Devoir de Philosophie

Jean Rostand

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

rostand
(1894- 1977) Biologiste et écrivain, Jean Rostand fut sans doute l'un des premiers hommes de science "médiatisés" ; il était en effet un excellent vulgarisateur, mais aussi un moraliste, et savait sensibiliser le public aux grands problèmes de son temps. Une vocation précoce. Originaire d'une famille d'intellectuels - son père, Edmond Rostand, est l'auteur de Cyrano de Bergerac -, Jean Rostand fut très tôt un admirateur de la nature. Il se passionna tout d'abord pour la zoologie, grâce à l'entomologiste Jean-Henri Fabre, dont il avait lu, à dix ans déjà, les dix volumes des Souvenirs entomologiques. Il passa la première partie de son baccalauréat en 1909, à Paris ; déjà à cette époque, il avait pris l'habitude d'accumuler des notes, qui étaient en fait des pensées et des maximes.
rostand

« 20 janvier 1965 Série No 27 Fiche N° 314 Rostand (Jean) 1.

Il n'est guère de circonstances où se trouve réuni le Tout-Paris qui ne fassent paraître la silhouette trapue, le visage de bourru bienveillant aux longues moustaches de Jean Rostand.

Cet homme comblé d'honneurs {membre de l'Académie française, Prix littéraire de la Ville de Paris, Prix Kalinga) est né le 30 octobre 1894 à Paris.

Fils d'Edmond Rostand et de Rosemonde Gérard, il a passé son enfance dans le décor somptueux, désuet et triste que la gloire et la richesse conjuguées secrétaient à cette époque.

2.

C'est, dit-il, par réaction qu'il a choisi la simplicité.

Biologiste de vocation, pas­ sionné par ses recherches.

il n'échappe pourtant pas à son ascendance: autant que la biologie, la morale l'intéresse, et son désir d'écrire est si vif qu'il a rédigé une cinquantaine d'ouvragea, dont une quinzaine sont des essais de moraliste.

3.

Par sa curiosité universelle, par l'intérêt qu'il porte à l'homme, Jean Rostand pro­ longe la lignée des savants humanistes de la Renaissance pour qui « science sans conscience n'est que ruine de l'âme "· Chercheur solitaire, il s'interroge sans cesse sur la valeur, les limites et les droits de la science qu'il pratique.

Il est vrai que la bio­ logie, et ses recherches en particulier {parthénogenèse expérimentale, action du froid sur les cellules reproductrices, étude des anomalies chez les batraciens ...

) ne tendent à rien moins qu'à changer l'homme.

4.

Les spéculations de Jean Rostand sur la portée des travaux biologiques ont parfois un aspect de « science-fiction ••.

Mais cela n'ôte rien à la vigueur que manifeste le savant dans ses prises de position sur les problèmes moraux posés par les dévelop­ pements de la science.

C'est ainsi qu'en tant que biologiste, pour qui « la quasi-totalité - pour ne pas dire la totalité -des mutations sont destructrices de l'espèce "• il s'élève avec force contre l'arme atomique.

5.

Agnostique, Jean Rostand.

conserve une sorte de nostalgie de Dieu et du sacré.

Il transfère sur l'homme cette part de divin que ceux qui voudraient le convertir l'engagent à chercher dans la mystique.

« Ceux qui croient en Dieu, demande-t-il, y pensent-ils aussi passionnément que nous, qui n'y croyons pas, à son absence? , Cet humanisme profond, qui ne se soucie pas de dissimuler ses contradictions internes, est commandé par une très exigeante sincérité, un grand respect de la vérité et un honnête bon sens.

6.

L'optimisme fondamental du savant {Jean Rostand ne croit pas au caractère néfaste de la science, mais il est conscient du mauvais usage que certains hommes en peuvent faire) communique à son œuvre un air ardent et jeune qui la fait parfois taxer de scientisme.

C'est qu'il n'éprouve nulle fausse honte à affirmer, en définitive, sa foi en l'homme et son destin.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles