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1940: La campagne de Norvège - Un carrefour maritime stratégique convoité par le Reich et les Alliés

Publié le 18/11/2018

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CONTRÔLER LA « ROUTE DU FER »

 

Dès les premiers mois de la Seconde Guerre mondiale, la Norvège est l'objet de l'attention des belligérants. Cela s'explique par la situation particulière du pays, à proximité de deux routes maritimes importantes : d’une part, celle qui va de l'Amérique du Nord à l'Allemagne en contournant les îles Britanniques ; d'autre part, celle qui aboutit au port soviétique de Mourmansk. Les fjords profonds et encaissés qui entaillent ses côtes sont propices à l'établissement de bases pour une flotte opérant dans l'Atlantique Nord. Du point de vue allemand, il est important de contrôler Narvik, un port toujours libre de glaces, qui constitue le principal débouché du minerai de fer suédois dont l'Allemagne a le plus grand besoin pour son industrie de guerre. Toutefois, la Norvège se prête très mal aux opérations terrestres. Son territoire présente un grand nombre de petits massifs montagneux séparés par les fjords et son réseau routier est peu développé. Ces contraintes sont encore aggravées par un climat humide aux hivers rigoureux. Le contrôle de la Norvège est l'enjeu de combats entre les Alliés et les forces de l'Axe d'avril à juin 1940.

Un carrefour maritime stratégique convoité par le Reich et les Alliés

7 avril 1940 10 avril 1940 15-19 avril 1940 30 avril 1940 2-3 mai 1940 13 mai 1940

Victoire navale des Alliés devant Narvik

28 mai 1940 3-7 juin 1940

Déclenchement des hostilités

Débarquement des Alliés à Namsos

Évacuation de Dombas par les Alliés

Évacuation Bjervik contrôlé

de Namsos par les Français

par les Alliés

Narvik aux Rembarquement mains des Alliés des Alliés à Narvik

9 juin 1940

Capitulation de la Norvège

L'ATTAQUE ALLEMANDE

L'ultimatum allemand

 

Au début du mois de mars 1940, Berlin intercepte des renseignements relatifs à une prochaine intervention des Anglais et des Français

 

en Norvège.

 

L'Allemagne, qui a planifié depuis janvier une attaque visant à prendre le contrôle des bases situées sur les côtes norvégiennes, n'entend pas être prise de vitesse. Aussi décide-t-elle d'envoyer à Oslo un ultimatum invitant la Norvège

 

à se placer sous administration militaire allemande. Le roi Haakon VII rejette cet ultimatum et engage son pays à se préparer à la lutte contre l'Allemagne.

 

L'Allemagne tient désormais le prétexte qui va lui permettre de déclencher son offensive. Soigneusement préparée, l’attaque de la Wehrmacht, qui prend le nom de code d’opération « Weserübung », repose sur la simultanéité des diverses attaques amphibies qui la constituent de façon à garantir un effet de surprise totale. Le départ des flottilles d'assaut est échelonné en conséquence.

 

Sur le plan politique, les Allemands comptent sur le concours de Vidkun Quisling, un politicien norvégien acquis au national-socialisme.

« • Leur objectif consiste à présent à progresser vers l'intérieur du pays à la poursuite des unités ennemies qui y ont trouvé refuge, afin de se rendre maître de la totalité de la Norvège.

Cette phase des opérations se révèle rapidement plus difficile que la précédente car, dès le 9 avril, les forces franco­ britanniques s'emploient à contrecarrer l'avantage acquis par les Allemands.

• Dans la soirée du 9, le Conseil suprême interallié décide d'envoyer un corps expéditionnaire pour reprendre Trondheim, Bergen et Narvik.

Les Alliés disposent pour cela du corps expéditionnaire spécialement formé et équipé, en février 1940, en vue d'Intervenir en Finlande.

l'opération avait tourné court à la suite de la signature du traité de Moscou, le 13 mars, et de la cessation consécutive des hostilités.

• Les Alliés interviennent tout d'abord sur mer.

