1970 – 1979 : Autriche

La victoire électorale du parti socialiste (SPÔ) en mars 1970 contre son principal rival, le parti populiste (ÔVP), dont la défaite est sévère, permet à Bruno Kreisky de devenir le premier chancelier socialiste d’après-guerre. Le socialisme modéré de Kreisky semble plaire aux électeurs qui donnent pour la première fois à son parti la majorité absolue aux élections législatives d’octobre 1971, majorité reconduite en octobre 1975 et en mai 1979.

Kreisky engage immédiatement deux réformes importantes: en 1971, la réduction de la durée du service militaire obligatoire de neuf à six mois; en 1973, la réforme du Code pénal permettant la légalisation de l’avortement.

Prospérité

La politique économique et sociale du gouvernement socialiste repose sur la concertation entre partenaires sociaux. L’important secteur nationalisé apparaît comme le lieu privilégié d’investissements massifs et de restructurations permettant d’affronter la compétition internationale. Le maintien du plein emploi et la progression des salaires assurent la paix sociale mais entraînent un déficit croissant du budget de l’État. L’économie autrichienne poursuit une expansion régulière. Le PNB par habitant est multiplié par cinq pour la période 1970-1980 et le taux de chômage (en % de la population active) oscille autour de 2 %.

En matière de politique nucléaire, les socialistes doivent modifier leurs objectifs sous la pression de l’opinion publique. Le 5 novembre 1978, en effet, 50,47 % des électeurs se prononcent contre la mise en service de la centrale nucléaire de Zwentendorf, près de Vienne. Ce scrutin marque une défaite politique pour les socialistes au pouvoir mais permet à Bruno Kreisky de suspendre momentanément le débat sur le nucléaire.

Rôle international

En politique étrangère, le chancelier utilise habilement le statut de neutralité du pays, imposé par le traité d’État de 1955. Dans le conflit du Proche-Orient, il fait figure de médiateur. Avant tous les chefs d’Etat occidentaux, il œuvre pour la reconnaissance de l’OLP comme représentantlégitime du peuple palestinien, prenant ainsi ses distances avec Israël. Avec l’intention de trouver une solution au conflit israélo-arabe, le chancelier Kreisky entame une tournée