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10 décembre 1520: L'excommunication de Luther

Publié le 22/02/2012

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Depuis qu'il a adressé, le 31 octobre 1517, à l'archevêque de Mayence, 95 thèses qui mettent en cause un certain nombre de pratiques et de points de doctrine de l'Église catholique, le moine augustin Martin Luther soulève les passions : beaucoup l'approuvent, en Allemagne, où les chrétiens ont le sentiment d'être « exploités » par Rome ; les hautes autorités de l'Église le condamnent. En 1520, une bulle (décision pontificale scellée par une « boule » de cire) du pape Léon X condamne les écrits de Luther et lui donne soixante jours pour se sou-. mettre, sous peine d'excommunication. Loin de se soumettre, Luther brûle la bulle pontificale devant ses étudiants, le 10 décembre 1520. Il est de ce jour excommunié « de facto ». C'est pour lui et ses partisans la rupture avec l'Église catholique romaine, une rupture qu'il n'avait pas voulue, son intention initiale étant de réformer l'Église.
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« X décide que des indulgences (une remise des peines que le pécheur peut avoir à subir, soit ici-bas, soit aupurgatoire) pourront être accordées aux fidèles qui verseront leur obole pour la reconstruction de Saint-Pierre deRome, pour eux-mêmes ou pour les défunts à l'intention desquels ils le feront.

Un prédicateur ira même jusqu'à direque, dans ce dernier cas, dès que les pièces de monnaie sonnent dans le tronc, l'âme du défunt s'envole dupurgatoire...Luther réagit avec vigueur contre cette pratique, et c'est le point de départ du conflit que nous avons évoqué, quiconduira à son excommunication.Mis au ban de l'Empire par la Diète (l'Assemblée des princes et des villes du Saint-Empire) — c'est-à-dire mis hors laloi — en 1521, Luther sera caché par son protecteur, le Prince Électeur de Saxe, au château de la Wartbourg, où iltraduit en allemand le Nouveau Testament (plus tard, il traduira toute la Bible).

Cette traduction allemande de laBible fournira le premier modèle de la langue littéraire allemande moderne.Les principes de ce qui va devenir l'Église réformée sont formulés devant la Diète d'Augsbourg en 1530: la«confession de foi d'Augsbourg» rompt avec le catholicisme sur plusieurs points.

Elle rejette l'autorité du pape, lesvoeux monastiques et le célibat ecclésiastique (Luther lui-même se marie en 1525 avec une ancienne religieuse).Elle n'admet plus que deux sacrements sur sept (le baptême et la cène, où est rétablie la communion sous les deuxespèces, le pain et le vin — la communion du vin avait été supprimée au Moyen Âge pour des raisons d'hygiène).

Leculte est simplifié — lecture de passages de la Bible, sermon, chant de psaumes ou cantiques, prières — le tout enlangue vulgaire, et non plus en latin, incompréhensible pour la majorité des fidèles.Les idées de la Réforme seront reprises par de nombreux mouvements sociaux, notamment par les paysans révoltéscontre la féodalité en Allemagne centrale à partir de 1524: Luther condamnera les insurgés de la «guerre despaysans » et appellera les princes à les écraser.

Luther et l'Église luthérienne se placeront sous la tutelle desprinces qui se sont ralliés à la nouvelle doctrine.

Après une guerre entre l'Empereur, défenseur du catholicisme, etles princes protestants allemands, la paix d'Augsbourg (1555) consacrera le droit des princes et des villes à choisirleur confession, et de l'imposer à leurs sujets. Les autres formes du protestantisme D'autres réformateurs, Zwingli à Zurich, Bucer à Strasbourg, et surtout Calvin, iront plus loin que Luther.Jean Calvin, français, né en 1509, publie en 1536 l'Institution chrétienne (en latin), traduite en français en 1541.Il y expose que la Bible est la seule source de la religion chrétienne et que tout homme inspiré par le Saint-Espritpeut la prêcher et l'enseigner.Il développe la théorie de la prédestination : chaque homme est voué à l'avance par Dieu au salut ou à la damnation; l'homme ne peut rien par lui-même pour y échapper.Calvin se réfugie à Genève, petite république urbaine où il impose sa doctrine et dont il fera la « Rome » duprotestantisme.Le calvinisme fait surtout des adeptes dans les milieux bourgeois, en France, aux Pays-Bas, mais gagne aussi desprinces — ainsi en France, Antoine de Bourbon, roi de Navarre, prince du sang, et, en Allemagne, le Prince Électeurpalatin.En 1534, le roi d'Angleterre Henri VIII, en conflit avec le Pape qui refuse d'annuler son mariage, rompt avec Rome, seproclame lui-même chef de l'Eglise d'Angleterre (I' Eglise anglicane), supprime les ordres religieux et confisque leursbiens.

La doctrine de l'Eglise anglicane et ses principes d'organisation seront précisés par Elisabeth 1re en 1563:l'Église anglicane conserve du catholicisme la liturgie, la hiérarchie épiscopale, mais rejoint sur la plupart des pointsde doctrine le protestantisme.L'Église catholique, pour se défendre, dut se réformer elle-même : la Contre-réforme fut l'objet du concile de Trente(1545-1563).

Il s'efforça de supprimer les abus les plus graves et exigea que la prêtrise fut subordonnée à desétudes préalables dans des séminaires.

En revanche, sous l'influence de l'ordre des Jésuites (créé par Ignace deLoyola), il maintint la plupart des croyances et principes d'organisation rejetés par les protestants.. »

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