rechercher la vérité historique (la couleur locale), renoncer à toute règle arbitraire (mais conserver l’ornement du vers). Ce texte frappe par sa verve polémique contre « les scolastiques », « les douaniers de la pensée », « les milices de Lilliput », et par son ardente conviction qui charrie, dans l’éclat d’une prose poétique, des formules absolues et arbitraires : la poésie lyrique est « un lac paisible qui reflète les nuages et les étoiles du ciel; l’épopée est le fleuve qui en découle et court, en réfléchissant ses rives, forêts, campagnes et cités, se jeter dans l’océan du drame. Enfin, comme le lac, le drame réfléchit le ciel; comme le fleuve, il réfléchit ses rives; mais seul il a ses abîmes et ses tempêtes ». Tout ce pathos prépare de belles tempêtes dans les salles de spectacle.

hugo

« Tout mouvement possède son manifeste, c'est à dire un texte établissant sa méthode. La Préface de Cromwell a été écrite par Victor Hugo en 1827 au début  de sa carrière d'écrivain.

Comme son nom l'indique, ce texte est censé servir de préface.

Pourtant, alors que l'objectif principal d'une préface est d'éclairer le lecteur sur les intentions de l'auteur, La Préface de Cromwell vise un tout autre but : la mise en avant du drame romantique.

Ce mouvement, né dans la première moitié du 18ème siècle, s'oppose aux conventions classiques et tente de libérer un certain mal de vivre crée par un sentiment de nostalgie et d'égarement. En quoi peut-on considérer cet ouvrage comme une véritable défense et illustration du romantisme ?   Tout d'abord, nous allons expliquer ce qu'est un manifeste : c'est un écrit, qui vise à faire connaître des idées nouvelles.

Il doit être identifié comme une proclamation qui crée l'événement et déclenche.

Le manifeste est un outil contestataire, un tremplin vers les révolutions.

Ce genre de texte doit être suivi d'un renouveau artistique, politique ou social.    Venons-en à présent à la préface de Cromwell.

Au début de son ouvrage, Hugo tend vers une préface traditionnelle, c'est-à-dire une explication de l'auteur sur ses intentions, une présentation du texte au lecteur. On pourrait comparer cette partie à n'importe quelle préface non détournée par son auteur.

Dans la première partie, Hugo n'entend pas engager de polémique, assure-t-il.

Il s'agit simplement d'une partie explicative, d'un guide de lecture.

Pourtant, on comprend vite qu'il n'en est rien.

En effet, Hugo, qui affirmait ne pas lancer de débat, part sur le terrain de la controverse en ironisant sur l'utilité des préfaces.

Dans cette préface, dit-il, il se « bornera [...] à des considérations générales sur l'art, sans en faire le moins du monde un boulevard à son propre ouvrage ».. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles