A la table du Roi-Soleil : un rituel rigoureusement orchestré
Publié le 30/08/2013
Extrait du document
A présent, le chef de la Panne-terie apporte la nef royale, ouvragée en forme de navire, qui contient les serviettes hu¬mides dont se sert le monar¬que. La nef est placée sur une table à part, celle des « essais «. Cette desserte est ainsi nom¬mée à cause des « mouillettes « de pain qui y sont disposées et qui permettent aux officiers de Bouche de goûter — afin d'évi¬ter tout risque d'empoisonne¬ment ! — les aliments avant de les présenter au souverain. Le couvert du roi, à l'abri dans un coffret, est, pour la même rai¬son, ouvert au dernier mo¬ment. Il ne comporte pas de fourchette : Louis XIV, contrai¬rement à nombre de ses contemporains, refuse de l'uti¬liser, préférant manger avec un couteau et une cuillère... ou avec les doigts.
La « viande « du roi
Le roi, ses hôtes, ses specta¬teurs, ses serviteurs, tous sont en place. Les musiciens, dont Louis XIV apprécie tant les prestations pendant les repas, se mettent à jouer. Le rituel débute avec l'annonce traditionnelle : « Messieurs, à la viande du roi ! «
«
Panneterie, de la Fruiterie, de
la Pâtisserie et des Services où
sont cuisinés les viandes, les
poissons
et les légumes.
qu'on
nomme alors «entremets ».
« Messieurs,
au couvert du roi ! »
L'ordre est lancé.
Les officiers
de Bouche commencent les
préparatifs
du grand couvert
en dressant la table .
Au temps
de Louis XIV, la salle à manger
n 'existe
pas , elle ne fera son
apparition qu'à partir de la
seconde moitié du XVIII° siècle.
Les
repas sont servis dans
diverses pièces , où la table est
mise, puis enlevée .
A Ver
sailles,
Louis XIV prend habi
tuellement son grand couvert
dans l'antichambre du roi ou
dans
celle de la reine .
Sur la
UN APPÉTIT
ROYAL!
Malgré des problèmes de
santé qui s'aggravent avec
l'âge, Louis XIV reste un gros
mangeur.
Sa belle-sœur et chroniqueuse de son règne,
Madame Palatine en témoigne : « )'ai vu le roi
manger, et cela très souvent,
quatre assiettes de différentes soupes , un faisan
tout entier, une perdrix , une grande assiette pleine de
salade , du mouton coupé dans son jus avec l'ail, deux
bons morceaux de jambon,
une assiette pleine de pâtisseries, des fruits et de la confiture.
» Malgré les
avertissements de ses
médecins, le Roi-Soleil
dévore tel un ogre.
Il lui
arrive de réclamer, après un
repas aussi copieux, de la
crème, de la salade de
concombre au fromage
blanc, quelques tranches de
gigot et des œufs durs ...
Parce qu'il a encore une
petite faim ! Et pour rassurer les hommes de l'art, il leur
promet de se contenter pour
son souper d'un potage aux
croûtons, de pigeon et de
poulet rôti.
..
nappe damassée , on a disposé
des assiettes en or, pour le
souverain, et en vermeil, à
l'usage
des princes .
De riches
surtouts
d 'orfèvre rie, créés à la
fin
du XVII° siècle , offrent des
choix de condiments et d'épi
ces.
Vers 1 700, le roi possède
cent soixante-dix kilos de vais
selle en or pur !
A présent , le chef de la Panne
terie apporte la nef royale ,
ouvragée en forme de navire ,
qui contient les serviettes hu
mides dont se sert le monar
que.
La nef est placée sur une
table à part , celle des « essais ».
Cette desserte est ainsi nom
mée à cause des « mouillette s »
de pain qui y sont disposées et
qui permettent aux officiers de
Bouche de goûter -afin d'évi
ter tout risque d 'empoisonne
ment ! - les aliments avant de
les présenter au souverain.
Le
co
uvert du roi, à l 'abri dans un
coffret , est , pour la même rai
son, ouvert au dernier mo
ment.
li ne comporte pas de
fourchette : Loui s XIV, contrai
rement à nombre de ses
contemporains , refuse de l'uti
liser , préférant manger avec un
couteau
et une cuillère ...
ou
avec les
doigt s.
La « viande » du roi
Le roi , ses hôtes, ses specta
teurs, ses servite urs, tous
sont en place .
Les musiciens,
dont Loui s XIV apprécie tant
les prestations pendant les
repas, se mettent à jouer.
Le
rituel débute avec l'annonce
traditionnelle : «Messieurs ,
à la viande du roi ! » Le
terme de viande désigne le
repas dans son intégralité , la
substance «vitale », néces
saire à toute vie.
Le service
dit « à la française », qui
comprend trois services suc
cessifs composés chacun de
plusieurs plats , se déroule
suivant une chorégraphie sa
vamment orchestrée .
Lor s
que le souverain demande à
boire, l'échanson s'exclame :
« A boire pour le roi ! » li fait
une révérence au monarque ,
puis se dirige vers le buffet .
Là, il reçoit du chef d'Échan
sonnerie un verre couvert
posé sur une soucoupe d'or
et deux carafes en crista l
remplies de vin et d'eau.
li
revient ensuite auprès de
Louis XIV, avec le chef et l'ai
de du Gobelet .
Après de
nouvelles révérences , le
gentilhomme servant verse
un mélange de vin et d'eau
dans une tasse en vermeil
destinée au test du poison.
L'« essai »effectué avec suc
cès,
le verre est découvert et
le roi peut enfin se servi r et
boire, l'âme en paix, à la
santé de ses invités !
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