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LA CRISE DE FACHODA (Travaux Personnels Encadrés – HISTOIRE & CIVILISATION) La France et l'Angleterre face à face au cœur du continent africain

Publié le 30/04/2016

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Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

Elle veut également tenir à distance toute puissance qui entendrait s'installer sur les bords de la mer Rouge, aux portes de l'Égypte et du canal de Suez, lequel assure le transit maritime à destination des Indes britanniques.

 

Pour autant, le parti colonial ne renonce pas à voir la France s'établir sur la haute vallée du Nil et barrer aux Britanniques la route du Cap au Caire.

 

Mais la diplomatie anglaise s'est employée à frustrer les Français de cet espoir. En effet, Londres a conclu un accord avec l'État indépendant du Congo - possession personnelle du roi des Belges - reconnaissant les droits de ce dernier sur le Bahr el-Ghazal, c'est-à-dire sur la vaste région marécageuse comprise entre le Congo français et le haut Nil.

 

Quoi qu'il en soit, Hanotaux s'emploie à faire pression sur Léopold II pour qu'il renonce au Bahr el-Ghazal.

 

Le roi ayant fini par céder, la route semble dégagée pour les Français.

 

Mais il faut étouffer dans l'œuf les germes d'un conflit avec l'Angleterre.

 

En dépit d'un compromis passé entre le Foreign Office et le ministère des Affaires étrangères, les gouvernements français et britannique ne parviennent pas à s'entendre.

 

Décidé donc à passer outre les objections anglaises, Paris ordonne au commissaire de la République française dans le haut Oubangui, Victor Liotard, de tout mettre en œuvre pour assurer le passage d'une mission à travers le Bahr el-Ghazal et gagner Fachoda.

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« • Elle veut égalemen t tenir à distance toute puissance qui entendrait s'installer sur les bords de la mer Rouge , aux portes de l'Égypte et du canal de Suez, lequel assure Je transit maritime à destination des Indes britanniques .

• Pour autant , Je parti colonial ne renonce pas à voir la France s'établir sur la haute vallée du Nil et barrer aux Britanniques la route du Cap au Caire.

• Mais la diplomatie anglaise s'est employée à frustrer les Français de cet espoir.

En effet, Londres a conclu un accord avec l'État indépendant du Congo -possession personnelle du roi des Belges -reconnaissant les droits de ce dernier sur Je Bahr el-Ghazal , c'est-à-dire sur la vaste région marécageuse comprise entre le Congo français et le haut Nil.

• Quoi qu'il en soit, Hanotaux s 'emploie à faire pression sur Léopold Il pour qu'il renonce au Bahr ei-Ghazal.

Le roi ayant fini par céder, la route semble dégagée pour les Français.

Mais il faut étouffer dans l'œuf les germes d'un conflit avec l'Angleterre .

En dépit d'un compromis passé entre Je Foreign Office et Je ministère des Affaires étrangères, les gouvernements français et britannique ne parviennent pas à s'entendre.

• Décidé donc à passer outre les objections anglaises, Paris ordonne au commissaire de la République française dans le haut Oubangui, Victor Liotard, de tout mettre en œuvre pour assurer le passage d'une mission à travers Je Bahr ei-Ghazal et gagner Fachoda .

•l'affaire est bien vite connue à Londres , où sir Edward Grey proclame devant la chambre des Communes que, si J'existence de la mission venait à être confirmée, l'Angleterre la considérerait comme un geste inamical.

En réplique, Hanotaux déclare au Sénat français que "personne ne peut entraver J'initiative d'hommes courageux allant à la recherche de pays nouveaux ».

Mais dans la mesure où la mission Liotard, en proie à mille difficultés, piétine sur place, chacun pense que J 'affaire n 'aura pas de suite.

LES PRÉMICES DE LA MISSION MARCHAND • En novembre 1895, un officier d'infanterie, le capitaine Jean-Baptiste Marchand, saisit Je gouvernement d'un projet d 'expédition vers le haut Nil.

Avant que Hanotaux ait pu expr imer u n avis formel, il est entraîné dans la chute du cabinet Ribot ; c'est son successeur au Quai d'Orsay, Marcelin Berthelot, qui, en accord avec le ministre des Colonies, Paul Guieysse , donne son approbation au projet Marchand.

