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(1940-1944) L'occupation nazie en France métropolitaine

Publié le 26/02/2011

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Rappel de quelques données chronologiques    1939-1942 : Mise en place des régimes d'occupation    1940 : Ordonnance de Hitler sur les régimes d'occupation nazie ; Montoire    1941 22 oct. : Exécution de 27 otages à Châteaubriant    1942 29 mai : En zone occupée, obligation de porter    l'étoile jaune dès l'âge de 6 ans 11 nov. : Occupation de la zone libre    1943 30 janv. : Création de la Milice    fév. : Mise en place du Service du Travail Obligatoire (S.T.O.) mai : Première réunion du Conseil National de la    Résistance (C.N.R.)    1944 6 juin : Débarquement allié en Normandie 10 juin : Massacre d'Oradour-sur-Glane août : Libération de Paris

« I.

La tutelle 1.

La « correction » • « Nous sommes Korrects », aiment répéter les occupants allemands.

D'une certaine manière ils ménagent en effetla France.

Mais ces « attentions » sont, en fait, intéressées : en évitant de pousser la France et les Français audésespoir, ils obtiennent un certain « ordre » dans le plus vaste des territoires occupés et s'assurent une certainetranquillité en Méditerranée occidentale par le biais de la neutralité de l'Empire français et de sa flotte. • La France bénéficie d'une relative liberté, sous réserve que les conditions d'armistice soient respectées.

La « zonelibre », jusqu'en 1942, relève exclusivement du gouvernement de Vichy.

En zone occupée, l'administration françaiseassure la gestion des affaires courantes mais sous le contrôle de la « Kommandantur » allemande.

En revanche, larégion du Nord, située face à l'Angleterre, est rattachée au commandement militaire allemand de Bruxelles et lesdépartements d'Alsace et de la Moselle sont pratiquement annexés par le Reich. 2.

La collaboration • L'entrevue de Montoire (octobre 1940) marque le début d'une politique de collaboration.

Pour Pétain, cetteattitude doit permettre au gouvernement de Vichy de marchander certains assouplissements des conditionsd'armistice : libération de prisonniers, réduction de la contribution financière journalière, facilités pour lefranchissement de la « ligne de démarcation » séparant les deux zones.

Cette politique, freinée par le renvoi deLaval jugé trop pro-allemand, est reprise par Darlan qui l'étend au domaine militaire : les « protocoles de Paris »accordent aux Allemands des bases en Afrique du Nord et en Syrie en échange de la libération de 100 000prisonniers et d'une réduction de la contribution financière. • Mais les Allemands ne recherchent guère cette collaboration. Seul l'ambassadeur allemand à Paris, Abetz, y est vraiment favorable.

Cependant il ne parvient pas à convaincreHitler : celui-ci n'en voit pas l'intérêt et préfère traiter la France en vaincue. 3.

Les pressions • Les Allemands savent admirablement pousser le gouvernement de Vichy à la servilité.

Il leur suffit de menacer dupire pour que Vichy décide de prendre lui-même des mesures considérées comme un moindre mal : ses tribunauxcondamnent à mort des « terroristes » ou des communistes pour éviter que des otages, en plus grand nombre, nesoient fusillés à la suite de l'assassinat d'officiers allemands ; les Juifs étrangers sont complaisamment livrés sous leprétexte de « protéger » les Juifs français; le S.T.O.

est décidé pour que les Allemands ne réquisitionnent et nedéportent des travailleurs français sans tenir compte des situations particulières, familiales ou autres.

Parfois lespressions sont plus directes : c'est sur une injonction allemande que Laval revient au pouvoir, en avril 1942, puisque des collaborateurs pro-nazis, déclarés hostiles au régime conservateur de Vichy, entrent au gouvernement (en1944). II.

L'exploitation Le plus riche, notamment en matière agricole, et le plus peuplé des pays occupés, la France ne pouvait que susciterles convoitises d'une Allemagne engagée, surtout à partir de 1942, dans un conflit gigantesque qui, se prolongeant,s'étendant et se durcis-sant, exige la mobilisation d'une part croissante de sa propre production nationale et de sonpotentiel humain pour les besoins du front. 1.

Le détournement de la production Comme le dit A.

Sauvy, les occupants, « corrects », n'ont pas, le plus souvent, « volé » les produits français, ils ontseulement ponctionné le portefeuille de la France pour pouvoir ainsi « acheter » une part importante de saproduction. • Les contributions financières.

Les clauses de l'armistice contraignent la France à verser 400 millions de francs parjour pour l'entretien des troupes d'occupation.

Cette ponction financière est encore aggravée par la fixation imposéed'un taux de change de 20 Francs pour un Mark, ce qui surévalue la monnaie allemande de près de 40 %. • Plus du quart de la production française est ainsi détourné par les organismes allemands.

Certains biens sont «réquisitionnés » et payés aux prix officiels bloqués.

De nombreuses entreprises travaillent pour répondre aux «commandes » allemandes (cf.

Renault).

Le marché noir, enfin, permet aux occupants d'accaparer une partsupplémentaire de la production par l'intermédiaire de trafiquants comme le ferrailleur Joanovici. • La baisse du niveau de vie des Français.

Ces prélèvements, opérés « en souplesse », sont d'autant plus lourds deconséquences pour les Français eux-mêmes qu'ils s'effectuent sur une production déjà réduite d'un tiers en raisondu blocus imposé par les Alliés, par la désorganisation de l'économie provoquée par la coupure en deux du pays, parla diminution de la main-d'œuvre disponible, par l'usure des biens d'équipement qui ne peuvent pas être renouvelés.Au total, le niveau de vie moyen des Français est réduit de 40 % environ : la France se trouve. »

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