Le 10 avril, la flotte britannique envoie par le fond deux bâtiments allemands et en endommage sérieusement deux autres mouillés dans la rade de Narvik.

l'opération n'est qu'un demi-succès car, au cours de sa retraite, la Royal Navy perd deux bâtiments.

• Trois jours plus tard, la flotte britannique reprend l'initiative contre Narvik, en déployant cette fois des moyens plus importants.

La force B composée du cuirassé Worspite, de neuf destroyers et du porte-avions Furious pénètre dans l' Ofotetdjonl qui commande l'accès à Narvik, coule cinq bâtiments allemands et contraint trois autres à se saborder.

• l'action de la force B a pour effet d'offrir aux Alliés la maîtrise de la mer dans I'Ofotenfjord et donc d'isoler les défenses mises en place par le général Dietl.

Toutefois, les moyens terrestres font défaut pour exploiter cet avantage.

• Une action contre Bergen, un moment envisagée, est abandonnée en raison de la proximité de deux aérodromes dont les Allemands utilisent pleinement les capacités.

Comme il apparaît impossible de déloger l'ennemi du sud de la Norvège, les Alliés décident de porter leurs attaques au nord du pays.

Trondheim constitue leur prochain objectif.

l'OPÉRATION « HAMMER » · Mise sur pied à la hâte, l'offensive contre Trondheim prend le nom de code d'opération « Hammer » -«Marteau».

Elle consiste à porter une attaque navale frontale contre le port de Trondheim, en accompagnant celle-ci de deux actions de diversion, l'une au nord sur Namsos, l'autre au sud sur Andaines.

Ces deux actions périphériques sont aussi destinées à soutenir les unités norvégiennes qui continuent à résister au nord d'Oslo.

• Le commandement de l'opération Marteau est confié à un général anglais.

Désigné dans la confusion, ce dernier doit diriger les opérations depuis Londres.

ÉCHEC DES AuliS À AII DALHES ET À DOMBAS • Le 13 avril, les Britanniques parviennent à établir une tête de pont à Andaines.

Cinq jours plus tard, une brigade anglaise débarque sans son matériel lourd et se porte aussitôt sur le village de Dombas, important nœud de communication.

Depuis le 15 avril, des troupes norvégiennes y tiennent en échec les parachutistes allemands.

• La situation tourne toutefois à l'avantage des Allemands qui disposent d'unités d'aviation à proximité de la zone de combat.

Pendant plusieurs jours, Andaines est pris sous le feu de la Luftwaffe.

l'aviation britannique basée en Écosse ne peut lutter à armes égales.

La supériorité aérienne des Allemands leur permet de compenser l'arrivée d'une brigade britannique en renfort.

• le 30 avril, Dombas est évacuée.

Deux jours plus tard, c'est au tour des combattants d'Andaines d'abandonner leurs positions.

REMBARQUEMENT DES Alll tS À NAMSOS • l'opération Marteau prévoyait aussi de déployer trois brigades britanniques et de l'artillerie dans le secteur du port de Namsos.

Une seule brigade débarque �-------------1 finalemen� entre le 15 et le 17 avril.

• Deux jours plus tard, alors que la LES CHASSEURS ALPINS FIANÇAIS • Le 5 février 1940, le gouvernement français décide d'Intervenir en Finlande afin d'aider ce petit pays attaqué par l'Union soviétique.

Une brigade de haute montagne est mise sur pied dans ce dessein.

Fonnée, équipée et entralnée sous les ordres du général Béthouart, elle intègre les 5 • et 27' demi-brigades de chasse urs alpins.

• N'ayant pu intervenir en Finlande en raison de la cessation des combats, ces forces sont mobilisées lors de l'Invasion de la Norvège par l'année allemande.

• Embarqués à Brest et transportés par quatre croiseurs auxiliaires, les chasseurs alpins français débarquent à Namsos après avoir subi des bombardements sans dommage en mer.

5' demi-brigade française de chasseurs alpins prend position autour de Namsos, la brigade britannique parvien� sans livrer de comba� à l'extrémité nord du fjord de Trondheim, à hauteur de Steinkjer.