• Le 24 lévrier 1896, Marchand reço it ses instructions : son objectif sera Fachoda ; il devra agir en liaison avec Liotard.

Le but politique de sa mission est d'obliger l'Angleterre à accepter la réouverture de la question d'Égypte.

Et lorsque Hanotaux revie n t aux affaires dans le cabinet Méline , il ne croit pas devoir modifier ces instructions.

• Mais, avant même que le capitaine Marchand ne quitte la France, le gouvernement britannique décide d'entreprendre effectivement la conquête du Soudan.

Toutefois , dans la mesure où cette entreprise doit être menée au nom de l'Égypte , le Conseil international de la dette égyptienne est invité à accorder les crédits nécessaires.

Ce que les délégués français refusent bien évidemment.

Pour autant.

une armée anglo-égyptienne, forte de 25 000 hommes , est mise sur pied .

Elle est alors placée sous Je comman­dement de sir Herbert Kitchener , général anglais etsirdar­commandant en chef- égyptien.

LA PRO~RESSION AN~LAISE • À la fin de l'année 1896, l'armée de Kitchener commence à remonter lentement la vallée du Nil à partir de la deuxième cataracte, construisant une voie ferrée et une ligne télégraphique au fur et à mesure de sa progression.

Celle-ci est contrariée à plusieurs reprises par la résistance des populations rencontrées en chemin .

Mais rien ne paraît pouvoir arrêter Kitchener.

Ainsi, Je 2 septembre 1898, les Mahdistes, qui opèrent depuis le nord du Bahr ei-Ghazal, sont mis en déroute à Omdurman par les hommes de Kitchener, ces derniers faisant plus de 11000 morts et 16 000 blessés dans les rangs adverses .

Le sirdar ordonne d 'ouvrir le tombeau du Mahdi -le "sauveur des musulmans» - et de jeter son corps dans Je fleuve .

• La colonne anglaise reprend alors sa route en direction du sud.

La course est donc engagée entre Kitchener et Marchand .

• Partie fin juin 1896 de Marseille, l'expédition françoise baptisée "mission Congo-Ni l » q uitte Loango, un petit poste français sur Je littoral Atlantique, au nord du fleuve Congo, le 24 juillet 1896.

Placée sous les ordres de Marchand, elle comprend huit officiers , dont Je capitaine Charles Mangin, environ 250 tirailleurs sénégalais et plusieurs milliers de porteurs .

Dans ses bagages , elle emporte des milliers de mètres de textile et plusieurs tonnes de verroteries destinés à acheter la bienvei llance des chefs africains ; Je champagne, Je Cognac, les truffes , Je foie gras sont destinés à pourvoir aux besoins des gradés.

• La première phase de la mission consiste à couvrir environ 1 500 km, de l a côte de l 'Atlantique à Bangui sur J'Oubangui.

Il faut six mois pour atteindre d'abord Brazzaville et la part ie navigable du fleuve Congo .

Embarquée sur des vapeurs prêtés par les missionnaires et les maisons de commerce , la mission met deux mois de plus avant d'atteindre Bangui en avril 1897.

• Commence a lors la deuxième phase de la mission" Congo-Nil».

Marchand prend la décision d 'abandonner la voie terrestre et de poursuivre par voie fluviale .

Il réquisitionne pour ce faire Je Faidherbe , le petit et seul bateau à vapeur de la colonie de Bangui .

Mais toutes les rivières ne permettent pas la navigation du Faidherbe .

Ainsi, pour franchir l'espace qui sépare le M 'bomou, d'un côté , et la Soueh, de l'autre, il est nécessaire de démonter le vapeur, dont les pièces sont acheminés par p irogues jusqu 'à J'endroit où le M'bomou cesse d'être navigable, même pour des embarcations légères .

De là, les hommes de Marchand entreprennent de construire quelque 200 km de pistes .

Les deux tronçons de la chaudière du Faidherbe -une tonne chacun - sont roulés sur des billes de bois tandis que la coque est acheminée sur un chariot fabFiqué pour la circonstance .

Cette deuxième phase, qui porte sur les quelque 1 000 km qui sépare le bassin du Congo et celui du Nil, va durer pratiquement un an.

