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Aliénor d'Aquitaine

Publié le 27/02/2008

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L'Aquitaine, une des plus vigoureuses principautés territoriales qu'ait connues la France féodale, était, au temps de la petite enfance d'Aliénor, gouvernée par le grand-père de celle-ci, le duc Guillaume IX, le premier troubadour († 1127). Le dernier des puissants " Guilhem ", Guillaume X, mourut jeune (1137), ne laissant que deux filles. Aliénor, l'aînée, lui succéda ; elle avait moins de quinze ans. Cette très riche héritière venait d'être fiancée à Louis, âgé de seize ans, fils du roi de France Louis VI. Trois mois à peine après la mort du duc, le mariage fut célébré à Bordeaux (25 juillet 1137). Presque au même moment mourut Louis VI, en sorte que les jeunes époux orphelins devinrent en même temps ducs associés d'Aquitaine et souverains de France. Le destin voulut que la reine Aliénor n'eût pas d'enfant pendant les sept premières années de sa vie conjugale : très aimée de son mari, objet d'admiration dans une cour fruste qu'étonnait le style de vie d'Aquitaine, dévorée du besoin d'activité, elle se lança dans la vie politique, en contrariant auprès de l'influençable Louis VII l'autorité sûre de l'abbé Suger, et en causant, par affection pour sa soeur Pétronille, un très grave conflit en Champagne. Saint Bernard allait réussir, cependant, en 1144, à apaiser ces remous. L'année suivante, la reine eut une fille, Marie. Lorsque, peu après, se déclencha la deuxième croisade, le roi prit la croix à l'appel de Bernard et résolut d'emmener Aliénor en Orient. Cette participation de la reine à l'entreprise devait faire naître, ou accentuer, un profond dissentiment dans le ménage royal. Que s'est-il passé lors du séjour à Antioche au printemps 1148 ? La souveraine écouta-t-elle trop volontiers son bel oncle Raymond, prince d'Antioche ? Malgré une réconciliation qui se produisit au retour de la croisade, sur intervention du pape Eugène III, malgré la naissance d'une deuxième fille en 1150, les choses s'envenimèrent à nouveau quand Suger eut disparu.

« ivresse fut brève.

Pour des raisons complexes, le Poitou et d'autres régions entre Loire et Gironde se soulevèrentcontre le roi d'Angleterre au début du printemps 1173.

Henri le Jeune, Richard et Geoffroy menaient la révolte contreleur propre père, avec la connivence du roi de France, Aliénor étant elle-même l'âme de la conjuration.

L'ambitionpolitique se conjugua en elle avec la passion de la vengeance : elle avait été outrée l'inconduite d'Henri, par sesamours tapageuses avec la fameuse Rosamund Clifford. La prompte réaction militaire du roi d'Angleterre permit à celui-ci d'obtenir, au bout de quelques semaines seulement,la capture de la révoltée.

Une nouvelle phase de la vie d'Aliénor commença donc, où cette princesse, âgée déjà decinquante ans, devint prisonnière politique.

A Chinon, puis à Salisbury, ou en divers châteaux d'Angleterre, elle subitpendant plus de quinze années une incarcération presque continue.

L'on peut dire sans paradoxe que ce fut la mortd'Henri II, le 6 juillet 1189, qui ouvrit enfin à l'indomptable Aliénor la carrière politique. Elle avait alors environ soixante-sept ans.

Des deuils nombreux l'avaient atteinte, et de ses cinq fils ne demeuraientplus que Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre.

Richard devint roi et libéra sa mère, en lui témoignant derespectueux égards.

Il lui confia, en même temps qu'au chancelier Guillaume Longchamp, la responsabilité du pouvoirpendant son absence en Orient.

Pour Richard, son fils préféré, Aliénor déploya une grande habileté.

Elle lui choisitd'abord une épouse, Bérengère de Navarre, sans ménager sa propre peine.

Aidée par les barons fidèles, elle contintle fils rebelle, Jean, révolté au cours de l'hiver 1192-93.

Mais elle dut fournir de bien plus grands efforts encorelorsqu'elle eut appris que Richard, traîtreusement arrêté dans sa traversée de l'Europe centrale au retour de lacroisade, se trouvait détenu par l'empereur Henri VI, pour la satisfaction de Philippe Auguste.

