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Abd el-Kader

Publié le 27/02/2008

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Abd el-Kader était le fils d'un marabout de la tribu des Hachem, Mahieddine, qui vivait dans la région de Mascara. Ils revenaient tous deux d'un long pèlerinage en Orient lorsque les Français s'emparèrent d'Alger. Mahieddine prêcha contre eux la guerre sainte, mais il était trop âgé pour diriger efficacement la lutte. Abd el-Kader s'était distingué par sa bravoure ; trois tribus l'acclamèrent du titre de sultan en novembre 1830.             Abd el-Kader n'avait pas encore vingt-quatre ans, mais il apparaissait déjà comme un entraîneur d'hommes. Élégant, beau cavalier, il était d'une foi ardente qui n'excluait cependant pas la prudence ni la diplomatie. Indifférent aux richesses, il était pénétré avant tout de la mission qui lui revenait de chasser du pays les infidèles. Il se contenta d'abord du titre d'émir avant de prendre celui de commandeur des croyants et commença d'étendre son influence sur les tribus d'alentour. Mais il échoua devant Mostaganem et Tlemcen que sa garnison turque refusa de livrer. Un accord avec le général Desmichels qui commandait à Oran lui permit de mieux asseoir son autorité dans l'intérieur.   

« Abd ei-Kader (1808-1883), est aujourd'hui reconnu comme un héros national en Algér ie.

Il est parfois surnommé «le Magnanime» et «la Grande Âme» .

• Ce théologien musulman de haut niveau, dont les écrits spirituels font toujours l'objet d'études érudites , fut amené par les circonstances -la conquête de son pays par la France -~ se transformer en combattant de la liberté .

• Sa guerre sainte (djihad) dura plus de quinze ans.

Ayant voulu créer un État arabe fondé sur l'islam , il fut finalement vaincu .

expéditionnaire français composé de 103 navires de guerre, transportant JIIHHJ ..__set 4 ooo chevaux , part de Toulon ~ destination de l'Algérie.

• Il s'agit d'imposer le blocus du port d'Alger, officiellement en représailles ~ l 'affaire du coup d 'éventail donné trois ans plus tôt au consul de France par le dey d'Alger (ce dernier s'estimant lésé dans le règlement d 'une vieille créance liée ~ des livraisons de blé faites ~ la France) .

·Le dey Hussel• -----.

capitule le 5 juillet 1830 et avec lui s'effondre le pouvoir turc.

'$.~; ,t--------------1 Alger est livrée ÉDUCATION ET ENTRÉE EN RÉSISTANCE 5AFAMIW • Fils de Mahi ed-Din et de Lalla Zohra , Abd ei-Kader naît en Oranie à La Gu etna , un lieu-dit situé ~ une vingtaine de kilomètres~ l'ouest de Mascara (ou Mouaskar) , sur l'oued al-Hammam .

au pillage .

• Alors que le gouvernement de Louis-Philippe hésite sur la conduite ~ tenir (repartir ou rester en occupant le littoral) , le pays est en proie au désordre et ~ la violence.

Les chefs de tribus règlent leurs comptes : le temps des rauias est de retour.

SON ASCENSION • En Oranie , Mahi ed-Din , le chef spirituel d'une des plus grandes confréries soufies du Maghreb, la Kadria , prend la tète de la guerre contre l 'occupant.

• Le 21 novembre 1832, il fait élire par les chefs de tribus, réunis près de Mascara, son fils préféré, Abd ei-Kader, émir de Mascara et sultan des Arabes .

• Abd ei·K•tl" n'a alors que vingt­quatre ans.

Mais sa valeur un marabout (religieux jouissant d'un grand prestige) dont la science et la piété sont reconnues, ainsi que les qualités de meneur d 'hommes .

• Ses premiers combats sont d'abord dirigés contre les Turcs et contre les tribus qui leur sont restées fidèles .

Puis,~ l'ouest de I'Oranie, il se heurte bientôt aux Français .

• En 1834 , le général Louis Alexis Desmichels (1779-1845), commandant de la région d'Oran , prend l'initiative de signer un traité avec lui : il pense pouvoir mieux asseoir l'autorité de la France en négociant avec Abd ei-Kader, un chef dont il apprécie l'envergure.

• Cette paix renforce l'autorité de l'émir, qui se voit ainsi reconnu par la France .

• Abd ei-Kader en profite pour installer ses partisans jusqu '~ Miliana et Médéa , dans le Titteri.

• Le nouveau gouverneur d 'Oran, le général Camille Trézel (1780- 1860), veut alors en finir en affrontant l'émir dans la vallée du Sig.

Mais les Français sont défaits • Il appartient ~ une famille d'origine chérifienne qui dirige une zawiya (sorte de couvent) de la confrérie des Kadiriyya (ou qadarites) .

f-------------1 dans les marais de la Macta, le • En 1826 , en compagnie de son père , il effectue son premier pèlerinage ~ La Mecque.

l.E CONTUn HISTOIIQUE • En 1830, le Maghreb est dominé par l'Empire ottoman; seul le royaume du Maroc est officiellement indépendant.

L'Algérie actuelle s 'appelle la régence d'Alger .

Sa population est alors estimée ~ environ 3 millions d 'habitants .

• Le 25 mai 1830, un corps DEUIPHWES D'MD EL-IADEI • • Ne demandez jamais quelle est l'origine d'un homme; interrogez plutôt sa vie, son courage , ses qualités, et vous saurez ce qu'JI est.

Si l'eau puisée dans une rivière est saine, agréable et douce, c'est qu'elle vient d'une source pure .

