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1788 : Convocation des Etats généraux

Publié le 17/01/2022

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La possible banqueroute qui menace les finances du royaume de France ne laisse plus au roi d'autre choix. Il convoque les Etats généraux. Necker espère qu'ils voteront de nouveaux impôts et de nouveaux emprunts, pour venir à bout des 240 millions de la dette publique. Celle-ci a triplé depuis que le roi a commencé à régner, quinze ans plus tôt. Les harengères de Paris chantent : " Ces grands Etats généraux/F'ront-ils du brouet d'andouille ?/ Ces messieurs s'ront-ils si sots/Que d's'en retourner chez eux bredouilles/Quand par miracle un bon roi/Veut faire l'bien d'si bonne foi ? "

« lourd silence.

La procession s 'achève à l'église Notre-Da­ me de Versailles .

Là, certains députés du tiers -état ont le front de s'a s seoir au x premiers rangs .

Mais ils sont très vite refoulés aux dernières places .

Le 5 mai , Louis XVI préside la séance d'ouverture des états généraux, dans la s alle des Menus -Plaisirs .

Un grand si­ lence salue l'entrée du souve­ rain.

Celui-ci porte lui aussi un chapeau à plumes blanches, retroussé «à la Henri IV ».

Lorsqu'il s'assoit sur son trô ­ ne, il ne se décoiffe pas ; de même que les membres de la noblesse .

Comme le veut l'usage, il s 'attend à ce que les députés du tiers -état se dé­ couvrent respectueusement.

Mais ces derniers , sciemment, n'en font rien .

Pour éviter un incident, le roi fait alor s mine d'avoir chaud et ôte son couvre-chef .

Tous les députés font alors de même ...

La question du vote par tête en suspens Le premier intervenant est le garde des Sceaux Barentin .

Son discours ne surprend pas.

Cha­ cun le sait hostile aux réformes .

L ' intervention de Necker, contrôleur général des finances, se limite aux problème s finan- ciers sans proposer de program ­ me politique .

Louis XVI prend ensuite la parole.

Mal à l'aise et embarrassé, il prononce une al­ locution aussi insignifiante que banale, ne dévoilant rien de ses intentions .

Aucune des question s décisives n ' est abordée , notamment l'abolit i on des impôts seigneu­ riaux et de la dîme ecclésias­ tique demandée par le tiers­ état, mais aussi le paiement des impôts par la noblesse et le clergé .

Plus grave, on ne sait toujours parsi l'on votera par tê­ te ou par ordre .

Or ce problème est crucial.

Sur rapport de Nec­ ker, Louis XVI a accordé , le 27 décembre 1788, le doublement des députés du tiers - qui sont désormais aussi nombreu x que ceux de la noble sse et du clergé réunis .

Si l'on vote par ordre, le clergé, la noblesse et le tiers ­ état disposeront chacun d'une voix .

Le clergé et la noblesse vo­ tant traditionnellement en­ semble , les réformes attendues ne passeront pas.

Le tiers récla­ me donc un vote par tête, qui lui serait favorable , d 'autant que certains privilégié s ont fait sa­ voir qu'ils sont ouverts au chan­ gement .

Cependant , hésitant comme à son habitude , le roi ne se prononce pas.

La journée du 6 mai, première vraie journée de travail des états générau x, laisse mal augure r de l'a veni r.

~E DITIONS ..._ ATLAS LE ROI DÉÇOIT Lors de son discours inaugural, Louis XVI se contente de rappeler l'importance de la dette de l'État et laisse entendre qu' il n'est pas disposé à entreprendre les changements que le peuple attend .

Comme toujours, il fait dans la demi-mesure, craignant de contrarier la noblesse.

Pas une seule fois, il ne prononce le mot « réforme )).

Il laisse son auditoire profondément déçu.

« Messieurs, ce jour que mon cœur attendait depuis longtemps est enfin arrivé, et je me vois entouré des représentants de la Nation à ' laqueUe je me fais gloire de commander ...

Une inquiétude générale , un désir exagéré d'innovations, se sont emparés des esprits, et finiraient par égarer totalement les opinions, si on ne se hâtait de les fixer par une réunion d'avis sages et modérés.

C'est dans cette confiance, Messieurs, que je vous ai rassemblés ...

!:espérance que j'ai conçue de voir tous les ordres réunis de sentiments concourir avec moi au bien général de l'État, ne sera point trompée ...

Vous me présenterez à cet égard des idées que je recevrai avec empressement ...

Je crains , Messieurs, de ne pouvoir pas soulager mes sujets aussi promptement que je le désirerais.

Les esprits sont dans l'agitation ; mais une assemblée des représentants de la Nation n'écoutera sans doute que les conseils de la sagesse et de la prudence ..

.

Puisse, Messieurs, cette époque devenir à jamais mémorable pour le bonheur et la prospérité du royaume .

)) Le roi ne croyait pas si bien dire ...

~ ui "' u o; ~­ ~-~ ~ !. »

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