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Grand oral du bac : LE SIÈCLE DES LUMIÈRES

Publié le 27/01/2019

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dénonça avec passion l'injustice, l'intolérance et les persécutions religieuses : il fit réhabiliter, après son exécution par le supplice de la roue, le négociant protestant Calas, accusé d'avoir assassiné son fils ; et il réclama la réhabilitation du chevalier de La Barre, dont le poignet fut tranché, la langue arrachée, la tête coupée, pour n'avoir pas salué une procession religieuse.
 
L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers
 
La philosophie des Lumières est une vaste entreprise humaniste, qui place l'homme au centre de ses préoccupations et entend œuvrer à son bonheur par le progrès des connaissances et de la science. Un ouvrage de grande envergure symbolise cet humanisme : YEncyclopédie -dix-sept volumes faisant le bilan des connaissances humaines dans tous les domaines entre 1141 et 1112, rassemblant les figures les plus célèbres du siècle : Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Buffon, Helvétius, Quesnay, Grimm, Condorcet, Turgot.
 
Sous la vocation scientifique et pratique des nombreux articles perçait une autre dimension, plus philosophique : l'ouvrage entend montrer l'homme capable de transformer le monde, s'il se libère des préjugés en contrôlant par sa raison la politique, la morale et la religion ; il se veut un formidable instrument de propagande philosophique contre les forces de tradition et d'immobilisme. Il constituera une formidable réussite éditoriale: en 1789, vingt-cinq mille exemplaires auront été vendus.
 
Maîtres d'œuvre de YEncyclopédie: le mathématicien d'Alembert (1717-1783), chargé de la partie scientifique de l'ouvrage, et Denis Diderot (1713-1784), écrivain, philosophe et critique d'art. Avec sa plume alerte, sa verve parfois polissonne, Diderot, le plus ardent défenseur des Lumières, est prompt à évoquer les grands problèmes de son temps, comme dans son œuvre romanesque : Le Neveu de Rameau (1760-1772), où il traite la question de la morale naturelle, et Jacques le Fataliste et son maître (1771-1773), celle de la liber
 
té humaine. Dans son ensemble, l'œuvre de Diderot exalte la nature conçue comme une force bienfaitrice, fût-ce dans ses manifestations frénétiques.
 
L'idéal politique
 
Au-delà de l'homme et de la nature, les penseurs des Lumières s'efforcent de concevoir le régime politique modèle qui garantirait le bonheur des citoyens. Montesquieu voit dans l'Angleterre le royaume le mieux gouverné d'Europe : sa monarchie modérée assure la liberté de chacun par la séparation des trois pouvoirs, exécutif, législatif, judiciaire; le roi lui-même respecte des lois qu'il n'a pas élaborées. Voltaire préfère convertir les souverains à ses idées : ceux-ci doivent être forts mais éclairés, respecter les libertés civiles et montrer la voie à leur pays, d'en haut ; ils représentent le bien public, favorisent les progrès économiques et la diffusion de l'enseignement. C'est le despotisme éclairé, qui inspire Frédéric II de Prusse et Catherine II de Russie. Mais, tel Voltaire qui séjourna trois ans à la cour de Frédéric II, les hommes des Lumières reviennent vite de leurs illusions. Au lieu de l'avènement de la raison et de l’Etat rationnel, c'est la raison d'Etat, cynique et autoritaire, qui resurgit.
 
Le Genevois Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) défend des conceptions politiques radicalement différentes dans son traité Du contrat social (1762). Il incarne le versant démocratique des Lumières. Pour lui, tous les hommes naissent libres et égaux, il exalte l'état de nature et la libre expression des sentiments. La formation de l'État et la souveraineté de son chef résultent d'un contrat tacite entre les citoyens. Cela suppose l'égalité civile et politique de tous les citoyens contractants qui forment la nation et la garantie de leurs droits naturels. Ce contrat social, qui bannit l'injustice et l'oppression, fonde l'idéal démocratique qui inspirera la Révolution française.
 
En fin de compte, les Lumières n'ont touché que les élites : l'immense majorité des Français du xvim siècle n'a jamais entendu parler de Voltaire ou de Rousseau. Mais elles ont porté un rude coup, social et politique, aux certitudes anciennes, et essaimé leurs idéaux dans la génération révolutionnaire de 1789.

« Le siècle des lumières règne de Louis XIV- à l'Esq uisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain (1793) du marquis de Condorcet (1743-1794) -une synthèse de l'histoire de l'humanité -, le mouve­ ment des Lumières est le mouvement intellectuel d'un siècle.

Si ce mouvement est cosmopolite (il s'appelle Aufklarung en Allemagne, Enlighten­ ment en Angleterre, 11/uminismo en Italie), c'est en France que se cristallisent et c'est de France que se diffusent les idées d'une véritable répu­ blique des philosophes : le français a remplacé le latin comme langue des intellectuels ; les figures centrales du mouvement sont françaises.

