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Karl Marx et l'intervention du socialisme scientifique

Publié le 22/02/2012

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Marx est issu d'une famille bourgeoise allemande. Il étudie le droit, l'histoire et la philosophie, et découvre la pensée de Hegel. Avec Engels qui le rejoint à Bruxelles en 1845, Marx critique l'idéalisme et le matérialisme mécaniste, formulant les bases du matérialisme historique. Il affirme la nécessité d'une transformation radicale de la société. Dans "Misère de la philosophie" (1847), Marx s'attaque à Proudhon et remet en cause ce qu'il juge être un socialisme "petit-bourgeois" et moralisateur. En 1848, Marx et Engels rédigent le "Manifeste du parti communiste", où s'affirme la nécessaire domination du prolétariat. Après un bref séjour à Paris puis à Cologne, Marx se fixe définitivement à Londres en 1849. Il y poursuit ses travaux d'économie, écrivant en 1867 "le Capital", et d'histoire. Marx analyse notamment la Commune de Paris dans La guerre civile en France. En 1864, Marx prend la tête de la Ire Internationale et joue un rôle important dans le mouvement ouvrier. Cette Ire Internationale est cependant rapidement minée par des différends sérieux, spécialement avec les anarchistes et Bakounine sur le rôle de l'État après la révolution.
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« Le travail constitue la médiation de l'homme à la nature.

Par lui, la nature s'humanise en une Histoire et l'homme seréalise.

Le résultat du travail, posé comme fin dans la pensée humaine, se distingue en cela des produits de l'activitéanimale instinctive (Le Capital, Livre 1).

Il faut rappeler quel inonde Marx eût à connaître : une formidable misèreouvrière accompagne au cours du xix" siècle en Angleterre, puis sur le continent européen, une non moins formidableaccumulation de capitaux.

Le machinisme déprécie les métiers et contraint au travail de nuit, au travail des enfants,à la baisse constante des salaires.

Un moralisme mystificateur couvre ce processus de son voile pudibond ; lorsqu'ilest question, au parlement britannique, de limiter à dix heures par jour la durée du travail pour les enfants, descommerçants du Somerset font circuler une pétition, craignant qu'«une heure de loisir supplémentaire n'ait poureffet de démoraliser les enfants, l'oisiveté étant la mère de tous les vices».

A Londres, en 1840, la plupart desfamilles ouvrières s'entassent dans une pièce unique.

Le travail produit des palais, mais pour l'ouvrier, il produit destaudis ; il produit de la beauté, mais pour le travailleur, de l'absurdité et du désespoir. Devant cette dépossession et ces mystifications, réalités de la condition ouvrière dans le inonde industriel, Marx acommencé par appliquer au travail la notion hégélienne d'aliénation : le travail extérieur au travailleur, mortifiant soncorps et ruinant son esprit, lui devient étranger, il ne se retrouve que dans la satisfaction de ses besoins ; lesproduits de son travail appartenant à un autre, l'ouvrier est doublement dépossédé de soi-même (Manuscrits de1844) ; il ne se sent plus librement actif que dans des fonctions séparées de son activité proprement humaine (senourrir, boire, procréer etc.).

Rien de différent dira-t-on, entre cette analyse et la dénonciation morale del'exploitation par les poètes et les romanciers (Victor Hugo, Dickens), voire la philosophie de Kant, qui reconnaît dansl'être raisonnable une fin en soi.

Mais Marx entendit fonder scientifiquement cette critique de l'exploitation.

Au lieud'éclairer les ombres du réel par l'évidence de l'idéal, instaurer la connaissance de la pratique.

Par là, il a voulurompre avec ce qu'il a stigmatisé sous le nom de «socialisme utopique». Cette connaissance, il la demande à une théorie de l'économie et de l'histoire, le matérialisme historique. Le moteur déterminant de l'histoire, on ne le cherchera donc ni dans la conscience des hommes, ni dans les finsraisonnables, mais dans le rapport entre forces de production (forces humaines) et modes de production(organisation économique et sociale du travail, par exemple esclavage antique, servage féodal, artisanat,manufacture et industrie modernes).

L'économie, qui jusqu'alors a été peu présente dans l'étude de l'histoire, joueun rôle décisif dans le monde moderne et constitue le fondement de l'opposition des classes : «les hommes entrentdans des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondentà un degré déterminé du développement de leurs forces productives matérielles» (Contribution à la critique del'économie politique, Préface).Distinguant la valeur d'usage (liée au besoin), et la valeur d'échange (liée aux conditions de la vie sociale), l'analyseva montrer que la valeur d'échange est étrangère à la marchandise (Le Capital, Livre I).

Les économistes anglais(Adam Smith, Ricardo) ont manqué la réalité par l'impossibilité de déterminer le prix exact du travail.

La notion deplus-value contient la solution : la valeur ajoutée par le travail ne cesse de faire fructifier le capital aux dépens dutravailleur ; la rétribution se borne au strict niveau nécessité par la reconstitution de la force de travail.

Ce n'estdonc pas l'argent qui détient le mystérieux pouvoir de produire de la valeur, comme se le figurait l'illusion monétaristedes économistes (Le Capital, Livre II).

Le mode de production capitaliste, fondé sur l'accumulation et leréinvestissement du capital, tend à réduire au minimum le gain du travail.

C'est la manufacture, puis la grandeindustrie reposant sur le machinisme, qui lui permettent de se réaliser.

Il n'est lui-même qu'une transition historiquevers la société sans classes, fruit de la révolution.

Le «communisme», libre développement de l'individu, résultera dela propriété commune des moyens de production et du dépérissement de l'État. 3.

LES LUTTES L'histoire, action réciproque d'une infinité de facteurs, s'effectue selon des conditions déterminées.

Le résultat desvolontés singulières, forces qui se contrecarrent mutuellement, est donc ce que nul n'a voulu consciemment, unprocès sans sujet. La diminution progressive du taux de profit contraint le capitalisme à une concentration de plus en plus forte.

Lescrises de surproduction, la recherche de palliatifs à la baisse du profit par une diffusion mondiale du capitalisme,l'enchevêtrement conflictuel du capital et du travail, constituent le devenir dialectique de l'histoire ; mais àl'achèvement de ce sens, l'initiative révolutionnaire doit oeuvrer.

Nécessaire, l'évolution historique n'a rien de fatal ;elle appelle l'action.Aussi la science n'a-t-elle pas absorbé toute l'activité de Marx.

Parallèlement à ses travaux d'historien, d'économisteet de sociologue, il milita, joignant la pratique à la théorie de la pratique.

Ce débordement de la science prendvigueur dans l'espoir d'un futur qu'il s'agit de faire advenir : est-ce là une inévitable concession à l'idéologie ?Attribuant au prolétariat'–classe négative universelle appelée à se supprimer comme classe – la mission de résoudrel'énigme historique, Marx ne confond pas la science matérialiste avec une assurance-vie : il fait en sorte que seproduise la prise de conscience de cette mission chez ceux à qui elle échoit.

De la philosophie, il retient que latransformation du monde passe par une pensée de l'homme.Diverses pratiques se sont réclamées de lui ; des concepts marxistes persistent jusque dans les doctrineséconomiques opposées ; on accordera donc à la philosophie, toujours mise en accusation, ce bénéfice du doute :les indicatifs de la science économique ou de ce qui se veut tel, n'ont pas rendu superflu son souci de l'impératifmoral.. »

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