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Alaric Ier

Publié le 27/02/2008

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Alaric naquit hors des frontières de l'Empire romain, dans une île des Bouches du Danube. Il appartenait à la famille princière des Balthes. Ce n'était encore qu'un enfant lorsque, sous la pression des Huns, les Wisigoths durent quitter en 376 le territoire qu'ils occupaient depuis les dernières décades du IIIe siècle au nord du Danube, dans l'ancienne province romaine de Dacie. A regret, l'empereur Valens les laissa s'installer en Thrace, campement provisoire, mal toléré par les Romains, qui, vendant les vivres à des prix excessifs, incitèrent les Goths à se faire pillards. Bientôt, les hostilités s'engagèrent et le 9 août 378 l'armée romaine, commandée par Valens, était anéantie par la cavalerie barbare à Andrinople, l'empereur lui-même disparaissant dans le combat.             Victoire sans lendemain, qui ouvrait pour les Wisigoths une longue période de courses errantes, marquées de haltes dévastatrices, jusqu'au jour où un royaume wisigoth se stabilisera en Aquitaine et dans l'Espagne orientale (418). A la fois menaçants et demandeurs, les Barbares en quête d'un territoire seront tour à tour les jouets ou l'enjeu des politiques impériales souvent opposées de Constantinople et de Ravenne.             L'outrance des prétentions, la terreur qu'inspirent les excès de troupes mal encadrées et sous-alimentées ne doivent pas faire oublier la faiblesse politique d'un peuple auquel l'Empire refusa longtemps une assise stable.             Ainsi s'expliquent les apparentes incohérences et les incertitudes d'Alaric en face des autorités romaines.    

« service de l'Empire.

Stilicon P2588 songe à les utiliser pour imposer à Constantinople l'abandon de l'Illyricum.

Il nomme Alaric magister militum per Illyricum et prépare avec lui un plan d'invasion de l'Orient.

A la fin de l'automne 406, les Goths campent en Épire.

Dans l'hiver 406-407, Stilicon P2588 , s'étant décidé à la rupture avec Constantinople, officialise son alliance avec Alaric.

Mais à la cour d' Honorius P1789 , le parti “ romain ”, hostile à l'alliance avec l'envahisseur de 402, s'oppose aux projets de Stilicon P2588 .

Au printemps de 407, un usurpateur, Constantin P078 , est proclamé empereur en Bretagne.

Il passe en Gaule, négocie avec les Barbares, s'installe en maître à Arles.

Cette nouvelle menace rejette au second plan les projets orientaux.

L'armée de son côté n'est guère favorable à l'appui d'uncontingent goth contre l'usurpateur des Gaules.

Devant cet échec de la politique de Stilicon P2588 , Alaric reprend sa liberté et ses menaces. Quittant l'Épire au début de l'automne 407, il gagne la région alpine et s'arrête en Norique, menaçant à nouveau Aquilée et la plaine du Pô.

Au printemps de 408, jouant de la menace, Alaric réclame à Stilicon P2588 quatre mille livres d'or.

Le régent est obligé de les demander à l'empereur et au Sénat, hostiles tous deux au chef goth.

Celui-ci obtint cependant une partie de la somme énorme qu'il avait demandée.

Mais cettecapitulation financière ne fit que le rendre plus odieux au parti romain.

La chute et l'exécution de Stilicon P2588 (23 août 408) marquaient le triomphe des anti-germanistes, la fin de la politique d'entente avec les fédérés qu'avait tenté de pratiquer le régent.

Alaric, au contraire, aurait accepté l'accord avec Rome, s'engageant à servir l'Empire hors d'Italie.

Une fois de plus, il demande à Honorius P1789 et à son nouveau gouvernement de l'argent et des terres.

Mais le maître des offices, Olympius P2247 , qui dirige alors la politique occidentale, s'y refuse.

C'est à nouveau la rupture et le danger est d'autant plus grand qu'après la chute de Stilicon P2588 beaucoup de Barbares, inquiétés par le revirement politique, ont quitté l'armée romaine et sont venus renforcer celle d'Alaric.

C'est alors que pour la seconde fois Alaric franchit les Alpes, tombe sur Aquilée et, au début d'octobre fonce sur Milan où réside Honorius P1789 . L'empereur parvient à s'échapper et trouve refuge à Ravenne, qui ajoute à ses murailles la défense naturelle d'un pays marécageux.

DélaissantMilan, Alaric se tourne vers Ravenne.

Mais hésitant à assiéger la ville, il pique au sud, prend Rimini et par la Flaminienne vient camper devantRome.

S'étant assuré d'Ostie, il bloque le ravitaillement de la ville.

Affamés, décimés par la peste, les Romains engagent des négociations avecl'assiégeant.

Celles-ci se prolongent pendant l'hiver 408-409, mais finalement échouent, le parti romain qui dicte sa politique à Ravenne ayant rejetéles exigences d'Alaric.

Conscient de ses faiblesses, celui-ci ne renonce pas à la négociation.

Dans l'été 409, une rencontre a lieu à Rimini entre le chef goth et le préfet duprétoire d' Honorius P1789 , Jovius.