Voltaire (1694-1778) mena une vie agitée qui le conduisit en Angleterre, dont il admirait les ins­ titutions et les libertés politiques, à la cour de Frédéric II de Prusse, qui le déçut, et enfin à Ferney, dans l'Ain, où il exerça une véritable souveraineté intellectuelle par ses livres (dont Candide, 1759) et par son imposante correspon­ dance avec le reste de l'Europe.

Polémiste de génie, il s'opposa sans relâche aux institutions politiques et sociales du régime de Louis XV et i Voltaire et A Frédéric le Grand à Sans-Souci, le somptueux palais que le roi de Prusse se fit édifier à Potsdam.

Planche de ......

l'Encyclopédie décrivant un canal et son écluse.

Les théoriciens des Lumières étaient convaincus de l'influence de la raison et des lois naturelles dans le domaine de l'économie : ainsi, les physiocrates, école d'économistes fondée par François Quesnay, préconisèrent la libre circulation des biens et le développement du libre-échange.

dénonça avec passion l'injustice, l'intolérance et les persécutions religieuses : il fit réhabiliter , après son exécution par le supplice de la roue, le négo­ ciant protestant Calas, accusé d'avoir assassiné son fils ; et il réclama la réhabilitation du chevalier de La Barre, dont le poignet fut tranché, la langue arrachée, la tête coupée, pour n'avoir pas salué une procession religieuse.

L'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers La philosophie des Lumières est une vaste entre­ prise humaniste, qui place l'homme au centre de ses préoccupations et entend œuvrer à son bon­ heur par le progrès des connaissances et de la science.

Un ouvrage de grande envergure symbo­ lise cet humanisme : l'Encycl opédie -dix-sept volumes faisant le bilan des connaissances humaines dans tous les domaines entre 1747 et 1772, rassemblant les figures les plus célèbres du siècle : Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Buffon, Helvétius, Quesnay, Grimm, Condorcet, Turgot.

Sous la vocation scientifique et pratique des nombreux articles perçait une autre dimension, plus philosophique : l'ouvrage entend montrer l'homme capable de transformer le monde, s'il se libère des préjugés en contrôlant par sa raison la politique, la morale et la religion ; il se veut un formidable instrument de propagande philoso­ phique contre les forces de tradition et d'immobi­ lisme.

Il constituera une formidable réussite édi­ toriale : en 1789, vingt-cinq mille exemplaires auront été vendus.

Maîtres d'œuvre de l'Encyclopé die: le mathéma­ ticien d'Alembert (1717-1783), chargé de la partie scientifique de l'ouv rage, et Denis Diderot (1713 -1784), écrivain, philosophe et critique d'art.

Avec sa plume alerte, sa verve parfois polissonne, Diderot, le plus ardent défenseur des Lumières, est prompt à évoquer les grands problèmes de son temps, comme dans son œuvre romanesque : Le Neveu de Rameau (1760--1772), où il traite la question de la morale naturelle, et Jacques le Fataliste et son maitre (1771-1773), celle de la liber- té humaine.

Dans son ensemble, l'œuvre de Dide­ rot exalte la nature conçue comme une force bien­ faitrice, fût-ce dans ses manifestations frénétiques.

L'idéal politique Au-delà de l'homme et de la nature, les penseurs des Lumières s'efforcent de concevoir le régime politique modèle qui garantirait le bonheur des citoyens.

Montesquieu voit dans l'Angleterre le royaume le mieux gouverné d'Europe : sa monar­ chie modérée assure la liberté de chacun par la séparation des trois pouvoirs, exécutif, législatif, judiciaire; le roi lui-même respecte des lois qu'il n'a pas élaborées.

Voltaire préfère convertir les souverains à ses idées : ceux-ci doivent être forts mais éclairés, respecter les libertés civiles et mon­ trer la voie à leur pays, d'en haut; ils représentent le bien public, favorisent les progrès écono­ miques et la diffusion de l'enseignement.

C'est le despotisme éclairé, qui inspire Frédéric II de Prusse et Catherine II de Russie.

Mais, tel Voltaire qui séjourna trois ans à la cour de Frédéric II, les hommes des Lumières reviennent vite de leurs illusions.

Au lieu de l'avènement de la raison et de l'É tat rationnel, c'est la raison d'État, cynique et autoritaire, qui resurgit.

Le Genevois Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) défend des conceptions politiques radicalement différentes dans son traité Du contrat social (1762).

Il incarne le versant démo­ cratique des Lumières.

Pour lui, tous les hommes naissent libres et égaux, il exalte l'état de nature et la libre expression des sentiments.

La formation de l'É tat et la souveraineté de son chef résultent d'un contrat tacite entre les citoyens.

Cela sup­ pose l'égalité civile et politique de tous les citoyens contractants qui forment la nation et la garantie de leurs droits naturels.

Ce contrat social, qui bannit l'injustice et l'oppression, fonde l'idéal démocratique qui inspirera la Révolution française.

En fin de compte, les Lumières n'ont touché que les élites : l'immense majorité des Français du xvm• siècle n'a jamais entendu parler de Voltaire ou de Rousseau.

Mais elles ont porté un rude coup, social et politiq ue, aux certit udes anciennes, et essaimé leurs idéaux dans la géné­ ration révolutionnaire de 1789.. »

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