La facilité avec laquelle elle a progressé en direction de Trondheim conduit les Alliés à renoncer à l'attaque frontale prévue contre cette ville, qui constituait pourtant le « cœur » de l'opération Marteau.

• Ce changement aura des conséquences terribles pour les Alliés.

En choisissant de porter son effort sur Namsos, l'Amirauté se prive des infrastructures portuaires de levage qu'offre Trondheim et dont Namsos est dépourvue.

Les véhicules débarqués ne seront pas assez nombreux pour acheminer les armes lourdes et l'approvisionnement à l'intérieur des terres.

• Le 20 avril, les bombardiers allemands pilonnent le port et la gare de Namsos.

La voie ferrée est coupée, les installations portuaires endommagées, la ville incendiée et une grande partie des approvisionnements débarqués est rendue inutilisable.

Les bombardements allemands se poursuivent le lendemain et s'étendent à Steinkjer.

En fin de journée, le bataillon britannique y est attaqué par les troupes allemandes.

• Dans la nuit du 22 au 23 avril, le paquebot Ville-d'Alger, qui doit débarquer le complément de la 5' demi-brigade française et du matériel -notamment les skis -ne parvient à livrer qu'une partie de sa cargaison en raison de l'état des quais du port de Namsos.

• Autour de Steinkjer, les deux bataillons britanniques sont de nouveaux la cible de l'aviation allemande.

Le 26 avril, les Britanniques abandonnent Steinkjer et s'établissent sur une tête de pont sur la face sud du Namsenfjord, à l'ouest de Namsos.

• Les Alliés se trouvent désormais dans l'Incapacité de poursuivre le mouvement initialement projeté de Namsos vers Trondheim.

Le 28 avril, Namsos est de nouveau la cible des bombardements aériens de la Luftwaffe.

Le 1" mai, un navire de guerre britannique est gravement endommagé à l'issue d'un nouveau raid aérien allemand.

• Leurs positions étant devenue indéfendables, les Alliés évacuent Namsos dans la nuit du 2 au 3 mai.

L A LUTTE POUl NARVIK • Prenant acte de la résistance des Allemands dans le secteur de Namsos, les Alliés décident alors de faire porter leur effort principal sur le port stratégique de Narvik où le général Dietl se trouve isolé depuis l'offensive navale britannique du 13 avril.

• Celui-ci ne peut espérer recevoir des renforts que par la voie des airs.

Or cette éventualité paraît peu crédible, l'aviation allemande étant basée à Trondheim, situé à quelque 700 km de Narvik.

• Le 16 avril, les Britanniques ont débarqué trois bataillons sur les deux rives de I'Ofotenfjord, à 25 km à l'ouest de Narvik, ainsi qu'à Gratangen, à 30 km environ au nord de la ville.

Ceux-ci sont rejoints le 28 avril par la 27' demi-brigade de chasseurs alpins français.

C'est le général Marie-Émile Béthouart qui commande les troupes françaises.

De son côté, la 6' division norvégienne, qui s'est reconstituée, occupe l'extrême nord du pays.

• Du 30 avril au 10 mai, les troupes appliquent le plan d'action établi par le commandement britannique.

Celui-ci prévoit une double attaque par voie terrestre.

La première est dirigée sur Ankenes, au sud de I'Ofotenfjord ; la seconde a pour objectif la région de Gratangen, afin de couper Narvik des unités allemandes déployées entre I'Ofotenfjord et le Gratangenfjord.

• La nature du terrain et les conditions météorologiques entravent la progression des troupes, rendant illusoire un succès rapide.

• Le 7 mai, un nouveau plan proposé par le général Béthouart est adopté.

Il s'agit de profiter de la maîtrise des fjords dont bénéficient les Alliés pour effectuer, grâce aux navires anglais, un débarquement mass� à Bjervik, au nord de Narvik, sur les arrières des lign� allemandes.

• Le 13 mai, la 13 • demi-brigade de la Légion étrangère appuyée par l'artillerie britannique prend pied à Bje l'llik.

