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Voyage au bout de la nuit (résumé & analyse) de Céline

Publié le 21/11/2018

Extrait du document

Voyage au bout de la nuit

 

De facture picaresque, Voyage nous fait vivre les tribulations d’un aventurier aux quatre coins de la civilisation occidentale; dans une première partie, nous suivons Bardamu au front, à l’arrière, aux colonies, à New York et à Detroit; dans une seconde partie, nous le voyons gagner sa vie de médecin, de dispensaire de la zone en asile d’aliénés. Les épisodes s’enchaînent selon deux moteurs : la fuite en avant du narrateur, recherche obstinée de la plus grande déchéance possible, et un hasard romanesque propre aux contes philosophiques (on enlève Bardamu pour l’envoyer aux galères, il retrouve à New York celle qu'il avait aimée à Paris, etc.). Cette structure est compliquée par la réapparition cyclique des personnages, en particulier par l’interférence d’un double du narrateur, Robinson, qui apparaît dans chaque épisode de la première partie avant de devenir le centre du récit dans la seconde.

 

Synopsis. — S'étant engagé dans l'armée, le narrateur prend part aux combats de 1914 (i-iv). Blessé, il est soigné à Paris, où il vit plusieurs amours décevantes, avec Lola d’Amérique, avec la violoniste Musyne, avec une actrice du Français (vix). Réformé, il part pour les colonies; en Bambola-Bragêmance, il travaille pour la Compagnie Pordu-rière; comme il serait incapable de rendre les comptes de sa factorie, il met le feu à celle-ci; tandis qu'il est gravement malade, les Noirs de son village le vendent comme galérien au capitaine d'un bâtiment espagnol (x-xiv). Débarquant illégalement à New York, il est d’abord « agent compte-puces » à Ellis Island, puis il passe quelque temps à Manhattan; il extorque de l'argent à Lola et gagne Detroit, où il devient ojvrier chez Ford, puis amant de cœur d'une prostituée, Mclly (xvxix). Il retourne en France, achève ses études et ouvre un cabinet médical à La Garenne-Rancy; il y gagne très rr al sa vie, devient médecin de dispensaire et se compromet dans une affaire de famille crapuleuse, dans laquelle son ami Robinson est victime d'un explosif qu'il destinait à une vieille femme nommée Henrouille; il se fait payer pour convaincre Robinson, aveugle depuis l’explosion, de partir pour Toulouse, où il gardera une cave à momies avec la vieille Henrouille; ruiné, il quitte Rancy (xx-xxxn). A Paris, i travaille comme figurant dans un music-hall, s'occupe à classer le courrier d'un entremetteur et devient l'amant d'une danseuse polonaise; il part passer quelque temps à Toulouse auprès de Robinson et de sa fiancée Madelon, dont il devient l'amant; il s'enfuit de Toulouse quand on l’appelle auprès de la vieille Henrouille, qui vient de tomber dans l'escalier vraisemblablement poussée par Robinson (xxxi -xxxviii). Il se fait embaucher comme médecin dans un asile d'aliénés; il se lie avec son directeur.

« -----· ----------- --·------· rise surtout par sa variété et sa richesse, on y trouve des mots rares et des archaïsmes; les néologismes, encore peu nombreux, sont formés surtout par dérivation et suf­ fixation.

La ponctuation traditionnelle est respectée, même si les points de suspension et les phrases nomina­ les, déjà plus nombreux qu'il n'est usuel, l'investissent souvent de leurs charges émotives.

L'impression de « langue parlée » est donc essentiellement donnée par la syntaxe, car, tout en ne renonçant pas au passé simple littéraire, Céline utilise déjà un grand nombre de tours oraux -certains systématiquement, comme le rappel.

Les phrases de Voyage tirent plutôt leur énergie de leur brièveté, de leur simplicité et de la perturbation décon­ certante qui atteint 1 'ordre des mots dans la phrase : c'est ce désordre qui amorce la « musique >> célinienne et qui est l'un des signes les plus fréquents de la posture sub­ versive de 1' auteur.

BIBLIOGRAPHIE Voyage au bout de la nuit restant l'œuvre la plus lue, la plus critiquée et étudiée de Céline, on trouvera des analyses le concernant dans toutes les monographies citées dans la bibliogra­ phie générale; les trois dossiers de presse signalés rassemblent de nombreux articles d'époque intéressants et contradictoires.

Toutes les interviews de Céline et ses articles consécutifs à la publication de Voyage ont été rassemblés par Jean-Pierre Dau­ phin et Henri Godard dans Céline et l'actualité littéraire 1932- 1957, Gallimard, 1976, «Cahiers Céline», n• 1.

On trouvera une étude détaillée dans la « Notice » de Voyage fournie par Henri Godard dans Céline, Romans 1 (Paris, Galli­ mard, «Bibl.

de la Pléiade>>, 1981), ainsi que dans Marie­ Christine Bellosta, Céline ou l'art de la contradiction (à paraître aux P.U.F.).

Une plaquette à l'usage des lycées et du premier cycle universitaire: Annie-Claude ct Jean-Pierre Damour, L-F.

Céline, Voyage au bout de la nuit (Paris, P.U.F., «Études litté­ raires », 1985).

Trois articles sur la langue et le langage : Danièle Racelle-Latin, « Symbole et métaphores idéologiques dans Voyage au bout de la nuit>>, in Australian Journal of French Studies (vol.

XIII.

n• 1-2), 1976; Jean-Louis de Boissieu, «Quel­ ques effets "littéraires" ou archaïsants dans Voyage au bout de la nuit», et Danièle Racelle-Latin, « Voyage au bout de la nuit ou l'Inauguration d'une poétique "argotique"», in la Revue des Jeures mode mes (série L.-F.

Céline, n° 2).. »

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