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Zola : L'Argent

Publié le 09/09/2014

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Mais l'étude de la métaphore de la « croisade « (partie cen­trale du chap. 0) permet de voir l'ampleur de la transposition. Jean Bouvier rappelle que les mirifiques projets de Bontoux et Feyder, s'ils utilisaient bien le terme « Orient «, se situaient dans le cadre plus restreint de l'Empire austro-hongrois. Le thème du Carmel, des lieux saints, a des dimensions historiques évidentes, mais il est surtout un procédé littéraire. Il assure l'unité romanesque de l'oeuvre : il renforce l'opposition entre les deux rivaux, Saccard et Gunderman (note 1, p. 87), réunit

tous les rêves, ceux des catholiques les plus traditionnels (Hamelin ou les dames de Beauvilliers) et celui, plus humani­taire de la libre penseuse Caroline dans le mouvement d'une même action.

On peut donc demander à l'enseignant d'histoire de pré­senter :

Les réalités historiques caractéristiques du Second Empire :

les mutations économiques ;

les ambiguïtés de la politique étrangère, et en particu­lier les problèmes posés par la Papauté en Italie (voir longue note 2, p. 102) ;

l'évolution politique et les problèmes qu'a posés la libé­ralisation — relative — du régime :

le jugement historique porté sur le régime : réussite ? déclin ? Les réalités historiques de la Troisième République :

les motivations des catholiques vis-à-vis des questions sociales et politiques (voir sur le rôle de charité au xix' s., note 1, p. 83) ;

le retentissement des diverses « affaires « dans les années 1880;

 

la montée du sentiment « revanchard «, les variantes de la xénophobie et les étapes de l'antisémitisme jusqu'à l'aboutis­sement ultime : l'affaire Dreyfus (postérieure à la publication du roman).

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« querelles artistiques (voir notes 2, p.

148 et 1, p.

179), une carte du Moyen-Orient sous le Second Empire, (p.

96) complè­ tent !'ensemble.

ÉCONOMIE, HISTOIRE ET LITTÉRATURE La présentation romanesque des batailles spéculatives et boursières n'interdit pas la précision comme le montre le dos­ sier de Bernard Cieutat.

Une lecture parallèle en cours de sciences économiques et de français sera particulièrement pro­ fitable aux classes de ES.

Un travail précis peut permettre de commenter l'utilisation dans la fiction de notions purement économiques : métaphores de la liquidation ou de !'exécution ; étude des images polysémiques comme «à découvert».

Cri­ tique du «rêve» prétendu marxiste de Sigismond (voir notes 1, p.

66 et 2, p.

68) et des théories capitalistes de Saccard.

HISTOIRE ET LITTÉRATURE Il ne s'agit pas ici de se demander comment les réalités d'une époque se reflètent dans le roman - ce qui est toujours difficile dans la mesure où l'exercice suppose que les élèves connaissent déjà, et même de façon assez approfondies ces réalités -, mais de se demander comment un romancier tout à fait persuadé que «la leçon est dans l'exactitude des documents» (Préface à un roman, aujourd'hui bien oublié de Alfred Hamon : Un grand banquier, Paris, 1883) a utilisé l'affaire qui sert de base à la trame romanesque: le Krach retentissant de L'Union générale qui s'était produit en 1882 (note 1, p.

117), pour représenter - et c'est là le vrai problème littéraire -!'évolution du régime du Second Empire à partir des années 1860.

Il ne faut pas perdre de vue que cette évolution est elle-même un parti pris romanesque et non le reflet d'une réalité historique : on la retrouve dans le projet d'ensemble des Rougon-Macquart (voir Nana, ou La Débâcle et note 3, p.

225).

On trouvera !'essentiel du mécanisme parfaitement analysé dans l'article de Jean Bouvier cité en bibliographie: L'Argent:. »

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