Elle fait sa jonction le lendemain avec les chasseurs alpins français, les troupes norvégiennes venues du nord et des bataillons polonais venus de l'ouest.

• Ces forces se heurtent à une lfÎlle résistance de la part des Allemands qui bloquent leur progression.

Les Norvégiens parviennent à gagner du terrain vers le sud, mais les Allemands font retraite vers l'est pour éviter d'être encerclés.

• Malgré les difficultés auxquelles ils se trouvent confrontés, les Alliés sont en passe de réaliser le plan du général Béthouart.

Le 28 mai, deux bataillons de la Légion et un bataillon norvégien, appuyés par des navires britanniques, débarquent au nord de Narvik où ils contiennent avec succès de violentes contre-attaques ennemies.

En fin de journée, Narvik, abandonné par les Allemands, tombe entre leurs mains.

• Alors qu'il ne reste plus qu'un ultime effort à faire pour rejeter l'ennemi au­ delà de la frontière suédoise, l'Amirauté ordonne l'évacuation des troupes présentes en Norvège.

La tournure prise par les événements en Belgique et en France conduit le commandement suprême allié à rappeler sur le théâtre de la lutte décisive toutes les troupes détachées à l'extérieur.

Le retrait du corps expéditionnaire s'effectue sans incident du 3 au 7 juin.

• Le 7 juin, le gouvernement norvégien décide de cesser toute résistance, tandis que le roi Haakon s'embarque sur un croiseur anglais à destination de Londres.

Le 9 juin, la Norvège capitule : le drapeau nazi flotte bientôt dans les rues d'Oslo.

• La campagne de Norvège se solde par des pertes sévères pour la Kriegsmarine : trois croiseurs, dix contre-torpilleurs, deux torpilleurs, un sous-marin et un cuirassé de poche ont été envoyés par le fond ; une cinquantaine de bâtiments de commerce et de transport ont été détruits.

Côté allié, les pertes sont également lourdes : un porte-avions, deux croiseurs, huit destroyers et douze patrouilleurs ont été coulés.

UN THU TIIE D'OPtiAnONS SECONDAIIE • La campagne de Norvège a mis en jeu, de part et d'autre, des moyens assez restreints.

Cela s'explique notamment par le caractère particulier du théâtre d'opérations, très montagneux.

Les forces norvégiennes ont été mises hors jeu dès les premiers jours.

De son côté, l'Allemagne ne pouvait consacrer à cette opération secondaire que des effectifs réduits alors qu'elle était sur le point d'engager la partie décisive de son offensive générale sur le front occidental.

• l'Allemagne victorieuse immobilisera six divisions pour occuper un pays dont la position stratégique jouera un rôle de premier plan dans la guerre aéronavale jusqu'à la fin du conflit.

Ainsi, à partir de 1942, les Allemands qui entendent intercepter les convois de l'Arctique à destination de l'URSS, transféreront plusieurs escadrilles de la Luftwaffe dans le nord de la Norvège, ainsi que le gros de leur flotte de surface.

• Théâtre d'opérations certes secondaire, la Norvège n'en aura pas moins été une pièce maîtresse du dispositif du Ill' Reich dans sa lutte pour tenter d'obtenir la suprématie sur mer.

LE CHOC NAVAL ENliE L'ANGLETEIIE n LE III' IEICH • C'est au cours de la campagne de Norvège que les flottes de surface britannique et allemande s'affrontent pour la première fois lors de la Seconde Guerre mondiale.

Ces combats n'atteindront jamais la violence de ceux de la bataille du Jutland, en 1916.

• Les quatre cuirassés de la flotte allemande sont jugés trop précieux par l'état-major pour �Ire engagés ensemble.

• Les Britanniques n'ont ni le temps ni la possibilité matérielle de concentrer les quatorze navires qui constituent alors les pièces maltresses de leur marine de guerre.

• Si la Royal Navy affiche une supériorité numérique, la Kriegsmarine possède l'avantage de la qualité.

Ainsi, les aelsNrs ,_,.

et les cuirassés de poche allemands représentent incontestablement un important progrès dans le domaine de la construction navale.. »

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