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TRAITÉ DU SERF ARBITRE de Martin Luther (résumé et analyse)

Publié le 30/01/2016

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luther

TRAITÉ DU SERF ARBITRE

 

 

 Œuvre de Martin Luther (1483-1546), publiée en 1525 en réponse à l’Essai sur le libre arbitre d’Érasme de Rotterdam (1524). La question de la grâce et du libre arbitre avait, dès l’antiquité, donné lieu à des querelles mémorables au sein de l’Église et en premier lieu à celle entre saint Augustin et Pélage (Du Libre arbitre d’Augustin). Aux alentours de 1525, cette même question consacra la rupture des partisans de la Réforme avec ceux des humanistes qui prônaient un renouvellement du catholicisme, alors que dans les dix années précédentes ces deux mouvements avaient fait route ensemble, unis par leur commun désir de redonner à la vie religieuse une simplicité qu’elle avait perdue. Entre la spiritualité d’un Érasme, nourri de classicisme et formé à l’école des Pères grecs, et l’interprétation étroite de saint Augustin proposée par les réformateurs, le choc était inévitable. La discussion entre Érasme et Luther portait sur le point de savoir si le salut de l’âme tenait ou non, en dernier ressort, à une décision libre de l’homme. Érasme, fort de l’autorité de la plupart des Pères de l’Église, affirme que oui. II est prêt à accorder à Luther que la grâce joue un rôle non négligeable, tout en faisant remarquer cependant que si l’on dénie à l’homme la possibilité de coopérer avec elle, on en vient à supprimer toute responsabilité humaine, ce qui est méconnaître les innombrables exhortations de l’Évangile, lesquelles n’ont de sens que si on les suit. Mieux vaut donc s’en tenir à la simple foi de l’Évangile, plutôt que de susciter des tumultes et des discussions nuisibles aux âmes. Luther commence par répondre à cette dernière objection, en reprochant vertement à Érasme sa pusillanimité. On ne saurait en effet, estime Luther, avoir

la moindre hésitation, lorsqu’il s’agit de proclamer la vérité, dût-elle causer la ruine du monde entier. En outre, il convient de noter que la doctrine de la grâce n’est nuisible qu’aux réprouvés; pour les chrétiens pieux et fidèles, elle est au contraire une source de consolation. Luther se plaît ensuite à ironiser sur le libre arbitre conçu à la manière d’Érasme, libre arbitre à ce point si peu exigeant qu’il ne peut quasiment rien, chose si mesquine qu’il ne mérite pas un nom aussi solennel. 

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