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1796 : Condamnation et exécution de Marie-Antoinette

Publié le 22/02/2012

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La veuve Capet est condamnée à mort à 4 heures du matin par le tribunal révolutionnaire. A 11 heures, elle monte sur la charrette. Elle porte une robe blanche et est coiffée d'une bonnette très commune. Elle a refusé de se confesser à l'abbé constitutionnel Girard. A celui-ci, qui l'invitait au courage, elle a répondu : " Du courage ! Ah ! monsieur, il y a plusieurs années que j'en fais l'apprentissage. Ce n'est pas au moment que mes maux vont finir qu'on m'en verra manquer. " Lorsqu'elle arrive sur la plate-forme de l'échafaud, par mégarde son pied heurte celui du bourreau Sanson. " Monsieur je vous demande excuse, je ne l'ai pas fait exprès. " A 12 h 15, le couperet tombe sur la tête d'une reine âgée de trente-sept ans.

« DES DÉLIBÉRATIONS EMBARRASSÉES Le président Hermann ne revient pas sur les innombrables et vagues allégations formulées par des témoins douteux : dans les quatre questions qu'il pose au jury, il se limite aux accusations de « manœuvres et intelligences avec les puissances étrangères » et de « complot et conspiration tendant à allumer la guerre civile à l'intérieur de la République ».

Mais il est embarrassé par le manque de do-cuments susceptibles d'étayer les charges .

Ce dont témoigne sa dernière formule : « C'est le peuple français qui accuse Antoinette ; tous les événements politiques qui ont eu lieu depuis cinq années déposent contre elle.

» Faute de preuves solides pour motiver leur jugement, et même s'ils sont convaincus que la reine est coupable de haute trahison, les jurés délibèrent quatre heures durant .

Ce qui, pour un verdict de mort connu d'avance, paraît bien long ...

événements du 1 0-Août, dans les malheureuses tentatives pour la faire évader du Temple puis de la Conciergerie.

L'en­ semble constitue un fatras d'allégations dénuées de preu­ ves, de ragots, de commérages mêlant crimes publics et pri­ vés .

Vient enfin l'aberrante accusation d'inceste portée par l'extrémiste Hébert, la­ quelle suscite la réprobation du public et oblige à une brève suspension d'audience.

Aux questions du président Hermann, Marie -Antoinette répond habilement, avec pru- denee et fermeté, sans se départir de son calme et de sa dignité .

«A aucun moment, Hermann ne réussit à la pren­ dre en flagrant délit de men­ songe, ou seulement à la met­ tre en contradiction avec elle ­ même .

Jamais , au cours de ces longues heures, elle ne pro ­ voque dans l'auditoire attentif une exclamation de colère, un mouvement de haine ou une réaction patriotique », constate l'écrivain Stefan Zweig dans sa biographie de la reine .

Les dé­ bats, interminables et creux, se prolongent durant quinze heu­ res le premier jour , douze heu­ res le second .

« Le fléau de la France>> Enfin, le président déclare l'in ­ terrogatoire achevé et deman­ de à l'accusée si elle souhai te ajouter quelque chose pour sa défense.

Marie -Antoinette con­ clut par ces mots : « Hier , je ne connaissais pas les témoins .

J'ignorais ce qu'ils allaient déposer : eh bien ! personne n'a articulé contre moi aucun fait positif .

Je finis en obser­ vant que je n'étais que la femme de Louis XVI, et qu'il fallait bien que je me confor­ masse à ses volontés .

» C'est désormais à Fouquier­ Tinville, l'accusateur public du Tribunal révolutionnaire , de récapituler les chefs d'accusa­ tion contre la souveraine, « fé­ conde en intrigues en tout genre( ...

), si perverse et si fa­ milière de tous les crimes » ( ...

) qui « a été, depuis le dé ­ but de son séjour en France, le fléau et la sangsue des Fran­ çais ».

Puis les deux défen­ seurs prennent la parole .

Ils plaident longuement et, selon le procès-verbal, « s'acquittent de ce devoir avec autant de zèle que d'éloquence ».

A minuit , le président pose les questions, et les jurés se reti - ~E DITIONS ~ ATLAS Le proce. »

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