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LES GREFFES

Publié le 19/09/2018

Extrait du document

• En 1967, c'est au tour du Sud-Africain Christiaan Barnard d'effectuer avec succès la première transplantation cardiaque.

 

• La greffe de pancréas, un organe richement vascularisé à la chirurgie délicate, est également maîtrisée, par l'Américain C. Walton Lillehei en 1966.

 

• Il faudra toutefois attendre les années 1980 pour assister au succès des greffes de poumon, un organe particulièrement délicat à transplanter.

 

■ Au début des années 2000, les premières greffes de membres sont effectuées.

 

Évolution technique et mèDIcaie

• Avec la diversification des transplantations d'organes, les interventions chirurgicales sont de plus en plus codifiées, pour pouvoir être reproduites avec succès.

 

« On opte, dès le début des années 1970, pour le prélèvement d'organes sur les cadavres humains, pour éviter de mettre en danger des donneurs vivants. Ce choix est aussi guidé par des règles éthiques (du fait du « commerce d'organes »).

 

• L'arrivée de la cidosporine, en 1979, va considérablement améliorer le pronostic des patients ayant subi une greffe. Cette substance (un immunodépresseur) a, en effet la propriété de lutter de façon remarquable contre le phénomène de rejet

DES DONS POUR LA VIE

Les greffes d'organes, ou transplantations, évoquent certaines des prouesses les plus spectaculaires de la chirurgie : celles qui permettent de transférer d'une personne à une autre un ou plusieurs éléments anatomiques majeurs - cœur, foie ou mains - en préservant leurs fonctions.

 

Depuis les années 1950 et 1960, qui ont vu réussir les premières transplantations d'organes, les progrès ont été importants, mais les médecins ont encore à surmonter de grandes difficultés, tant sur le plan chirurgical (raccorder les terminaisons nerveuses, garantir une bonne irrigation sanguine, etc) que physiologique (éviter les rejets et les complications).

HISTOIRE DES GREFFES

Les premières tentatives

• L'une des premières transplantations chirurgicales a lieu en 1906 : un médecin français, Mathieu Jaboulay, tente de transplanter sur un homme un rein de porc. L'opération chirurgicale n'a hélas aucun succès et d'autres tentatives effectuées avec des reins provenant de cadavres humains sont également vouées à l’échec

 

• Cependant les expérimentations

 

pratiquées sur tes animaux se poursuivent et dans les années 1940, on commence à opérer des transplantations complexes sur des chiens (cœur-poumon, par exemple), avec des résultats encourageants.

US PREMIERS SUCCÈS

• En 1952, le Français Jean Hamburger, l'un des pionniers de la

 

transplantation, greffe sur un jeune garçon un rein donné par sa mère. Le rein greffé fonctionne correctement mais durant une vingtaine de jours seulement :on découvre le phénomène de rejet • Le premier vrai succès intervient

« (insuffisance rénale , stim ulation de la pousse des poils, gonflement des gencives, toxicité pour le fœtus ...

) et de manière incontournable, elle favorise l'apparition de certaines pathologies en diminuant les défenses immunitaires .

La prise de tous ces médicame nt5 est contraignante.

Elle doit s'accompagner d'une bonne hygiène de vie, en particulier alimenta ire (régime sans sel, repas équilibrés ...

) , mais aussi d 'une prévention des infectio ns (toilette rigoureuse, désinfection soigneuse des plaies, isolement du sujet greffé ...

).

LES TECHNIQUES DE GREFFE Les techniques de greffe présentées ci­ dessous sont les p lus pratiquées.

Elles concernent soit des tissus (peau, tissu osseux ...

) et des cellu les (neuro nes, cellules du sang et de la moelle osseuse ...

) - ce sont des greffes proprement dites -, soit des organes - ce sont des transplantations .

LE S GREFFES DE CELLULE S n DE TISSUS Il existe une forme de g reffe très couramment pratiquée, bien maitrisée (malgré les risques de contamination infectieuse), et qui p résente beaucoup moins de problèmes de compatibilité : la transfusion sanguine.

En effet , les cellu les du sang, comme toutes les cellules du corps, ont des marqueurs H LA de surface, mais la t o lérance est beaucoup plus importante que lorsqu'il s'agit de greffes de tissus ou d'organes comple15.

La peau Une greffe de peau est nécessa ire en cas de brûlure profonde (3' degré) et quand la cicatrisation sponta née est impossible .

Si la zone nécrosée n'est pas trop étendue, le prélèvement pourra être effectué sur le patient lui­ même (autogreffe) .

Des techniques particulières permettent de traiter le greffon de manière à ce qu'il recouvre 5 fois sa propre surface initiale.

Lorsque la zone à couvrir est très étendue, le recou rs à des greffons étrangers (allogreffe) devient indispensable .

