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Tpe : Le Gulf Stream

Publié le 04/07/2012

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Les vents n'ayant plus d'influence après 800m de profondeur, ils ne peuvent être les moteurs des circulations océaniques profondes. Ces courants sont basés sur des différences de température (l'eau froide est plus dense que l'eau chaude) et de salinité (l'eau salée est plus dense que l'eau douce), entre les différentes couches de l'océan. Les plus profonds portent le nom de courant thermohalin et ceux qui vont un peu moins en profondeur portent le nom de circulation thermocline. Les eaux chaudes de surface se chargent en sel, à cause de l'évaporation ce qui tend à les rendre plus denses. En hiver, lors de la formation de la banquise, la glace une fois formée expulse le sel qui alourdit encore davantage l'eau non gelée qui devient "tellement" dense qu'elle plonge vers les profondeurs. Point important, les courants de surfaces et les courants profonds ainsi formés se trouvent interconnectés. On a alors introduit l'expression imagée de "tapis roulant" (conveyor belt) pour décrire le transport d'eau profonde de l'Atlantique vers le Pacifique et son retour en surface. Le « tapis roulant «, ou conveyor belt, de la circulation termohaline. En bleu, la circulation profonde. En rose et en mauve, le retour en surface par la route froide à travers le passage de Drake, entre l’Amérique du Sud et l’Antarctique, et la route chaude depuis le nord du Pacifique à travers les détroits indonésiens.(source futura-science)

« LA DOUCEUR HIVERNALE EUROPtENNE • l'apport des eaux chaudes des tropiques vers le nord , dont la chaleur se transmet à l'atmosphère , n'est que l'un des trois phénomènes expliquant la douceur des hivers europ éens.

• Autre phénomène capital , le déstockage de la chaleur accumulée par le continent en été, qui est restituée à l 'atmosphère en hiver .

• Enfin, on sait désormais que la circulation des vents au-dessus de l'Atlantique a une influence prépondérante sur le climat Notamment les «méandres de vent » créés dans l'ouest des ltlfts·Unis par les montagnes Rocheuses sur leur versant oriental : réchauffés par le déstockage de la chaleur de l'Atlantique, ils circulent d 'est en ouest .

Ce déstockage posséderait à lui seul assez d'énergie pour imprimer leur douceur aux hivers européens.

les différences de températures entre l'Europe et l'est du continent américain en hiver tiennent donc plus au relief qu'au courant SON INFLUENCE SUR LES RESSOURCES VIVANTES • le Gulf Stream joue un rôle dans la production biologique de l'Atlant ique Nord .

Par ses mouvements, il assure la remontée des sels nutritifs depuis les eaux profondes vers les eaux de surface bien éclairées, a ssurant ainsi la fertilité de l'océan.

• Ains i, dans le courant de Floride, les couches riches en n utriments passent de la profondeur de plus de 1 000 m dans la mer des Sargasses à moins de 300 m sur la pente cont inentale de la côte américaine , ce qui en fait une zone de reproduction importante pour des poissons comme le menhaden et le bluefish .

• Outre sa capacité à faire remonter les sels nutritifs, le Gulf Stream joue aussi un rôle d'échangeur entre la slope seo (espace entre le plateau continental et le courant lui-même) et la mer des Sargasses , grace à ses tourbillons froids ou chauds .

Ainsi , les tourbillons froids remontent les nutriments vers la mer des Sargasses , qui en est totalement dénuée , assurant la fertilisation minimale nécessaire au fonctionnement de son écosystème.

• Après avoir puisé des nutriments dans les profondeurs de la mer des Sargasses pour les ramener sur le plateau continental , le Gulf Stream , par ses tourbillons froids , lui en restitue une partie .

Ces tourbillons occupent de 10 à 15% de la surface de la mer des Sargasses .

leur diamètre varie de 100 à 300 km.

Quant aux tourbillons chauds qui se développent au nord du Gulf Stream , ils alimentent la slope seo en eau chaude , puisée dans la mer des Sargasses .

• la richesse de la slope seo est bien due à ces tourbillon s, et non à l'apport cru.

LES RESSOURCES ANIMALES • Si la mer des Sargasses est doté e d ' un écosystème si particulier , qui abrite 145 espèces d'invertébrés (crustacés, mollusques ), une centaine d'espèces de po issons et cinq de tortues , elle le doit au Gulf Stream .

