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VIOLENCE ET LE SACRÉ (La) de René Girard : Fiche de lecture

Publié le 21/11/2018

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VIOLENCE ET LE SACRÉ (La)
René Girard. Essai, 1972.
 
Réflexion anthropologique, cet essai a pour objectif d’énoncer une théorie du sacré. René Girard, qui s’appuie sur la notion de « désir mimétique » élabo-
rée dans un ouvrage précédent, Mensonge romantique et Vérité romanesque (1961), l’étend au social et au sacré. Le désir est mimétique en ce sens que tout individu ne désire que l’objet désiré par un autre, à la fois modèle et rival. Le désir mimétique aboutit à une crise d’indifférenciation individuelle et sociale, qui ouvre sur une «violence sacrificielle». Le sacrifice de la victime émissaire du groupe permet ainsi de canaliser la violence des désirs et de restaurer l’ordre social.



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« Freud La conception mimétique n'est, certes, pas absente chez Freud. Ni le rôle du médiateur qui désigne à ses enfants le désirable. Mais Freud n'a pas vu, d'abord, que si des interdits frappent la sexualité, c'est que celle-ci est conductrice de violence: « La sexualité provoque d'innombrables querelles, jalousies, ran-__ cunes et batailles; elle est une occasion permanente de désordres» (p.

57). Les tabous portent moins sur la sexualité que sur la violence. L'inceste même n'est prohibé que parce qu'il ouvre la porte à l'indifférenciation, les confusions, et, donc, la crise sacrificielle. C'est que le désir fondamental n'est pas, contrairement à ce que ne cesse d'aff11'11ler Freud, attrait amoureux, mais recherche d'imitation.

Même les identifications sont liées, chez Freud, à la demande d'amour, et elles préparent le complexe d'.OEdipe, le penchant libidinal pour la mère ou le parent de sexe opposé. Or le complexe d'OEdipe, outre qu'il enfenne la rivalité mimétique dans le cadre étroit de la famille, alors qu'elle se retrouve dans l'ensemble du corps social («familialisme» que la même année où parut La Violencè et le Sacré, en 1972, dénonçait L 'Anti-OEdipe de Deleuze et-Guattari), n'est qu'une des manifestations parmi d' autres du double bind (« imitemoi ».

« ne m'imite pas»). Les psychanalystes n'ont perçu cette double injonction que dans la relation parents - enfant, négligeant d'autres liens comme celui de maître à disciple.

Même dans le cas du lien parents - enfant, ils n'en ont saisi que les résonances subjectives (l'ambivalence des sentiments à l'égard du père, à la fois vénéré et haï ou jalousé). Les psychiatres qui ont forgé le concept de double bind ont cru qu'il ne s'appliquait qu'aux cas pathologiques.

En fait le double bind est « Le fondement de tous ks rapports entre ks hommes» (p.

219).. »

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