Ils peuvent provenir soit d'un donneur (dont la peau est conservée congelée), soit d'une cunure de tissus en laboratoire, à partir des cellules d'un donneur .

Parfois , autogreffe et allogreffe sont effectuées conjointement.

La cornée conservés pendant un mois dans une solution nutritive : un délai mis à profit pour trouve r le receveur le mieux adapté.

Toutefois, le nomb r e des receveurs potentiels excède la rgement celui des cornées disponibles .

Les os La greffe osseuse reste une solution indispensable car les matériaux synthétiques destinés à remplacer l'os (le corail , par exemp le) présentent une solidité 10 fois moind re.

Elle peut être nécessa ire à la suite d'un cancer ou de toute autre maladie susceptible de provoquer une grave atteinte de l'os.

A la différence des autres opérations de transplantations, la greffe osseuse ne déclenche pas ou peu de phénomène de rejet.

Cela est lié à la nature du greffon osseux : les cellu les du donneur o nt été détruites par congélation et c'est une structure minérale inerte qui est greffée.

Il s'agit de la moe lle rouge des os, au sei n de laquelle se formen t les cellules du sang .

Sa greffe concerne les malades atteinl5 de pathologies du sang, principalement des leucémies .

On prélève des cellules de moelle osseuse sur un don neur sain , gén é ra l ement au niveau d 'un os plat qui sont ensuite transplantées au receveur malade .

La technique est ici relativement simple puisque les que lques centimètres cubes du « greffon ., sont simp lement injectés au patient par voie veineuse .

On explore les possibilités de subst itutio n de la greffe de moelle par l 'utilisation de cellules présentes dans le cordon ombilical des nouveau-nés .

Du fait de l'immaturité de ces cellules, les risques d'incompatibilité sont moins importanl5 .

Les neurones Encore expérimentale , la technique de greffe de neurones est porteuse de grands espoirs pour nombre de malades , car le cerveau ne peut se régénérer seul.

Des greffes de neurones fœtaux sont pratiquées pour tente r de guérir, sinon de soulager , des personnes atteintes de maladies neurologiques dégénératives.

Les premières ont été pratiquées à la fin des années 1990, en Suède et aux État5-Unis, sur des personnes souffrant de la maladie de Parkinson (qui se traduit par des lésions cérébrales graves et irréversibles).

Les chirurgiens ont introduit des cellules nerveuses fœtales dans la partie endommagée du Ce tissu transparent situé à l'avant de cerveau .

Les succès sont encore l'œil est susceptible de s'opacifier et de mitigés .

Toutefois, dans la plupart des conduire à une cécité.

Pour amé liorer la cas, l'état du malade a été amélioré .

vue, une cornée prove nant d'un donneur décédé peut être greffée .

L'opération est bien maîtrisée (près de 90 % des greffons restent transparenl5 5 ans après la greffe).

Les greffons de cornée peuvent ê tre Des patient5 atteinl5 de la chorée de Huntington (maladie dégénérative héréditaire du système nerveux qui entraine une démence) ont également pu bénéficier d'un traitement comparable .

Là encore des améliorations ont été constatées.

LES TRANSPLANT ATIONS D 'O RG ANES Le rein La greffe de rein est à la fois la plus simple et celle qui connait le taux de réussite le plus important En outre , il n 'est pas nécessaire de greffer deux reins pou r retrouver une fonction norma le.

En fait l' organe unique se développe pour assumer seul le travail d'épuration du sang .

Cette opérat io n représente un espoir et un soulagement pour tous les patienl5 soumis à des dialys es régulières extrêmement contraignantes .

Le rein est prélevé avec une partie des vaisseaux qui l'irrigue et une petite partie de l'uretère .

Il est ensuite placé dans la fosse iliaque droite (soit une position un peu plus basse que la norma le) et les vaisseaux sont suturés .

L a greffe cardiaque est devenue relativement courante mais elle reste l'une des plus spectaculaires.

Elle néce ssite une grande minutie e t une bonne synchronisation entre l'équipe de prélèvement et celle de la greffe : les chirurgiens disposent de trois heures pour réaliser la transplantation.

Dans un prem ier temps , après ouverture du thorax du receveur , une circulation extra corporelle est mise en place .

Cette technique , pratiquée pour les opérations à cœur ouvert a permis la maitrise de cette greffe .

Dans un second temps , le cœur du malade est enlevé en laissant en place une partie des oreillettes droite et gauche pour faciliter la mise en place du greffon .

Le nouveau cœur est ensuite inséré et suturé.

Après l'opération, le patient reste sous surveillance médicale pendant quelques années .

Le foie Cette greffe est aujourd'hui l'une des mieux maîtrisées .

Elle est envisagée chez les personnes dont le foie n 'est plus capab le de remplir ses fonctions, par exemple à la suite d 'une grave cirrhose (60 % des cas) ou d'un cancer (15 % ).

