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1970 – 1979 : Espagne

Publié le 29/11/2018

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L’âge avancé du généralissime Francisco Franco Bahamonde (78 ans en 1970) pose la question de la succession et de l’organisation politique de l’après-franquisme. En juillet 1972, la loi régissant la procédure de succession est promulguée: le prince Juan Carlos de Borbon désigné par le Caudillo lui-même le 22 juillet 1969 sera couronné roi à la mort de Franco et l’amiral Luis Carrero Blanco sera désigné chef du gouvernement et président de la Phalange (Movimiento Nacional).

La fin du franquisme

 

Le règlement de la procédure de succession ne met cependant pas fin à la lutte pour le pouvoir. En octobre 1969, des technocrates liés à l’organisation catholique Opus Dei arrivent au gouvernement, à la faveur d’un remaniement ministériel, réduisant l’influence de la Phalange. Pour faciliter le processus de passation des pouvoirs, Franco désigne en juin 1973 Carrero Blanco au poste de Premier ministre. Celui-ci forme le premier gouvernement non dirigé par le Caudillo et réduit l’influence des technocrates de l’Opus Dei sans pour autant rétablir le pouvoir de la Phalange.

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« Le premier ministre Adol fo Suârez.

©S ygma l'Union soviétique, la Pologne et la Tchécoslovaquie .

En 1973 , les relations diplomatiques sont nouées avec la RDA et la Chine .

La prospérité économique de l'E spagne ne met cependant pas fin à l'a gitation sociale, en raison de l'in flatio n, de la faible progression des salaires et des conditions de travail précaire s.

Les conflits se multiplient .

Des grèves, toujours illégales, lancées notamment par les ouvriers du bâtiment à Ba rcelone et par les mineurs des Asturie s, sont violemment répri mées.

La contestation du régime se développe également dans les milieux universitaires et au sein de l'Ég lise qui prend peu à peu ses distances par rapport au régi me.

Montée des oppositions Ces mouvements revendicatifs illustrent l'importance des tensions sociales et la fermeté de l'oppositi on.

La contradiction entre l'immobilisme politiq ue, l'absence de libertés et le dynamisme économique accélère la décomposition du système franquiste.

Les fo rmations politiques multiplient congrès et réunions afin de limiter les incertitudes de l'après-f ranquisme .

Ainsi naît la Junte démocratique en juillet 1974.

Mais l'ouverture politique est toujours empêchée par les dir igeants qui ne répondent que par une violente répression et multiplient les arrestations devant le développement de la contestati on.

Le principal souci du gouvernement demeure l'agitation au Pays basque.

Attentats et enlèvements perpétrés par l'organisation séparatiste basque ETA se multiplient en dépit des sévères mesures de répress ion, comme en témoigne le verdict à l'issue du procès de Burgos en décembre 1970, vivement contesté par l'opinion internationa le.

Le 20 décembre 1973 , les autonomistes basques assassinent l'amiral Carrero Bl anco , ainsi que deux membres de son escorte .

Les dirigeants doivent également faire face au terrorisme de l' opposition maoïste du FRAP (Frente Revoluciona rio Antifascita y Patri6tico ), des guérilleros de droite du Christ- Roi, pa rticulièrement actifs, des GARI (Grupos de Acci6n Revolucionaria Internacionalista), issus du MIL (Movimiento Ibérico de Liberaci 6n).

Vers la démocratie Le général Franco meurt le 20 novembre 1975 après une longue agon ie.

Le prince Juan Carlo s, successeur désigné du Caudillo , est couronné roi.

Partisan d'une évolution démoc ratique, le souverain se heurte aux pesa nteurs du régi me.

Dans sa déclaration gouvernementale en décembre , le Premier ministre, Carlos Arias Navarro , maintenu à ce poste , annonce l'extension des droits et des libertés des citoyens , la reconnaissance des autonomies régionales limitées.

Les structures politiques du pays seront adaptées à celles de l'Europe occidenta le.

Mais le processus de démocratisation s'effectue avec lenteur.

C'est pourquoi le Premier ministre , franquiste orthodoxe, démissionne en juillet 1976 à la demande de Juan Carlos au profit d' Adolfo Suarez, afin que soient mises en place les réformes voulues par le roi .

Dès lors, l'év olution démocratique s' accélère .

Adolfo Suarez présente en septembre 1976 devant les Cortes un proj et de loi de réforme des institutions prévoyant notamment la création de deux Chambr es, la dissolution de la Phalange et l'établissement d'un régime parlementaire .

Après son adoption par les Cor tes, le proj et de réforme politique est approuvé par réf érendum à une très large majorité en octobre 1978.

Une nouvelle loi sur les associations politiques permet la création de partis politiques et la légalisation des formations de l' opposition sous le régime de Franco.

La volonté d'ouverture du régime se manif este par la restauration de la liberté syndicale en avril 1977 .

Une nouvelle étape de démocratisation est franchie le 15 juin 1977 , à 1' occasion des premières élections législatives libres organisées depuis 1936.

La coalition du centre , l'UC D (Union del Centro Democratico) d'Adolfo Suarez arrive en tête des résultats du scrutin avec 34% des suffrages (170 sièges) .

Le parti socialiste , PSOE (Partido Socialista Obrero Espafiol) de Felipe Gonzalez arrive en deuxième place avec 28,5 % des voix (115 sièges) , le parti communiste de Santiago Carrillo obtient 20 sièges et la coalition de droi te, l'Alianza Popular, n'en remporte que Le terrorisme À partir de 1976, le terrorisme se développe de nouveau .

Les GRAPO ( Grupos de Resistencia Antifascista y Patriotica del Primera de Octubr e), organisation maoïste, entament une nouvelle campagne d'attentats particu lièrement violents contre les hauts dignitaires de l'armée .

La branche militaire de l'ET A, qui ne se contente pas des promesses d' autonomie accordées aux provinces basqu es, relance ses activités armées qui se prolongent jusqu 'en France .

Le 4 ju illet 1977 , Adolfo Suarez présente son nouveau gouvernement et annonce un programme de démocratisation de l'administrat ion, de déce ntralisation et d'assainissement économique et social .

Bien qu'il ne dispose pas de la majorité parlementa ire, le Premier ministre reçoit le soutien des principaux partis politiques pour son programme économique et social (pacte de la Moncloa signé le 9 octobre 1977).

Les pro jets de statuts d'autonomie limitée pour la Catalogne et le Pays basque reçoivent l'approbation des électeurs en octobre 1979.

Cependant , le gouvernement Suarez est affaibli par le regain du terrorisme .

Celui-ci constitue un danger pour la nouvelle démocratie espagn ole, en entravant le processus de libéralisation et en développant la menace militaire .

Le pacte de la Moncloa ne permet pas de résoudre la crise économique et d'empêcher la progression du taux d'inflat ion.

Grèves et manifestations témoignent de l'inquiétude des travaille urs.

L' ob jectif du gouvernement d'adhérer à la CEE comme membre à part entière conduit Adolfo Suarez à faire la tournée des capitales européennes en 1979.. »

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