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Alexandre von Humboldt

Publié le 27/02/2008

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Peu d'hommes ont été aussi choyés par le destin que le fut Alexandre, baron de Humboldt, qu'une providence favorable semble avoir suivi depuis sa naissance (1769) jusqu'au terme d'une vieillesse avancée. Héritier d'un grand nom et d'une belle fortune, il reçut une instruction très étendue et pratiqua de bonne heure la langue française qui était alors parlée, en Allemagne, par toute la bonne société. Dès son enfance, il rêva plus ou moins vaguement de voyages au long cours sur les mers tropicales. Cependant, vers l'âge de seize ans, il révéla d'extraordinaires dispositions pour les sciences exactes et un goût très vif pour les choses de la nature. Ce fut alors la botanique qui le fit rêver aux pays lointains. Devant les herbiers exotiques de son ami Wildenow, Humboldt, élevé dans les tristes forêts prussiennes, se prit à évoquer les splendeurs de la végétation tropicale. Ainsi germa en lui l'idée de l'exploration scientifique. Ces tendances s'accentuèrent à la suite d'un voyage d'étude en Angleterre, voyage entrepris à vingt ans, en compagnie de Georg Forster, qui avait été naturaliste de la deuxième expédition de Cook.             La famille de Humboldt, qui avait découragé chez lui une vocation militaire naissante, n'était pas plus favorable à une vocation de naturaliste voyageur. Pour satisfaire au désir de sa mère, qu'il aimait et respectait beaucoup, Humboldt passa un an à l'Académie du Commerce de Hambourg où il s'initia aux problèmes économiques. A vingt et un ans, il entra au Service des Mines de Prusse, conciliant ainsi sa vocation scientifique avec les préoccupations pratiques de sa famille. Après quelques mois d'études supérieures de géologie, il ne tarda pas à obtenir de hautes fonctions et fut chargé de diverses missions en Europe centrale. Une carrière paisible semblait s'ouvrir devant lui, lorsque la mort de sa mère le libéra et le décida à démissionner pour exécuter les voyages scientifiques de ses rêves. Il quitta Berlin en 1797, après s'être procuré de l'argent en vendant quelques domaines.    
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« collaborer avec les savants français de cette expédition et avait promis de faire l'impossible pour les rejoindre.

Il donc ses projets et entreprit degagner les ports de la côte du Pacifique en traversant l'isthme de Panama.

Mais, arrivé à Carthagène des Indes, en mars 1801, il apprit que la saisonétait trop avancée pour faire voile de Panama à Guayaquil, et il modifia de nouveau son itinéraire en adoptant la voie terrestre.

Toujours accompagné de Bonpland E1046 , il remonta le rio Magdalena en canot, relevant le cours de ce fleuve avec précision et étudiant l'exubérante végétation de sa vallée.

Après un détour par Bogota, les deux compagnons continuèrent leur route à travers les pentes abruptes etles plateaux glacés de la Cordillère des Andes.

Ils parvinrent enfin à Quito.

Installés dans cette ville, ils rayonnèrent aux alentours pendantplusieurs mois, étudiant les volcans et faisant des observations précises sur les hautes altitudes.

L'ascension presque complète du Chimborazoles fit monter plus haut qu'aucun être humain n'était encore parvenu.

Ayant appris à Quito que l'expédition de Baudin E1022 avait fait route par le cap de Bonne-Espérance, nos voyageurs renoncèrent aux projets de tour du monde et allèrent étudier l'arbre à quinine dans la haute vallée duMaranon.

Puis ils traversèrent une dernière fois la Cordillère, admirèrent à Cajamarca et à Trujillo les restes des anciennes civilisationspéruviennes et arrivèrent à Lima le 28 octobre 1802.

Après être restés quelques mois dans la capitale du Pérou, ils s'embarquèrent pour Guayaquil,puis pour Acapulco.

Humboldt commençait à être pressé de regagner l'Europe pour se mettre au courant des derniers progrès de la science.

