Volupté (Sainte-Beuve)

« que po ur l'épouse du chef de la conju ration royaliste .

la marquise de Couaên (111-VI).

qu'il su it à P ari s lo rsque le m ar­ quis est arrêté Dans la grande vill e.

il co nc ili e d'ab ord l'i déali té de sa p assion et la réalité amère de satisfa ctions sensuelles indignes.

mais il se la ss e de cette s ituation sans espo1r et f réquente Mme R..

mond ain e et coquette .

q ui s'amus e do lu1 sans se donner (VIl-XX).

Il se converti t enfin.

entre au sémmaire et.

au cours d'un pèle rinage au pay s de son enfance.

administre les derniers s acre m en ts à Mme de Couaên.

qui meurt bercée par les pri ères de son saint ami (XXI-XXV).

Roman d'analyse tout intérieur (comme Adolphe de B enja min Consta nt o u Valérie de Mme de Krüd ene r), Vol u pté se dis tin gue de cene lignée classique en aban ­ donnant la concentra i ion dramatique pour la structure biographique du Bildungsroman , plus souple et propice à la dig ression ; et surtout en mettant en œuvre un style aux phrases sin ueu ses, aux images multipliée s qui devie nn e nt parfois des all égories développées, au voca ­ bulair e é tonnant: mystiq ue, archaïque, cu lti v ant l'im pro­ pri été e t l 'im pré cisio n; ce la s ·uggère san s cesse un e dis ­ t a n ce avec le rée l : dan s cet interstice se loge un sym bolis me s ub ti 1, et c haq ue é pi sode revêt une trou­ blant e poly sémie.

On comp re nd la fascination de B al zac et de Flaubert, qui reprendron t l a s ituation centrale (le jeune homme au centre du triangle féminin formé par la jeune fille , la femme vc rtl} euse et la mondaine) dans le Lys dan s la valUe et l'Education sentimentale.

Mai s Félix de Vandcnes e, le h éros balzacien , fuit sa douleur dans l' a c tion ; et Flaubert fait sombrer Frédéric Moreau dan s l'a nonyme médiocrité bou rgeoise : ces différence s s ouligne nt l e spi ritualisme optimiste et my stique , le r oma nti s me idéali s te qui font de Volupté un document unique sur les courant s religie ux e t moraux qui traversent la mentalité fra n çai se au début de la monarchie de Juillet.

CRIT IQUE Les « portraits » Sainte- Beuve a recueilli sous ce titre générique la majorité des article s écrits de 1829 à 1849, d 'abord gro u­ pés en Critiques er portraits littérai r es (cinq tomes de 1832 à 1839), puis répartis en Portraits de femmes (1re é d.

en 1844 ), en Portraits litt éra ires consacrés aux écri­ va ins dispar us à la dat e de l 'article (1' 0 éd .

en 1844) et en Portraits cont em pora in s (1re éd.

en 1846) co nsacré s a u x, vivan ts.

tout en co mprenant des articl es de synthès e o u de po lém iqu e( « D e la lit téra tu re industri elle», 1839; «Dix Ans après en .litt érature», 1840 ...

) et des comptes ren du s assez b refs.

Les « p ortraits » propreme nt dit s sont au nombre de quatre -vingt -quatre (si l'on y inclut cinq articles recueil­ lis dans l'édition de 1843 du Tableau); ils constituent un vé ritable s ous -genre, mis au point en 1829 -1830, et se carac téri sent par l'impériali sm e de la biographie, qui réparti t le s d escriptio ns et les ap préciations de s œuvres.

Le récit de la vic, précédé d'un ample prologu e, n"est suivi que d'une brève conclusio n.

La grande variété thé­ matique jailli t en e ais -digressions : tableaux d 'une épo ­ que.

évocation s d' un moment ou d'un lieu, vas t es com ­ parai sons po ur situ er u n personnage ou un ouvrage dans une lignée ou un groupe .

Le style empru nte beaucoup des moye ns de la poé sie : images , métap h ores, alliances de mots, pour appe ler à la prése nce vivante un homme à travers s e s acte s, se s œuvres e t ses attitudes cara cté­ ristiques.. »