• • • Si les musulmans et les chrétiens me prêtaient l'oreille, je ferais cesser leurs querelles, ils deviendraient frères à l'Intérieur et à l'extérieur.• 28 juin 1835.

Ce désastre secoue l'opinion française .

• Le général Bertrand Clausel (ou Clauzel.

1m -1842) est envoyé en Algérie afin de reprendre l'offensive.

li lance des expéditions punitives .

Mascara , la capitale d'Abd ei-Kader , est prise, puis Tlemcen.

• Mais~ la fin de 1836 , ses troupes épuisées, décimées par la maladie, harcelées et finalement vaincues par les hommes d'Abd ei-Kader devant les murs de Constantine , btdte•t e• retr•He jusqu'aux portes de Bône (aujourd'hui Annaba) et n 'échappent que de justesse au massacre .

• Face à cet échec militaire , il convient de gagner du temps .

Le général Thomas Bugeaud (1784- 1849) , nouveau commandant de la garnison d'Oran , entre en contact avec Abd ei-Kader et signe avec lui, le 20 mai 1837, la convention dite de «la Tafna», qui sanctionne le recul de la France et consacre la souveraineté de l'émir sur les deux tiers du territoire algérien .

Tlemcen , le Titteri et la Tafna sont ainsi abandonnés ~ Abd ei-Kader .

• Durant les années de paix relative qui suivent, Abd ei-Kader étend son autorité.

Il œuvre ~ l'édification et~ l'unification d'un État en supprimant la distinction traditionnelle entre tribus makhzen, privilégiées , et tribus sujettes , exploitées, et en dépassant plus largement le cadre tribal et même ethnique .

• Les fondements de cet État -dont la capitale sera Taqdemt­ sont essentiellement musulmans , et les dirigeants sont recrutés parmi l'aristocratie religieuse, ce qui entraîne l'opposition de la noblesse d'origine militaire , les jawada , et la méfiance des tribus kabyles, jusque-1~ quasi indépendantes .

• Abd ei-Kader crée également une administration qui reprend le découpage turc, mais avec des fonctionnaires appointés sur les deniers de l'État.

De même pour les juges ou encore les soldats d 'une armée régulière {8 000 fantassins et 2 000 cavaliers), encadrés par des instructeurs ottomans ou europëens , équipés et soldés sur les produits de la zakkat la dîme coranique que tout croyant doit acquitter et qu'Abd ei-Kader perçoit désormais comme impôt au profit du trésor public.

CONQUÊTE FRANÇAISE ET REDDITION D'ABD EL·KADER L IEPIISE DES HOmUTts ·En octobre 1839 ,1e général comte Sylvain Charles Valée (1773-1846) laisse maladroitement une col01111e de 41100 to..esfranchir les ___ :..

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7 -'.~ -' • • ' ~ • ·~.Ir Portes de Fer dans la chaine des Bibans, région soumise à Abd ei­ Kader.

• Pour l'émir , il s'agit d'un casus belli: la convention de la Tafna est rompue .

Le 20 novembre , Abd ei-Kader , qui a proclamé la guerre sainte, lance par surprise ses cavaliers sur la Mitidja , où sont installés des colons : ces derniers sont massacrés, et leurs domaines ravagés .

• Une véritable guerre s 'engage alors , au cours de laquelle l'émir ,lui­ mëme excellent cavalier, tente , par la mobilité de ses troupes, de pallier leur infériorité numérique, face ~ des soldats français toujours plus nombreux : ils passent de 72 000 en 1841 ~plus de 100000 en 1846 (alors que les effectifs d'Abd ei­ Kader ne dépasseront jamais 10000 hommes) .

UNE SUCCESSION DE DtfAmS • À partir de 1841, les campagnes françaises victorieuses, sous la houlette du grHI'fll Buge•llll­ gouverneur général depuis 1840- , se multiplient : dés l'automne, l'Ouest (la région d'Oran) et le Titteri sont conquis .

En 1842, ~ l'extrême-ouest, Tlemcen est définitivement occupée; Chélif est atteinte , le Tell est contrôlé et une voie est ouverte de la Tunisie au Maroc.

• Grâce ~ des colonnes très mobiles Ousqu'~ dix-huit) opérant souvent simultanément ~ partir de plusieurs centres stratégiques (EI-Asnam, Mostaganem , Mascara , Médéa), Bugeaud multiplie les opérations contre Abd ei-Kader et l'oblige ~ se déplacer sans cesse avec sa smala .

• Il s'agit d'une tactique de contre­ guérilla et de guerre totale au cours de laquelle les récoltes sont brOiées, la razzia des femmes et des enfants fournissant des otages , et qui n'est pas exempte de «bavures» : en 1845, la nouvelle de l'« enfumade » de civils dans des grottes du Dahra soulève un vent de protestations à Religieux jouissant d'un grand prestige .

Guerrier Il aée une armée régulière, lutte à 1 contre 10 face aux Français, triomphe àloMada , le 28 juin 1835.

Homme d'État Il jette les bases d'un ttat algérien.

Fondateur d'une capitale nomade La smala.

Prisonnier ou chilteou d'Amboise .

Théologien Auteur d'ouvrages de mystique et de spiritualité .

Décoré Légion d'honneur.

Initié Franc-maçon .

Versifié, peint /la inspiré Vidor Hugo et Arthur Rimbaud.

Horace Vernet a peint la prise de sa smala .

(( Philatélisé )) Un timbre à son effigie paroi! en Algérie lors du transfert de ses cendres à Alger , en 1966 .

Le maréchal Bugeaud. »

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