En effet c'est sa recirculat ion anticyclonique qui ceinture cette mer, la refermant sur elle-même , qui permet le confinement nécessaire au développement de son écosystème .

• A l'inverse , c 'est en flottant sur ce courant que les larves d 'anguilles atteignent les côtes amér icaines ou européennes.

On a constaté que la répartition des 11nguillrs en Europe était tributaire de la fluctuation de ces r--------------'--------------1 courants .

Que le Gulf Stream s'arrête, elles anguilles disparaîtront des eaux de la mer Baltique , de la mer de Norvège el de la mer du Nord .

L'OSCILLAnON NORD-ATLANTIQUE Un phénomène similaire à El Nina est à l'œuvre dans l'Atlantique Nord.

Il influe sur les variations d'Intensité des vents d'ouest responsables du transport des vents chauds et humides, générés par le Gulf Stream, vers l'Europe .

Ce phénomène a été baptisé Oscillation Nord-Atlantique (NAO, d'après l'expression en anglais) .

Il est dû aux différences de pression à la surface de l'océan entre l'Islande et les Açores.

Cette oscillation détermine le lieu de formation des nouvelles eaux profondes et influence donc la circulation thermohaline .

Grace au calcul de l'Indice NAO, qui varie de - 1 à 1, on sait désormais que deux tendances climatiques différentes affectent l'Europe, selon que cet indice est positif ou négatif .

IINIIte positif l'indice est positif lorsqu'en hiver l'anticyclone des Açores est plus puissant que la normale, alors que la dépression d'Islande est plus creuse.

Ce qui correspond aux années où l'influence du Gulf Stream se fait pleinement ressentir en Europe .

Cet écart de pression génère alors des vents forts qui traversent l'Atlantique en direction du nord-est .

Ce qui donne des tempêtes violentes et fréquentes sur le nord de la France et sur l'ouest des nes Britanniques et de la Scandinavie.

En contrepartie, ces régions bénéficient d'hivers doux et pluvieux, alors que celles du bassin méditerranéen connaissent des hivers secs, protégés des tempêtes.

Au nord, cela se traduit par l'arrivée au nord ­ ouest de vents violents d 'origine polaire, qui refroidissent la mer du labrador , contribuant ainsi à la formation de nouvelles eaux profondes et à l'établissement d'hivers froids et secs sur le C11n11dll et le Groenland .

Indice Jlélatlf A l'inverse, quand l'anticyclone des Açores est plus faible que la normale , les vents diminuent en intensité et prennent une trajectoire plus méridionale, transportant les masses d'air chaudes et humides vers le bassin méditerranéen et non plus vers l'Europe du Nord-Ouest De l'air polaire descend alors vers l'Europe du Nord , où les hivers sont froids et secs .

Ce vent froid voyage du pôle Nord vers la mer du Groenland , où il permet la formation de nouvelles eaux profondes .

Diverses observations ont démontré l'accroissement de l'indice positif , au cours des trente dernières années, ce qui est sans doute un signe du réchauffement global de la planète .

• Enfin , on observe une incidence entre le Gulf Stream et la présence de CIIChlllots .

Ce n'est pas un hasard si ces c étacés affectionnent tout particulièrement le front froid qui limite ce courant sur sa bordure nord .

Ils y trouvent en abondance leur nourriture favorite :les calmars .

En effet , sur cette frontière qui sépare les eaux chaudes du Gulf Stream des eaux froides environnantes prolifère le zooplancton dont se nourrissent ces céphalopodes.

LE RALENTISSEMENT DU GULF STREAM • Diverses études scientifiques, effectuées depu is une cinquantaine d 'années , montrent que le déb it du Gulf Stream s 'est consid érablement ralenti au cours des années 1990 , par rapport aux décennies précédente s.

En 2005 , on a quantifié ce ralentissement à 30% depuis cinquante ans.

• Les causes de ce ralentissement sont dues aux signes de faiblesse que manifestent les deux moteurs du Gulf Stream.

• De la douzaine de colonnes d'eau froide qui descendaient à 3 000 m de profondeur sous la banquise de I'Odden, en mer du labrador , il n'en reste que deux .