L'espérance de vie du patient est l'une des meilleures (BO à 95 % après un an et 70 % au bout de 10 ans) .

Le foie est capable de se régénérer, à la différence de la plupart des autres organes .

li n'est donc pas nécessaire de le greffer en totalité pour restaurer la fonction hépatique déficiente.

Il arrive assez régulièrement que le foie d'un donneur soit divisé en deux parties : la plus grosse est greffée chez un adulte et la plus petite chez un enfant.

Cette capacité de régénération rend également possible le prélèvement sur donneur vivant.

Le pancréas La greffe du pancréas est effectuée chez les personnes atteintes d 'un diabète insulinodépendant de type 1, ou diabète juvénile .

Le système immunitaire des personnes atteintes attaque les cellules du pancréas nécessaires à la production d'insuline et les détruit.

Ainsi , la greffe du pancréas permet d'éviter les dosages régul iers de sucre et les injections quotidiennes d 'insu line.

Le plus souvent elle est associée à une greffe de rein (90 % des cas en France) car le diabète finit par entrainer une insuffisance rénale sévère.

Après des début5 difficiles, la greffe de pancréas connait de plus en plus de succès (70,5 % de survie à 1 an et 41,7 % à 10 ans) .

Dans la plupart des cas, la greffe a pour unique objectif de remplacer une fonction sécrétrice d 'insuline, t3che normalement assurée par les ilots de Langerhan s (groupes de cellules du pancréas dont la déficience cause le diabète insulinodépendant ).

Une alternative possible à la transplantation totale de l'organe est donc de greffer des flol5 de Langerhans isolés .

Les poumons La greffe est nécessaire en cas de maladies graves des vaisseaux pulmonaires (hypertension artérie lle pulmonaire , malformation congénitale ...

) ou d 'atteinte du tissu pulmonaire (mucoviscidose , emphysème , fibrose ...

).

Trois transplantations sont possibles : greffe d 'un seul poumon , des deux poumons ou du bloc cœur /poumons .

Malgré les progrès accomplis , cette greffe reste très délicate , avec un taux de succès à 5 ans qui ne dépasse guère 50 %.

Les greffes multiples Le succès grandissant des greffes d'un seul organe incite de plus en plus les chirurgiens à tenter dans une même opération la transplantation de plusieurs organes venant d'un même donneur .

Toutefois, en dehors des greffes cœur-poumons et rein-pancréas , qui connaissent de bonnes chances de réussite , les autres demeurent largement expérimentales.

Autres organes La greffe d'intestin a pu être pratiquée lorsque l'alimentation par voie intraveineuse n'était plus possib le.

Dans la plupart des cas, elle a dû être associée à une greffe de foie.

Une greffe de la trachée et du larynx a été pratiquée en 1998 aux État5-Unis sur un accidenté de la route.

En 2002, une greffe d'utérus a été pratiquée par des médecins saoudiens, mais l'utérus greffé a du être retiré (une artère l'irriguant s 'étant bouchée après deux cycles menstruels) .

Cette opération a relancé la polémique sur l'opportunité de réaliser des greffes d'organes non vitaux .

Les mains et les doigts En 1998 , huit chirurgiens de l'hôpital Édouard-Herriot de Lyon, dirigés par Jean-Michel Dubernard, ont greffé la main d'une personne décédée à Clint Hallam , un Néo-Zélandais amputé en 1989 .

En dépit de la réussite de la greffe du poin t de vue physiologique, le greffé, mécontent des résu ltal5 fonctionnels, a décidé de faire amputer son nouveau membre .

Depuis d 'a u tres greffes d 'une main (ou des deux mains ) ont été effectuées avec succès .

En chiru rgie réparatrice , il est possible de remplacer un pouce manquant, perdu au cours d 'un accident par le gros orteil du pied (autogreffe), de man ière à rétablir la fonction de préhension entre le pouce et les autres doigts.

UN MODÈLE POUR LA RECHERCHE Parce qu'elles déclenchent presque toujours des réactions de rejet les g reffes impliquent un traitement lourd, qui bloque dangereusement les mécani smes de défense de l'hôte contre les maladies infectieuses .

Pourtant il est un cas naturel dans lequel le système immunitaire de l'hô­ te demeure pleinement efficace sans toutefois rejeter le « greffon "· en dépit d'échanges sanguins importanl5 : la grossesse .

Les caracté­ ristiques de l'embryon sont différentes de celles de la mère (la moitié de ses gènes viennent du père et, dans le cas d'une mère porteuse, il peut être com­ plètement étranger).

Les mécanismes de cette tolérance nous échappent encore, mais la perspective de sa compréhension laisse envisager une nouvelle génération de traitement5 qui devraient changer la vie des greffés et celle des patienl5 en attente de greffe .. »

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