Cependant, il prit le tempsde parcourir le Mexique avec soin, de visiter les exploitations minières les plus célèbres, d'étudier le volcan du Jorullo E071C , récemment surgi au milieu des plaines du Michoacan, d'observer les diverses associations végétales étagées depuis le niveau de la mer jusqu'au sommet desmontagnes, de s'intéresser à l'ancienne civilisation indigène, enfin de se renseigner sur l'état économique, social et démographique du pays.Humboldt et Bonpland E1046 s'embarquèrent enfin à Veracruz, allèrent passer deux mois aux Etats-Unis et arrivèrent à Bordeaux le 1er août 1804, après cinq ans d'absence.

Pendant les vingt années qui suivirent, Humboldt se fixa à Paris et se consacra à l'élaboration des résultatsscientifiques de son voyage, avec l'aide de plusieurs collaborateurs.

Le Voyage aux régions équinoxiales fournit la matière d'une quarantaine de volumes de géographie, d'économie politique, d'ethnographie, de zoologie, debotanique et de géologie.

La rédaction fut faite en français.

Malgré un labeur acharné, l'auteur ne négligeaitd'ailleurs pas les satisfactions mondaines, et les salons les plus huppés se disputaient sa présence.

A peine cette œuvre gigantesque était-elle achevée que Humboldt, sur l'offre du tsar Nicolas Ier P248 , acceptait d'organiser un voyage scientifique en Asie russe.

L'expédition partit de Saint-Pétersbourg en mai 1829, traversa l'Oural et les steppes kirghizes, étudia les monts Altaï et pénétrajusqu'en Dzoungarie.

Le retour se fit par Astrakhan et s'acheva en novembre.

Ce nouveau voyage fut beaucoup plus court et moins important quele premier.

Il permit cependant à son organisateur de publier cinq volumes sur la géographie, l'orographie et la climatologie de l'Asie centrale.

Dès lors, Humboldt vécut à Berlin, couvert d'honneurs, et absorbé par la rédaction de son dernier ouvrage, Cosmos , où il présenta une vue d'ensemble du monde et des êtres vivants.

Sa bonne étoile lui permit de ne mourir qu'en1859, quelques mois après la publication de ses conclusions, à l'âge de quatre-vingt-neuf ans.

Humboldt est surtout connu comme savant et, de son vivant, sa gloire fut sans rivale.

Malgré son ardeur au travailet la puissance extraordinaire de son esprit, sa curiosité universelle l'amena fatalement à disperser ses efforts.

Iln'en fut pas moins, dans plusieurs disciplines, à la tête du mouvement scientifique.

Sa contribution à la géographieet à l'ethnologie a été importante, et il restera le vrai fondateur de la physique du globe et de la géographiebotanique.

Par ailleurs, on ne saurait lui dénier les qualités d'un grand explorateur, bien qu'il n'ait pas cherché àdécouvrir des territoires où nul Européen n'eût pénétré avant lui.

Etudes préalables, acquisition d'instruments,entraînement physique, il ne négligea rien pour la préparation de son grand voyage.

Dans l'exécution, on doitl'admirer pour son courage, son caractère sa diplomatie autant que pour sa passion de connaître, sa méthode et salargeur de vues.

Enfin, l'un de ses meilleurs titres de gloire réside dans la ténacité avec laquelle il poursuivit l'étudeet la publication des données qu'il avait recueillies ; car un voyageur ne cesse d'être un touriste qu'autant qu'il faitprofiter la science de ce qu'il a vu.

Au total, le Voyage aux régions équinoxiales a occupé son auteur pendant près de quarante ans.

Humboldt avait l'aisance mondaine, la culture classique et l'indépendance d'un grand seigneur d'ancien régime, avec la curiosité universelle del'époque des encyclopédistes KW069 .

Mais son internationalisme était plutôt celui d'un savant que d'un aristocrate ; ses idées sociales, ses convictions démocratiques et libérales, son œuvre scientifique enfin appartiennent au monde moderne.

Il semble que le XVIIIe siècle ait vouluaccorder le meilleur de son héritage à cet homme exceptionnel chargé d'assurer brillamment la transition avec les temps nouveaux.. »

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