Alaric y reprend sa politique de menace et de chantage pour obtenir les terres qu'il cherche depuis plus de quinze ans.

Il réclame de l'or, des titres officiels et les provinces de Norique, Pannonie, Dalmatie, Vénétie.

L'exagération des prétentions étaitévidente.

Sans s'engager dans la voie des marchandages, Honorius P1789 les rejeta en bloc.

C'était à nouveau la rupture, qui ramena Alaric sous les murs de Rome.

Peut-être cependant espérait-il plus de la diplomatie que de sa propre force.

A l'automne de 409, il laisse partir à Ravenne une ambassade chargéed'obtenir quelque concession de l'empereur.

Mais celui-ci ne céda point.

C'est alors qu'avec l'appui et peut-être sous la pression du chef goth, lesRomains proclament empereur le préfet de la Ville, Attale P1142 , un ami de Symmaque P2607 , pour faire peur à l'empereur de Ravenne.

Païen, Attale P1142 est baptisé par un évêque arien goth tandis qu'il confère à Alaric le titre de magister utriusque militiae et à son beau-frère Athaulf P1140 celui de comes domesticorum.

Disposant ainsi d'un gouvernement docile mais illégitime Alaric ravitaille Rome ; puis l'usurpateur et son allié barbare vont mettre le siège devant Ravenne.

L'accord des deux complices fut de courte durée.

Dès juin 410, les dissentiments apparaissent et Alaric comprend qu'il vaudrait mieux s'entendreavec l'empereur légitime que de jouer d'un usurpateur sans moyens.

Il lève le siège, fait comparaître Attale P1142 à son camp de Rimini et, aussi aisément qu'il avait soutenu son accession à la pourpre, il lui retire les insignes impériaux qu'il fait porter à Honorius P1789 , laissant la vie à son allié déchu.

Une dernière fois, l'accord semble possible.

Au milieu du mois d'août, Honorius P1789 se montre plus accessible.

Il fait ravitailler les Goths affamés et consent à rencontrer Alaric près de Ravenne.

C'est à nouveau la demande de terres.

Mais une provocation fait tout échouer.

Un Goth,adversaire d'Alaric et au service d' Honorius P1789 , Sarus P2500 , se jette avec sa suite personnelle de trois cents hommes sur le camp d'Alaric, y tuant ceux qu'il rencontre.

Furieux de cette violation de la trêve et n'obtenant pas d' Honorius P1789 réparation, Alaric rompt.

A nouveau, par la voie Flaminienne, il gagne Rome, assiège la ville qu'il affame et y pénètre le 24 août.

Pendant trois jours, la ville est livrée au pillage et ce “ sac de Rome P005M1 ”, si souvent évoqué, marque la première violation du sol romain depuis la lointaine invasion gauloise (vers 390 av.

J.-C.).

La valeur symbolique de l'événement ne saurait être niée.

Rome n'est plus imprenable et l'Empire cède devant les Barbares.

Mais comme tout symbole enhistoire, l'événement n'eut pas l'importance que l'historiographie chrétienne lui attribua.

La supériorité barbare était depuis longtemps évidente etdepuis deux ans Rome était menacée.

La prise de la ville n'est pas un fait d'éclat.

De longs mois de peur, de famine, de maladies avaient réduit larésistance romaine et la porte Salaria fut peut-être ouverte aux Goths par traîtrise.

Quant à l'horreur de ces trois journées, elle ne saurait être niée.

Ilfaut sans doute l'imputer aux bas instincts d'une horde guerrière indisciplinée et longtemps privée de toute satisfaction, à laquelle s'étaient mêlésbeaucoup d'aventuriers, de déserteurs, d'esclaves fugitifs, plus qu'à la volonté d'Alaric.

Celui-ci, ne pouvant contenir l'explosion, se borna àtransformer les églises en lieux d'asile et à limiter à trois jours l'orgie et le pillage.

Le sac de Rome P005M1 ne résolvait pas le problème d'un peuple errant depuis trente ans.

C'était “ un coup d'épée dans l'eau ” (E.

Stein).

Le 27 août, les Goths quittaient Rome, emmenant en otage la fille de Théodose P316 le Grand, sœur de l'empereur Honorius P1789 , Galla Placidia P111 , qui quelques années plus tard épousera le beau-frère d'Alaric, Athaulf P1140 , devenu roi des Wisigoths.

Alaric, toujours à la recherche d'un établissement qui assure la subsistance de son peuple, se dirige d'abord vers la riche Campanie.

Mais il songe à l'Afrique, terre àblé de l'Empire.

Pour compléter la flotte qu'il a pu constituer en réquisitionnant les navires des ports italiens, il fait construire en hâte des radeauxoù s'entasseront les Goths et leurs chariots.

De Rhegium, il veut d'abord passer en Sicile.

Mais la tempête détruit sa flotte.

Alaric remonte alors àCosenza.

Il y tombe malade subitement et y meurt au début d'octobre.

Cette fin si rapide à quelques semaines du sac de Rome P005M1 sembla le. »

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