On attribue ces disparitions au réchauffement climatique, qui induit la diminution de la formation de la banquise l'hiver , la fonte de l'inlandsis du Groenland qui augmente l'apport d 'eau douce et le réchauffement des eaux arctiques.

• Quant à l'autre moteur, situé en mer de Norvège , il voit son débit diminuer de 2 à 4 % par an depuis une dizaine d'années .

• Toujours sous les effets du réchauf ­ fement climatique , la pluviométrie s'est accrue en Slbrrlr , ce qui se traduit par une augmentation de 7% du débit global des six grands fleuves sibériens qui se jettent dans l'océan Arctique, y déversant d'énormes quantités supplémentaires d'eau douce .

Dans les deux cas, on constate que ce surcroît d'eau douce empêche l'eau chaude de plonger , en en diminuant la densité .

LES «SURPRISES CU MAnQUES» • Grace aux recherches des paléoclimatologues , on sait que le Gulf Stream s 'est déjà arrêté au cours de son histoire.

la raison majeure en fut la débacle d'icebergs provenant des calottes polaires canadienne et scandinave.

Cet apport massif d'eau douce a bloqué le Gulf Stream à six reprises , au cours de la dernière ère glaciaire , entre -70 ooo ans et -17 000 ans.

• Cependant, d 'autres causes que l'apport d 'eau douce peuvent engendrer le même blocage.

Ainsi , les paléoclimatologues ont retrouvé les traces d'une vingtaine de changements climatiques significatifs (des variations de 10 •c en moins d 'un siècle) entre -80000 ans et -15 ooo ans, alors qu'aucune débacle glaciaire n'a été enreg istrée durant la même période .

Dans tous les cas, la conséquence en fut une brusque chute des température s en Europe de l'Ouest (de 5 à 6 •c par rapport à la moyenne) , et ce en quelques décennies seulement Un phénomène si brusque à l'échelle des climats planétaires que les scientifiques lui ont attribu é le nom de «surprise climatique ».

• De plus , des prélèvements de glace en Antarctique ont permis de vérifier que le taux de CO, dans l 'atmosphère variait avec les températures, étant plus faible lors des glaciations que durant les périodes interglaciaires.

Or, aujourd'hui , ce taux atteint des niveaux jamais vus au cours du dernier million d 'année s.

Sa croissance est telle qu'il devrait doubler d'ici 2050, annonçant un réchauffement significatif de la planète .

L'AVENIR DU Guu STREAM • Il semble désormais acquis que le réchauffement climatique provoqué par les gaz à effet de serre va perdurer , sinon s'amplifier .

mers de glace de l'Antarctique ) provoquera un ralentissement significatif , voire un arrêt tempora ire du courant nord-Atlantique, qui véhicule ses eaux chaudes vers les côtes européennes.

• Les modèles climatiques en vigueur prévoient l'apparition de ce phénomène autour des années 2100.

la disparition de la format ion d'eau profonde dans les mers du labrador et de Norvège déstabilisera à terme l'ensemble de la circulation océanique mondiale , car ces grands courants sont sensibles aux conditions climatiques qu'ils traversent Ln coNstQUENCES • les conséquences d'un tel phénomène seront multiples .

En premier lieu, un changement climatique important affectera les régions actuellement baignées par le Gulf Stream.

Cela se traduira par une augmentation sensible de la pluviométrie dans le nord de l'Europe et du Canada , cet apport d 'eau douce freinan t à son tour la formation d'un courant en eau profonde, qui est le moteur du tapis roulant • D 'après les simulations , un tel arrêt du Gulf Stream entraînera une baisse des températures de 5 •c en Scandinavie et en Grande -Bretagne , et de 2 à 3 •c sur la plus grande partie de la France, mais on ne sait pas ce qu'il adviendra de la pluviométrie dans ces régions.

Une baisse importante aurait des répercussions sur les productions agroalimentaires.

• l'arrêt de ces plongées en eau profonde aura aussi des conséquences désastreuses sur la vie marine en général .

En effet ce sont ces courants qui oxygènent le fond des océans et en remontent les sels nutritifs nécessaires à la croissance du p/11ndon , premier maillon de la chaine alimentaire .

• Enfin , cette «surprise climatique • engendra une montée immédiate du niveau de l'Atlantique Nord de 1 m , d'où des désastres pour bien des populations côtières .. »

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