Au cours de cette progression, la colonne Morchond entreprend de construire une succession de postes , dont 'i:l!'§i:W."" Fort Hossinger ....,,_ ...

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et Fort Desaix sur la rivière Soueh dans Je bassin du Nil.

Mais à cette saison, la Soueh n'est pas navigable.

La mission doit donc attendre la fin de J'hivernage -qui amènera les hautes eaux - pour se lancer dans la dernière étape d'un périple qui doit, enfin , l 'amener à Fachoda.

• Le 4 juin 1898 , une partie des hommes de la colonne Marchand quitte Fort Desaix et entame la traversée à pirogue du marais de la Soueh.

Il faud r a encore vingt et une journées particulièrement pénibles pour franchir les 40 km du marais .

Quant au Faidherbe , il reste encore deux mois immobilisé dans l'attente de la remontée du niveau de la Soueh .

• C'est donc après deux ans d'un épuisa n t et dangereux voyage que Marchand et ses hommes arrivent à Fachoda Je 12 juillet 1898.

Le drapeau français est alors hissé et le lieu rebaptisé Fort Saint-Louis .

• Construite par les Turco-Égyptiens au cours de la conquête du Soudan entreprise par Méhémet-A ii dans les a nnées 1820 , puis détruite lors de la révolte mahdiste au début des années 1880 , Fachoda offre à Marchand et à ses hommes l 'aspect d 'une ville en ruine.

Pour autant, l'officier français va en faire un bastion suffisamment solide pour infliger le 25 août 1898 une spectaculaire délaite à 3 ooo derviches mahdistes .

' se porte à sa rencontre.

l'Ang lais, bien pris dans un élégant uniforme, salue l'officier français à la barbe noire embroussaillée, à la tenue dépenaillée ; ille félicite de son exploit, puis lui décla re: «Vous ne pouvez rester ici parce que le gouvernement britannique m'a donné l'ordre de ne pas vous y laisser .» Marchand ne peut que répondre qu'il ne saurait bouger sans instructions forme lles de son gouvernement.

• Kitchener câble à Londres et, dès le 27 septembre, l'ambassadeur britannique à Paris vient demander à Delcassé Je rappel immédiat de la mission Marchand .

Le gouvernement français semble brusquement découvrir la folie de J'entreprise.

Fachoda est une ville souda naise, le Soudan est une annexe de l 'Égypte et celle-ci est, en fait sinon en droit, sous Je protectorat britannique .

Plus grave encore , on n'a manifestement pas compris à Paris que jamais les Britanniques n'accepteront de rouvrir la question d'Égypte .

• Quant à la question de savoir si la guerre est envisageable , tout indique que la réponse est négative .

La France ne se trouve ni moralement ni matériellement en situation d'entreprendre une aventu r e militaire .

E lle est déchirée par J'affaire D reyfus, les ministres de la Guerre se succèdent à un rythme inédit et la marine est très inférieure à celle de l'Angleterre .

Et en cas de guerre, la France doute pouvoir s'appuyer sur la Russie -les accords de défense conclus avec Saint-Pétersbourg ne prévo ient pas un conflit avec l'Ang leterre- et encore moins sur l'Allemagne ; d 'ailleurs que penserait J'opinion française de cette alliance "contre nature » ? Dans la mesure donc où il ne peut pas être sérieusement question de se maintenir à Fachoda , il faut dès lors t rouver un moyen de sauver la face, ce que résume fort bien Delcassé : "Combiner les exigences de l'honneur national avec la nécessité d 'éviter une guerre nava le que nous ne pouvons pas soutenir, voilà le problème .» • Aussi, le gouvernement français insiste pour ne donner une réponse définitive qu'après réception du rapport du capitaine Marchand.

Non sans avoir hésité, le cabinet britannique donne son accord .

l'ÉVACUATION DE fACHODA • A lors qu'on attend à Paris l'arr ivée du capitaine Baratier, second de Marchand, que les Ang la is se sont chargés de transporter , la presse se déchaîne des deux côtés de la Manche .

Les journaux anglais se montrent d'une agressivité extrême, la Home Flee! est mobilisée .

Il ne se trouve guère que la reine Victoria pour laire entendre une note apaisante quand elle écrit a u chef du gouvernement.

lord Salisbury :. »

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