Elle sut agir avecautant de hâte que d'efficacité pour assembler, aidée des Anglais et des sujets du continent, l'énorme rançonnécessaire ; elle eut la joie, à Mayence, en février 1194, de libérer à son tour Richard, pour faire avec lui enAngleterre un retour triomphal : succès que compléta, au moins en apparence, la soumission de Jean.

La reine tentaensuite de trouver quelque repos en se retirant à l'abbaye de Fontevrault, fondation chère à la dynastie, à lafrontière de son duché.

Mais ce repos fut brutalement interrompu lorsqu'elle apprit que Richard, au siège de Châlusen Limousin, venait d'être très grièvement blessé d'un carreau d'arbalète (printemps 1199).

Elle dut le revoir avantsa mort et s'entendre avec lui pour que Jean sans Terre devînt son héritier, Richard n'ayant pas eu d'enfant. Aliénor prête alors hommage au roi de France comme duchesse d'Aquitaine, puis elle parcourt son duché en toussens, concédant des chartes de franchises à diverses villes (Poitiers, Niort, La Rochelle), surveillant les vassaux.L'hiver suivant, elle se rend en Castille et ramène l'une de ses petites-filles qui va être mariée à l'héritier du trône deFrance ; c'est elle qui a choisi Blanche de Castille.

A nouveau, la duchesse regagne le monastère de Fontevrault.

Aucours d'un déplacement, en lad, pour éviter les troupes de Philippe Auguste, elle se jette dans le château deMirebeau, où elle est assiégée par son petit-fils Arthur de Bretagne, mais délivrée par son fils Jean.

En mars 1204,capitulait Château-Gaillard, Philippe Auguste envahissait la Normandie.

A la fin du même mois s'éteignit la reineAliénor, dans son abbaye bien aimée. Elle repose à Fontevrault, où l'on peut encore contempler son noble gisant.

Dernière représentante d'un hautlignage, celui des ducs d'Aquitaine, mêlée à toutes les grandes aventures politiques du XIIe siècle, elle déploya,dans une vie active exceptionnellement prolongée, une énergie peu commune qui lui vaut de prendre place dans unegalerie d'hommes d'État.

Elle est l'héritière de Guillaume X, dernier duc d'Aquitaine.

Lorsqu'à quinze ans, elle épouse celui qui n'est encore quele fils du roi de France, Louis VI, et d'Adélaïde de Savoie, elle apporte en dot la Guyenne, la Gascogne, le Poitou, laMarche, le Limousin, l'Angoumois, le Périgord et la Saintonge.

Quelques jours après ses noces, Louis VII monte sur letrône.

Il est pieux jusqu'au scrupule.

Elle est belle, gaie, sensuelle.

Reine de France, elle part avec lui pour ladeuxième croisade.

Ensemble, ils arrivent à Constantinople le 4 octobre 1147.

Le 8 janvier 1148, les croisés perdentune bataille dans les montagnes de Pisidie.

Deux mois plus tard, ils sont à Antioche.

Le comte Raymond de Poitiers yréserve à sa nièce un accueil qui provoque la jalousie du roi.

De violentes querelles éclatent entre eux.

Quand bienmême, selon un témoin, le roi aime “ véhémentement et presque puérilement la reine ”.

Après le vain siège deDamas, la discorde entre Louis VII et l'empereur Conrad III devient irréductible.

Les troupes ou ce qu'il en restereprennent le chemin de la France.

En dépit de l'intervention du pape Eugène III et des conseils de l'abbé Suger, lemariage est reconnu nul par le concile de Beaugency, le 21 mars 1152.

A peine deux mois plus tard, Aliénor épousele jeune et beau Henri Plantagenêt, comte d'Anjou et duc de Normandie.

Lorsque celui-ci le 19 décembre 1154devient Henri II d'Angleterre, les territoires, qui sont les siens et au titre desquels il est vassal du roi de France,représentent plus du quart du royaume.

Aliénor donne à Henri huit enfants dont cinq fils.

Parmi eux Richard Cœur deLion et Jean sans Terre.

Bientôt séparée de Henri II, elle se retire à Poitiers où elle s'entoure d'artistes et detroubadours comme Bernard de Ventadour.

En 1173, à Londres, elle dresse ses fils contre leur père qui, pendantseize ans, la retient captive.

Après la mort de Henri II, elle assure la régence de 1189 à 1194, pendant le séjour deRichard Cœur de Lion en Terre sainte et pendant le temps de sa captivité.

C'est à l'abbaye de Fontevraux, où elles'est retirée, qu'elle meurt le 31 mars 1204.. »

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