Albanie : la pyramide des illusions

L'opposition albanaise, jusqu'alors passive et marginalisée, a tenté alors de recouvrer ses forces et de prendre la tête du mouvement de contestation, violemment réprimé par la suite. Des dizaines de milliers de personnes s’emparaient des dépôts d’armes et, en quelques jours, toutes les villes du Sud se rebellaient, ralliant une partie de l’armée. Une guerre civile, présentée par le pouvoir comme une insurrection communiste armée, se profilait, obligeant la communauté internationale à intervenir.

Le 29 juillet 1997, un peu plus d’un an seulement après la victoire triomphale de son parti aux élections législatives du 26 mai 1996, Sali Berisha a été obligé, à la suite d'une insurrection armée et de pressions insistantes de la communauté internationale, de se soumettre au verdict populaire et de céder la place à l’opposition menée par le Parti socialiste. Présenté encore récemment par les analystes occidentaux comme un modèle de transition postcommuniste, l’Albanie a connu en 1997 une brusque dégradation de sa situation politique.