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LA GUERRE DE CRIMEE : De l'invasion des principautés danubiennes par les Russes à la conclusion du traité de Paris

Publié le 26/04/2016

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Le 22 février et le 22 mars 1855, la garnison russe, forte encore de 100000 hommes, fera deux ultimes tentatives de dégagement sans parvenir à briser le siège de Sébastopol.

 

L'hécatombe de l'hiver 1854-1855

 

L'extrême rigueur de l'hiver dans une région désertique et marécageuse, à laquelle s'ajoutent les épidémies (choléra, typhus, dysenterie), la faim, le scorbut, fait endurer des souffrances effroyables aux soldats mal équipés, dont des convois d'invalides repartent pour Constantinople chaque jour.

 

Dans la nuit du 14 novembre, un cyclone envoie par le fond 41 bateaux alliés. L'enfer des combats, le traitement révoltant des blessés sont relatés

 

par les correspondants de presse à une opinion publique qui dénonce cette guerre interminable.

 

Elle inspire l'Anglais Alfred Tennyson (1809-1892), auteur de la Charge de la brigade légère. Mais c'est en Léon Tolstoï, qui prit part à la défense de la ville comme en témoignent les Récits de Sébastopol, que cette bataille a trouvé son chroniqueur de génie.

Le 10 avril, une alliance franco-britannique est signée.

 

Alors que le maréchal Saint-Arnaud débarque à Gallipoli, le corps expéditionnaire - 55 000 Français, 20 000 Anglais et 60 000 Turcs -est dépêché à Varna, port bulgare de la mer Noire. Appuyé par

 

la flotte, il attaque le 22 le port d'Odessa où, après avoir détruit un bon nombre de navires russes, il est décimé par une épidémie de choléra en mai, aggravée par d'innombrables difficultés logistiques.

 

Le 6 juin 1854, en échec devant Silistra à la suite de la débâcle des troupes russes menées par le vieux feld-maréchal Paskevitch qui tente en vain de résister à la contre-offensive turque, la Russie se retire de Bulgarie et des principautés danubiennes, non sans abandonner de nombreux prisonniers.

« • Les troupes autrichiennes sont chargées d'occuper les provinces abandonnées par les Russes.

En dépit de ce repli, la Russie demeure sourde aux propositions de paix de la France, de l'Angleterre, de l'Autriche et de la Prusse.

LES PREMIERS COMBATS : LA BATAILLE DE 1.' ALMA • Les moyens engagés sont sans précédent.

En deux ans, quelque 220 000 hommes, 14 000 chevaux et un matériel militaire et civil colossal sont acheminés sur quelque 3 000 km par des centaines de navires.

• Le 14 septembre 1854, les combats s'engagent en Crimée où Je principal port , Sébastopol , a été pris pour cible dès juillet.

• Le débarquement à 50 kilomètres au nord de la puissante forteresse de Sébastopol, dans la baie d'Eupatoria, de 28 000 hommes, 1 400 chevaux et 68 canons ne rencontre aucune résistance .

La stratégie consiste à allier attaque terrestre et bombardement par la flotte .

• Le 20 septembre, pour atteindre Sébastopol, les assaillants doivent forcer Je passage en surplomb de la rivière de l'Alma , position défendue par les troupes du maréchal Menchikov.

Les Anglais , qui n'ont pas combattu depuis Waterloo en 1815, sont longs à se déployer et subissen t des pertes importantes, mais ils reprennent l'avantage grâce à une manœuvre de la brigade écossaise .

• Les 1 "et 2 ' divisions françaises, menées par Canrobert et Bosquet, font montre de combativité , mais leur efficacité se trouve amoindrie par leur impétuosité, comme en témoigne J'action des zouaves qui réussissent, dans des conditions périlleuses, à s'emparer du plateau de I'Aklèse et du pont de l'Alma .

La puissance de feu de J'artillerie a raison des dernières contre­ offensives de Menchikov .

Les troupes russes battent en retraite en direction des fortifications de Sébastopol.

• Mais , vidime du choléra, le maréchal Saint-Arnaud meurt sur Je navire Berthollet qui Je rapatrie en France, après avoir transmis le commandement au général Canrobert , Je 26 septembre.

