1796 : Condamnation et exécution de Marie-Antoinette
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
DES DÉLIBÉRATIONS EMBARRASSÉES
Le président Hermann
ne revient pas sur les innombrables et vagues
allégations formulées par
des témoins douteux : dans les quatre questions
qu'il pose au jury, il se
limite aux accusations
de « manœuvres et intelligences avec les
puissances étrangères »
et de « complot et
conspiration tendant
à allumer la guerre civile à l'intérieur de la
République ».
Mais il est
embarrassé par le manque
de do-cuments susceptibles
d'étayer les charges .
Ce
dont témoigne sa
dernière formule : « C'est le peuple français
qui accuse Antoinette ;
tous les événements politiques qui ont eu lieu
depuis cinq années
déposent contre elle.
»
Faute de preuves solides
pour motiver leur jugement,
et même s'ils sont
convaincus que la reine
est coupable de haute
trahison, les jurés délibèrent quatre heures durant .
Ce qui, pour
un verdict de mort connu d'avance, paraît bien long ...
événements du 1 0-Août, dans
les
malheureuses tentatives
pour la faire évader du Temple
puis de la Conciergerie.
L'en
semble constitue un fatras
d'allégations
dénuées de preu
ves, de ragots, de commérages
mêlant crimes publics et pri
vés .
Vient enfin l'aberrante
accusation d'inceste portée
par l'extrémiste Hébert, la
quelle suscite la réprobation
du public et oblige à une
brève suspension d'audience.
Aux
questions du président
Hermann, Marie -Antoinette
répond habilement, avec pru-
denee et fermeté, sans se
départir de son calme et de sa
dignité .
«A aucun moment,
Hermann ne réussit à la pren
dre en flagrant délit de men
songe, ou seulement à la met
tre en contradiction avec elle
même .
Jamais , au cours de ces
longues heures,
elle ne pro
voque dans l'auditoire attentif
une exclamation de colère, un
mouvement de haine ou une
réaction
patriotique », constate
l'écrivain Stefan
Zweig dans sa
biographie de la reine .
Les dé
bats, interminables et creux, se
prolongent durant quinze heu
res le premier jour , douze heu
res le second .
« Le fléau de la
France>>
Enfin, le président déclare l'in
terrogatoire achevé et deman
de à l'accusée si elle souhai te
ajouter quelque chose pour sa
défense.
Marie -Antoinette con
clut par ces mots : « Hier , je ne
connaissais pas les
témoins .
J'ignorais ce
qu'ils allaient
déposer : eh bien ! personne
n'a articulé contre moi aucun
fait
positif .
Je finis en obser
vant que je n'étais que la
femme de Louis XVI, et qu'il
fallait bien que je me confor
masse à ses volontés .
»
C'est désormais à Fouquier
Tinville, l'accusateur public du
Tribunal révolutionnaire , de
récapituler les chefs d'accusa
tion contre la souveraine, « fé
conde en intrigues en tout
genre( ...
), si perverse et si fa
milière de tous les crimes »
( ...
) qui « a été, depuis le dé
but de son séjour en France, le
fléau et la sangsue des Fran
çais
».
Puis les deux défen
seurs prennent la parole .
Ils
plaident longuement et, selon
le procès-verbal, « s'acquittent
de ce devoir avec autant de
zèle que d'éloquence ».
A minuit , le président pose les
questions,
et les jurés se reti -
~E DITIONS ~ ATLAS
Le proce.
»
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