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VIE EST UN SONGE (La) [La vida es sueno], (résumé & analyse de l’oeuvre)

Publié le 13/12/2015

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 Drame de Pedro Calderôn de la Barca (1600-1681), composé et représenté entre 1631 et 1635, publié dans la Primera parte de son théâtre (Madrid, 1636) et simultanément à Saragosse dans la Parte treinta de comedias de varios autores. L’idée maîtresse de cette œuvre est celle-là même qui domine toute la production dramatique de Calderôn : la vie humaine est un songe ; tout, en ce monde, n’est qu’illusion et n’a d’autre consistance que le mirage de nos sens et notre passion du moment. Illusions de même, les idées, quand elles doivent leur contour à la seule perception sensible. Car l’idée, pour s’imposer, doit surgir de notre raison même, être une nécessité spirituelle par nous créée, librement voulue et qui, au delà du fleuve mouvant des apparences, nous rapproche du permanent et de l’éternel. A ce prix seulement nous serons les artistes de notre vie intérieure et nous nous dégagerons de toute servitude. L’origine du drame, c’est la confiance que Basile, un imaginaire roi de Pologne, met dans les étoiles. Or, les horoscopes lui font craindre d’être chassé du trône par un fils indigne qui plongera son royaume dans l’anarchie. Pour conjurer tant de malheurs, le roi fait enfermer secrètement, sous la garde du fidèle Clotalde, son propre fils Sigismond - dont la naissance coûta la vie à sa mère, comme les astres l’avaient prédit - en un château perdu dans la montagne. Le drame réside dans les vicissitudes de Sigismond, qui veut conquérir sa liberté, et les amours contrariées de la belle Rosaura que son fiancé Astolfe - un neveu du roi - a abandonnée. Tendre et compatissante, elle visite parfois le prisonnier qu’elle console un instant, et sa présence lui fait sentir combien le cœur humain est partagé entre deux tendances contraires : la dignité et l’instinct bestial. Au début de la pièce, Sigismond se ronge dans une solitude inhumaine : enchaîné, couvert de peaux de bêtes, il aspire furieusement à la délivrance. Mais soudain, ayant été, sur l’ordre de son père, endormi avec un narcotique, on le transporte dans le palais royal et, à sa grande confusion, il se réveille au milieu des courtisans. Il n’ose tout d’abord se fier à ses sens, puis, se ressaisissant, il prend conscience de soi-même et se persuade qu’il ne rêve pas. Clotalde lui révèle alors qu’il est le fils du roi et le prince héritier de Pologne. Outré de l’injustice qu’on lui a fait subir, Sigismond exige qu’on lui rende les honneurs dûs à son rang ; mais, cédant à un penchant tyrannique, il n’hésite pas à verser le sang et menace le roi lui-

 

même. Sa fureur ne s’apaisera qu’à la vue de

 

Rosaura qui vient de retrouver son amant infidèle, et il s’éprend de sa beauté. Quant à Basile, voyant échouer l’expérience qu’il avait tentée en faisant endormir son fils, il est plus que

 

jamais convaincu que les astres n’ont pas menti et, de nouveau, profite du sommeil de Sigismond

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