Cet événement capital explique partiellement l'incapacité à exploiter leur victoire de l'Alma par les alliés qui, perdant du temps, laissent Je champ libre aux Russes pour camper leur défense à Sébastopol.

LE SIÈGE DE SÉBASTOPOL • Le jour de la bataille de l'Alma, les Russes tentent d'interdire l'accès à la rade de Sébastopol en sabordant sept de leurs navires de guerre .

• Disposant de bases arrière sur la côte méridionale de la Crimée, les alliés décident d'attaquer à partir du sud.

Bien qu'ils disposent de quelque 100 000 hommes, les assiégeants ne parviennent pas à investir la place forte , d'autant que les Russes bénéficient de renforts et de ravitaillement qui leur parvient à travers la baie depuis l'est et Je nord .

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~-- • Dès le mois d 'octobre , la guerre se transforme en siège .

Le 17, une puissante offensive par mer et par terre est lancée contre les défenses russes .

La perte de 2 000 hommes, dont le précieux amiral Kornilov, sur les 38 ooo soldats dont dispose Menchikov , n 'affecte pas la capacité de résistance des assiégés .

LES BATAILLES DE BALAKLAVA n D'INKERMAN ·Mench ikov décide d'organiser une sortie pour repousser les assaillants britanniques .

Le 25 octobre, à Balaklava , les 3 000 cavaliers de l'avant-garde russe se heurtent à la brigade de cavalerie lourde anglaise, parviennent à contrer l'offensive turque, mais se heurtent aux farouches combattants des Highlanders .

Les pertes sont Jourdes de part et d'autre .

Le siège n'est pas brisé et les positions tenues par les Russes , menés par Je colonel Todleben , menacent dangereusement Je ravitaillement des alliés .

• C'est encore Je secteur britannique , affaibli, qui, le 5 novembre , est la cible des Russes .

Ces derniers déploient près d'Inkerman J'essentiel de leur contingent tout en expédiant une armée plus réduite vers Je sud, contre le secteur français , en guise de diversion.

Débordés , les Anglais sont secourus par l'intervention des forces du général Bosquet.

Les Russes subissent de plus Jourdes pertes que l'ennemi .

• Le 22 février et Je 22 mars 1855 , la garnison russe, forte encore de 100000 hommes, fera deux ultimes tent~tives de dégagement sans parvenir à briser Je siège de Sébastopol.

L'HÉCATOMBE D E L'HIVER 1854·1855 • ëextrême rigueur de l'hiver dans une région désertique et marécageuse, à laquelle s'ajoutent les épidé mies (cho léra, typhus , dysenterie), la faim , Je scorbut , fait endurer des souffrances effroyables aux soldats mal équipés , dont des convois d'invalides repartent pour Constantinople chaque jour .

Dans la nuit du 14 novembre, un cyclone envoie par le fond 41 bateaux alliés .

ëenfer des combats , le traitement révoltant des blessés sont relatés par les correspondants de presse à une opinion publique qui dénonce cette guerre interminable.

Elle inspire l'Anglais Alfred Tennyson {1809·1892) , auteur de la Charge de la brigade légère .

Mais c'est en Léon Tolstoï, qui prit part à la défense de la ville comme en témoignent les Récits de Sébastopol , que cette bataille a trouvé son chroniqueur de génie .

LES SUCeES DES OFFENSIVES AWÉES ·La fin de l'hiver 1854 s'accompagne d'un redressement de la coalition .

Ce rétablissement est le fruit des efforts diplomatiques de Napoléon Ill en direction de la reine Victoria et de l'accroissement des effectifs .

En effet, les alliés disposent de nouveaux contingents (légions suisse et allemande) et du soutien de Cavour sous la forme de 15 000 Sardes envoyés du Piémont -Sardaigne .

• Pour la première fois depuis J 'ouverture des host ilités , Nicolas 1" accepte de négocier , mais l'ouverture des pourparlers est ajournée en raison de sa mort Je 2 mars 1855 .

• De nouvelles pertes frappent les alliés en avril1855 , tandis qu'une divergence tactique entre Anglais et Français entraîne la démission du général Canrobert , lequel est remplacé par Je général Pélissier .

Toutefois , les assiégeants reprennent l'initiative dès Je 1 " mai.

Les contre-attaques russes du 17 juin opèrent des ravages dans les rangs alliés , notamment chez les légionnaires français qui combattent aux avant-postes .

LA CHUTE DE SÉBASTOPOL • En juin, le général Pélissier , secondé par Niel comme commandant du génie, réussit à s'emparer des premières lignes russes lors d'une opération d'envergure .

Si la guerre se termine à J'avantage des Alliés, Je bilan militaire est nuanc é .

En effet, Je manque de coordination, dont l'incurie logistique n'est pas le moindre des effets, et les hésitations r-------- ----- -1 tactiques et politiques des gouvernements LA PARTICIPATION DU PIÉMONT-SARDAIGNE • Président du Conseil du royaume de Piémont -Sarda igne depuis 1852 , le libéral comte Cavour , qui prépare l'unification de l'Italie, œuvre au rapprochement entre son roi Vidor-Emmanuelll , Napoléon 111 et la reine Victoria en 1853 .

• Cavour convainc Je Parlement au printemps 1854 de s'allier à la coalition franco-britann ique en envoyant un cllllll•nt lk Stllfts dans la guerre de Crimée , où ils s'illustrent lors du siège de Sébastopol.

• L'intervention piémonta ise aura permis à Cavour de poser la question de J'unité italienne devant l'Europe .

des deux camps ont rendu la campagne de Crimée particulièrement meurtrière -240 000 morts.

• La guerre se caractérise également par le fait que Je premier facteur de mortalité , davantage que les combats , est le déferlement des épidémies, dans des conditions d 'hygiène déplorables .

Choléra , typhus et dysenterie ont décimé plus encore les Alliés que les Russes .

En juin 1855, c'est au tour du commandant en chef des troupes britanniques, lord Raglan, d'être emporté par Je choléra .

Ce désastre sanitaire incite une infirmière britannique , Rorence Nightingale , à organiser de nouvelles méthodes de prise en charge des blessés et à moderniser les soins infirmiers.

• Toutefo is, l'usage tactique du chemin de fer et l'emploi du télégr aphe électrique -qui a facilité les communications , y compri s avec Je centre du pouvoir -, nuancen t un tableau pour le reste particu lièrement sombre.

DE LA PAIX À UN NOUVEL ORDRE INTERNATIONAL lE TRAI TÉ DE PARIS (30 MARS 1856) • Dès Je début de 1856, le successeur de Nicolas J• , Je tsar Altxandre Il, conscient des faiblesses de la Russie, et les Alliés , forts du soutien diplomatique de l'Autriche , sont prêts à conclure la paix.

Tous les belligérants, ainsi que la Prusse et l'Autri che, se réunissent lors du cong rès de Paris , du 25 février au 8 avril, dans Je nouveau palais du Quai d'Orsay.

Ce traité consacre la défaite de la Russie face à la coalition franco -britannique et turque .

Le 30 mars , la paix est signée et met officiellement un terme • Le traité de Paris consigne une nette détériora tion des positions russes dans l'Europe du Sud-est et du Proche · Orient.

La Russie est en effet contrainte à renoncer à toutes ses ambitions territoria les, militaires et religieuses : elle accepte sans condition J'intégrité du territo i re ottoman, renonce à ses prétentions sur la Moldavie et une partie de la Bessarabie, sa flotte perd J'accès à la Méditerranée.

Le traité consacre en outre la neutralisation de la mer Noire, ouverte aux navires marchands, internationalise la navigation sur Je Danube et son delta .

L a Russie doit aussi abandonner ses exigences de protectorat sur les orthodoxes de l'Empire ottoman .

L'EMPIRE OTTOMAN SOUS CONTRÔLE • ëEmpire ottoman conserve certes son intégrité , mais sa suzeraineté sur les Principautés est placée sous la garant ie des Puissances .

Par ailleurs , le sultan Abdülmecid est contraint à l'applicat ion complète des réformes promises depuis 1839.

• En revanche, Je traité de Paris couronne le triomphe de Napoléon Ill.

Le Proche-Orient et les Balkans entrent désormai s dans la sphère d'influence de l a France.

Par ailleurs, l'empereur peut espérer compter aussi sur le soutien du nouveau tsar Alexandre Il, francophi l e et libéral.

Toutefois, la mise à l'écart, pour un temps, de la Russie , ne marque qu'une pause conjoncturelle dans le processus de désagrégation qui affecte l'Empire ottoman.. »

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